Dijon, Parc de la Colombière |
Ce
monde intérieur que tant de gens décrient en adoptant les marques
mondaines de notre inanité, les superflus clinquants de nos
insuffisances, les spécularités d’Abîmes que procurent ou
provoquent les modes et leurs gadgets sophistiqués, ce monde n’est
pas peuplé de rires, de chants faciles, de réalités annulées. Il
appartient à cette culture cultivée, à ce jardin candidement
labouré dans la joliesse de l’art.
Trois tableaux du Musée des Beaux-Arts de Dijon |
Même les naïfs savent que le
savoir tue. Et c’est pourquoi certains dégainent. Que de
rutilances dans la connivence avec le soi, dans l’impédance du
haut parlé interne. Rutilances de colifichets, ces colliers
composés, de perles raréfiées, de ces huîtres qu’on élève
pour leurs sous-produits désirables. Car – mais ce « car »
est un alibi pour le crime gratuit d’aucuns – il nous faut
trouver des dorures, des zébrures et des gravures de Gustave Doré
dans nos livres de chevet.
Que
dis-je, que dis-je ? C’est un rythme, c’est une saison,
c’est une joie cyclique, que nous expérimentons et apprécions
davantage à chaque fois que nous créons. Ou recréons.
Car
créer est le propre du néant, disent certains. Tout vient du néant
et tout y retourne. C’est ce néant –car toutes les forces en
présence dans l’univers s’annulent mutuellement, nous dit-on
assurément - qui nous appelle, c’est sa richesse mathématiquement
sommée, c’est la pulsation inchoative, éphémère, étrange, qui
repeuple nos limbes et informe nos sens.
Il
n’est que de dribbler les soupentes en minant les charpentes, pour
assouvir la faim confondante de nos termites et leur offrir
l’écroulement final de notre personnalité confondue.
Il
me semble ressembler à la semblance ressemelée d’un pigeon qui
picore, conduire de-ci de-là une réflexion éparpillée, sans
lendemain, lente et sans passé, être en somme un spermologos,
comme on a dit de Paul, l'apôtre, un picoleur-picoreur de graines plus ou moins conséquentes, plus ou moins enrobées d'alcools.
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