mardi 6 janvier 2015

Dijon, Parc de la Colombière
Ce monde intérieur que tant de gens décrient en adoptant les marques mondaines de notre inanité, les superflus clinquants de nos insuffisances, les spécularités d’Abîmes que procurent ou provoquent les modes et leurs gadgets sophistiqués, ce monde n’est pas peuplé de rires, de chants faciles, de réalités annulées. Il appartient à cette culture cultivée, à ce jardin candidement labouré dans la joliesse de l’art. 

Trois tableaux du Musée des Beaux-Arts de Dijon


Même les naïfs savent que le savoir tue. Et c’est pourquoi certains dégainent. Que de rutilances dans la connivence avec le soi, dans l’impédance du haut parlé interne. Rutilances de colifichets, ces colliers composés, de perles raréfiées, de ces huîtres qu’on élève pour leurs sous-produits désirables. Car – mais ce « car » est un alibi pour le crime gratuit d’aucuns – il nous faut trouver des dorures, des zébrures et des gravures de Gustave Doré dans nos livres de chevet.
Que dis-je, que dis-je ? C’est un rythme, c’est une saison, c’est une joie cyclique, que nous expérimentons et apprécions davantage à chaque fois que nous créons. Ou recréons.
Car créer est le propre du néant, disent certains. Tout vient du néant et tout y retourne. C’est ce néant –car toutes les forces en présence dans l’univers s’annulent mutuellement, nous dit-on assurément - qui nous appelle, c’est sa richesse mathématiquement sommée, c’est la pulsation inchoative, éphémère, étrange, qui repeuple nos limbes et informe nos sens.
Il n’est que de dribbler les soupentes en minant les charpentes, pour assouvir la faim confondante de nos termites et leur offrir l’écroulement final de notre personnalité confondue.

Il me semble ressembler à la semblance ressemelée d’un pigeon qui picore, conduire de-ci de-là une réflexion éparpillée, sans lendemain, lente et sans passé, être en somme un spermologos, comme on a dit de Paul, l'apôtre, un picoleur-picoreur de graines plus ou moins conséquentes, plus ou moins enrobées d'alcools.

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