mercredi 9 octobre 2019

L'Armance




L'Armance est mon fleuve imaginaire
Il coule entre Paris et la Durance

Il charrie des tonnes de débris naturels
A cause des tempêtes et débâcles en tout genre

Il pense et il sinue
Il méandre dans les rues

Il suppute le printemps à venir
Et les oripeaux de la flamme

Que je porte en moi

L'Armance est une image du monde
Qui s'avance vers l'océan sans fond

Et dribble les coups durs et consorts
Comme un trait d'esprit

Un witz sans faconde...
Intense


Nîmes le 9 octobre 2019





jeudi 19 septembre 2019

Peuchère





Pauvres de nous

Nous sommes repus
Nous adipeux 

Dans l'orpaillage de nos aveux
Il y a des pépites d'insolence
Et ce rictus qui danse en entrelacs

Pauvres de vous
Vous êtes déçus
Vous désireux

Dans l'ermitage de vos instances
Il y a des prurits de matheux
Et ce nectar de l'insouciance 

Pauvres en déshérence
Obsolescents de nos prytanées
Evanescents de partages effacés


Nîmes, le 19 septembre 2019

jeudi 22 août 2019

Le cheval cassé

Rien de rien
Tout de suite
Pour toujours
Et la suite
En ré majeur
Je t’aimais pour de vrai
Maintenant je suis blasé de tout
et je rejoins le cimetière des années trépassées en un long hennissement de cheval cassé
comme si de rien n’était…


Nîmes, juillet 2019

vendredi 19 juillet 2019

Un soupir dans les voiles





Un soupir dans les voiles
pour retenir le charme
de tes yeux enjôleurs
aux couleurs de jade
et au fer de pleureuse
je t'aime le dire est peu de chose
mais le vivre ah le vivre !
c'est un retour vers le centre du monde
le centre de tout, l'aube du premier jour
et le ventre du vide
au fond des aromates

spécieux

Nîmes le 19 juillet 19

jeudi 11 avril 2019

Une deux trois
Me voilà
Quatre cinq six
Tu m'attends

Sept huit neuf
Sous l'pont neuf

J'ai trouvé un nid
Un nid d'oiseau bleu
Avec un œil.

Un œil dedans
Un œil qui cligne
Un œil qui guigne

Le mauvais œil.

Nîmes le 11 avril 2019
Michel Marchand

Complainte congolaise







Je suis un mioche ventru 
Mon nom est famine 
Je cherche le sein emacié 
De ma mère exsangue 

Ma terre est déréliction 
Objet de malédiction 
On a pillé nos ressources 
Et notre eau est souillée 

Qui donnera le détail du sac de mes espérances 
Du siège méthodique de nos villages 
De ce massacre sans nom 
De nos vies sacrifiées sur l'autel de votre avidité 

Il me reste la mort et son regard vitreux 
L'abstraction de la nuit 
Et la douceur du sommeil éternel 
Le silence et le fruit sec de l'harmattan

Je suis un mioche ventru
Mon nom vous est inconnu
Et je suis à vos pieds
Comme l'abjection personnifiée 


Nîmes le 23 février 2019




samedi 15 décembre 2018

Aqua bonne




L'eau diffuse
Ses doublets ses triplets ses quatuors
Ses parapets
Ses parapentes
Ses cascades amphigouriques
Ses dilutions de marmelade
Ses libertés insoupçonnées
Elle est rétro-verse et boustrophédon

L'eau plonge et virevolte
Elle ronge et corrode
Elle change et elle est fidèle
Elle est prenante ou rédemptrice
Elle est lustrale ou argileuse
Elle est boueuse

L'eau efface et ravine
L'eau simplifie et complique
L'eau est dure et souple en un même mouvement
L'eau nous manque et nous comble
Elle est geyser ou stalactite
Elle est souvent excentrique

Elle est première et dernière
Aleph et Taw Alpha et oméga
Shinto et Bouddha
Ou même Nirvana

L'eau stagne et l'eau court
Elle jaillit et elle couve
Elle se cabre ou se soumet
Elle est marée et ruisselet

Elle n'a pas fini son cycle
Que déjà elle est pure et oblique
Pour les puits et les écluses
Les écluses et les sources
Les sources et les oasis
Les oasis et les outres
Pour la bosse du chameau
Pour l'arbre du voyageur

Eau tam-tam
Eau qui sourd
Eau qui chante et qu'on entend
Ruisseler le long des fleurs
Le long des arbres et des collines
Eau muette eau qui dort
Eau plate ou bien pétillante
Eau qui fuit
Eau bouillonnante
Eau vive
Eau forte
Eau tsunami
Vaguelette et océan
Eau qui inonde et qui s'adsorbe
Eau discrète ou eau désordre

Argentalet ru de Brenil*
Mississipi
Mythe du Nil
Eaux du Déluge
Eau infinie et circonscrite

Eau qui glougloute
Dans nos gorges
Eau qui ride
Eau qui étale

Dans l'étang calme de tes yeux verts
Est ondoyante amie légère




* L'Argentalet est un ruisseau du bois de Brenil, en Bourgogne, qui a bercé mon enfance. Son nom à lui seul est un poème.

jeudi 6 décembre 2018

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur (VH)




Sous la pierre il y a ton âme
Comme un lézard langoureux
Qui donne un peu de dictame
A ceux qui l'ont fait amoureux

Sous la pierre il y a ton corps
Comme un étang paresseux
Qui reflète les verges d'or
Au long des berges de nos aveux

Photo © M.M. 
Sous la pierre j'y vois l'esprit
Qui dirige un monde honnête
Comme un rire de malappris
Au fond d'une argyronète 

Sous la pierre je crois sentir
Un peu de ton doux éther
Comme un rire de menhir
Dans le matin délétère

Sous la pierre il y a ton cri
Un râle résonne en silence
Je me grise de son fruit
Comme je pleure en cette instance

Sous la pierre du souvenir
L'histoire bégaie en chagrin
Mais il y a encore tout l'empire
Des sens effacés de demain



6-12-2018



lundi 3 décembre 2018

"Tout semble impossible jusqu'à ce que ça arrive" - Nelson Mandela




Il n'existe pas de limite biologique connue pour la durée de conservation d'un embryon
Jacques Testard, l'Œuf transparent (1986)


Ça semble évident et pourtant
I'faut pouvoir le dire en rêvant
J'suis pas né dans un paradis
Autour de moi c'est la misère
c'est la misère qui refleurit...

Les murs lépreux pris de poussière
Les vieux vécés et leur trop-plein
Tout ça m'rend dingue et c'est certain
J'voudrais r'tourner dans l'sein d'ma mère


© "Roads" of Kiarostami
Pour tout recommencer maman
et inventer un nouveau paradis
Où on coulerait des jours bénis
Avec mon pouvoir de fœtus 
Je changerais le cours du temps
D'un simple et langoureux rictus

Je serais au centre du monde
Pour une éternité d'secondes
Je n'sortirais pas j'resterais
Embryonnaire à tout jamais

Je suis pas fort pour la chanson
Les mots maladroits sont légion
Et leur armée découragée
Font ma déprime et mes regrets

Mais je sais une chose 
Pour tout l'or du monde
Même s'il va mal, le monde
C'est qu'un bouton de rose

Ne perd pas pour autant ses pétales 
Avant d'éclore, ça, c'est normal

Alors me voilà écrivant
En attendant, en attendant

De retourner au beau giron
Au souterrain de mes afflictions
Dans la terre nourricière
Ma mère




© 2018 - écrit en pensant notamment au Yémen.

dimanche 2 décembre 2018

Mille milliards de mille débris...



ou cent mille milliards de sabords en poèmes...


Mille milliards de mille baisers
pour toi au centre de la vie
pour tous ceux qui peinent à l'envi
et ceux qui ont fauché tout'l'blé.

Mille milliards de mille sourires
pour toi qui vins en pure joie
pour tous ceux qui perdent la foi
et pour toi dont l'état empire.


© M.M.
Mille milliards de mille bateaux
sur la grand'mer Humanité
Près des îles aux vents alizés
main courante au temps du couteau.

Mille milliards d'Émile et Bernard
un retour au val de l'oubli
le fuligineux de la nuit
un regard bleu de
nos renards.

Je t'aime comme on aime un abri
comme un antre ou même un refuge
un repair' contre les transfuges
toi qui vins à moi sans un bruit

Je t'aim' puisque je te l'dis
Tu m'as à tout jamais conquis

La vie.






vendredi 30 novembre 2018

Après un an...




Ce n'est pas seulement un être, une mère, même unique,
ou bien une époque, une mère, c'est une présence
que ni l'érosion du temps ni les défaillances
de la mémoire ne peuvent altérer.

- Ce que le jour doit à la nuit, Mohammed Moulessehoul,
dit Yasmina Khadra. (2008)



Te revoir enfin m'a transporté
dans les sommets les plus élevés

de la plus grande des joies
Ton regard ton sourire ta voix...

© M. M.

Sublime de beauté intérieure
Tu crèves l'écran de mon coeur

Tous mes sentiments ressuscités...

je vois à travers toi comme jamais

Une vive émotion
une vraie commotion

Toi, tout entière
Toi,
ma mère






jeudi 15 novembre 2018

Le crabe aux pinces coupées




Une étincelle dépensée
sur la grand'route des éléments
la mer le fer le feu  le sang
Sur un mur de l'Université, Nîmes © M.M.
et la plus grande vivacité

comme un retour du mot d'amour
un chiot qui jouerait dans la boue
un grand vent doré de "surtout !"
à l'aube vrillée des vautours

je t'aime je t'aime à fond la vie
comme un opuscule majuscule
je t'aime et j'enfile un bon pull
reviens j'ai froid je te le dis

une escarcelle condamnée
sur le grand rite du grand orient
le fer le feu le temps le Temps
et la simple pugnacité

je t'aime je t'aime à donf tu sais
survivre une heure encor obstinément
lutter avec la force du printemps
bouter l'hiver et l'âpre nuit du dépité

crabe chancre cancer aux larges dents
je te hais tu es l'ennemi juré
je te donnerai le coup d'épée
que tu mérites dorénavant

© M.M.
                                                 
adieu vous tous les carnassiers
les fournisseurs de mes déboires
et les destructeurs de l'espoir
vous les réfringents obusiers

adieu cancer aux larges dents
je t'ai vaincu je crois ce jour
jusqu'au prochain combat des tours
sur l'échiquier de ce printemps

oh non je ne crie pas victoire
je bois la coupe du présent
et je me saoule en attendant
de ne plus jamais te revoir

adieu donc et n'oublie pas
succomber c'est l'plus facile
mais ma mort, ulcère imbécile
sonnerait ton propre glas

ne l'oublie pas











vendredi 9 novembre 2018

Emilie Itry-Delittry






Émilie, 


C'est avec une certaine émotion que je t'écris.
Il me semble parfois te voir dans mes rêveries
Entre deux grands mouchoirs tendus
Tu m'apparais complètement nue

Et je me mire dans ton regard
Mi-moqueur, mi-interrogateur
Comme un croisement dû au hasard
Et au plus vrai des purs bonheurs

Ma belle Émilie
Par toi je revis
Mon oriflamme
Oui, toi, ma femme
Qui te répands
Comme une enfant
Au toboggan des éclats de rire
Et des paroles qui nous inspirent
Tu m'as pris au doux lasso
Photo tirée du film "Roads of Kiarostami"
D'un clin d’œil langoureux
Comme un habile gaucho
Maint'nant j'suis amoureux
Tu m'as pris en toi
Comme une simple proie
Ton pouvoir discrétionnaire
m'a rendu bien débonnaire

Aussi
Je t'aime à jamais et je veux
- N'oublie pas mes propos s'il fait gris -
Je t'aime à jamais et je veux
- N'oublie pas mes gestes alanguis -
Je t'aime à jamais et je veux

Te souhaiter oh oui ! te souhaiter, 
Mes meilleurs vœux mon Empyrée

Émilie Itry-Delittry
Ma chérie




mardi 6 novembre 2018

Je me meurs de ne pas te connaître




Il reste le silence et cette brise comme aux premiers matins du monde.



Brugnon de tes yeux mauves
Amétrine de tes joues dans ta Bolivie natale
Si tes seins pèsent lourd,
                            Ton déhanché flotte libre dans la mer

Dansante
Et tes pieds dériveurs
Tentent mes traversées
Je hèle les passants pour te faire retourner

              Quelle heure est-il
Où se trouve la rue de ton amitié
Si le chemin est creux est-il bien balisé

                            Non découverte est Guyane emplette de forêt
               Inaccessible faîte
Ton baiser à voler avec une sarbacane

Dans l’île aux trésors
L’enfouissement est complet
                                     Le magot débusqué
                                     Par des rats taupiers



O racines de mon amour
Que tu savais coupler
Résistez au ressac
Et devenez pompiers
Pour que le feu de brousse ne traque pas mon gibier



Ah ressource-toi forêt trempée
Pluie bienfaisante escalier dérobé par la peur

Pot cassé d’Aigues-Mortes
Au fin fond des cohortes
Des pensées de couleur
            Conçues pour la Chandeleur


              Mon cœur est gavé
              De patience ajourée
                                                  
                                            (Je me meurs de ne pas te connaître)






Ecrit en Guadeloupe et fini en métropole.






mercredi 31 octobre 2018

Trahi par un "ami"

Jésus-Christ n'en avait que douze, vous savez, et l'un d'eux était un agent double.

La Taupe, de John Le Carré

Honoré d'Estienne d'Orves
Trahi par un "ami"
Et livré aux nazis


Quand à Caluire l'œil torve
Jean Moulin était pris
Photo d'un médaillon de bronze avec le visage d'un officier de marine
Photo prise sur Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Honor%C3%A9_d%27Estienne_d%27Orves

Qui se souvient de lui
Se souvient de l'amour
Aussi fort que la nuit
Aussi fort que la mort

Jusqu'à la fin Kippour
Trahi
Chateauvieux 
Mon adieu

Et la nuit
Évincée par la vie




lundi 29 octobre 2018

Le puzzle défectif






au couvain de tes yeux de velours
j'ai trouvé si belle plume
qu'à tes amants d'amour
je l'ai bien crue posthume


et si pour l'eau claire de tes toiles
les mains de Shiva se joignent
c'est pour pain béni de tes voiles
que le peuple de l'écrit l'empoigne

(comme vient cet été si ma mie revenait
si le vent entêté essoufflait son absence
si la pluie effaçait les traces du passé
je l'aimerais autant que tu aimes la danse...)

il manque deux pièces au puzzle de mes jours
sont-ce deux mots perdus à jamais, mon amour


29.10.2018 (sur un poème de jeunesse.)







vendredi 26 octobre 2018

Dors, dors, petit peuple d'or



Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître.

in Molloy, de Samuel Beckett


Dors, dors, petit peuple d'or
Tu as la culture pauvre de l'authentique métayer
Tu danses devant les buffets des danses endiablées 
De deuil de misère de fer et d'airain



Tu ressembles l'enfant qui geint sans pouvoir dire
Ce qui au fond de lui le fait tellement gémir



Dors, dors, petit populo
Tu n'as pas la couleur de la populace
Tu n'es pas la foule ni la masse
Tu as la noblesse du coeur et de l'eau

Tu ressembles à l'aube qui fond sur sa proie
En croisant les fenêtres et les dix doigts
(Le soleil des jours nouveaux)

Dors, dors, petit peuple d'art
Tu écris sur les murs de tes quartiers d'hiver
Tu dessines les lèvres de la vérité grave

Tu ressembles à l'homme qui a bien vu l'ours
Qui a dans sa besace ses pauvres ressources
(Le soleil des jours anciens)

Dors, dors, petit peuple sangle
Tu es celui qui donne espoir aux plus humbles
Celui qui gravit les monts éternels de ces capteurs d'âmes

Tu es celui que j'aime pour toujours

Dors, dors, petit peuple d'or,
Sur tes deux oreilles...

Mais brutal sera ton réveil
Crois-en un vieux lion doré


26 octobre 2018





mardi 23 octobre 2018

Comparse...



La politique, ça consiste à dire des choses aux gens

Aristide Briand


L'amour désenchanté des parèdres enfiévrées
Toutes les péripéties d'un monde intercepté

Et l'ensemble des mots échangés dans la nuit
Comme une bulle de dessin connu qui nous fuit

Les puissances de l'argent dans l'hémicycle du vent
Un rien de bonneteau un rien de Hurlevent

Si tu reviens j'annule tout et le reste
Ça tangue ça vire de bord ça empeste

Un couteau dans le dos de la presse
Le Lion de Belfort, scupture d'Auguste Bartholdi, © M.M.
Un poignard dans le cœur du hasard
Une éponge pour la dette aux détresses
Et un si tranquille père peinard

Moi le Lion je reste là, incrédule
Face au sang d'la virgule
De ton hymne à la farce

Comparse


20-23 octobre 2018





jeudi 18 octobre 2018

I love you, psychose...




I love you because, tu es la seule qui n'aime pas les roses...
(...) I love you because, toi c'est autre chose
Michel Polnareff



Quelque simple chose
Une goutte de prose
Ou un parfum de rose

Je t'aime et tout et tout
Tu es la prunelle de mes yeux
Le prurit de mes joues

Petits riens qui nous séparent
Tu m'enfuis, on me barre

Et pourtant on s'aimait bien
Reviens ! Reviens ! Dès demain !

Quelque simple chose
Au lieu d'une sombre psychose...

Je reste à quai.

J'suis mal barré.



18 octobre 2018
Ce texte n'a pas de connotation politique... hihi...






vendredi 12 octobre 2018

Le bouclier humain




Je m'appelle Daoud
J'ai 17 ans
On  m'a attaché avec quelques autres à une usine électrique

Nous ne savons pas trop ce que ça veut dire
On ne nous a rien dit

© M.M.
Mais j'ai cru comprendre que c'était pour pas qu'on bombarde

On est des sparadraps sur la plaie du monde
Contre l'explosion du monde
Contre le bombardement du monde

On nous nourrit un peu mieux qu'avant
C'est déjà ça

Mais la nuit je tremble 
Parce que c'est la nuit qu'on envoie les bombes

Maman heureusement est là dans ma pensée
Elle m'accompagne avec sa douceur et sa bonté

Et puis il y a la prière
On la prononce 5 fois par jour
On est des bons musulmans 
Pourquoi nous arrimer à ce bateau fixe
Qui peut couler à tout moment

En attendant que les jours passent
On pleure souvent, on rit parfois
On est exposés aux intempéries

Moi
J'aurais voulu avoir une amie
© M.M.
Et puis me marier avec elle
Et aussi avoir des enfants

Mais ça fait déjà deux ans
Et on sait pas quand ça va s'arrêter
Cette folie de la guerre


On est des prisonniers sauveteurs
On est des gardes malgré nous
Des prisonniers avec un chapeau en ogive

Oui, je m'appelle Daoud
Je suis un bouclier humain

Priez pour moi et mes copains


12 octobre 2018




lundi 8 octobre 2018

Est-ce la nuit entre toutes ?




Is this the night of all nights
Your scent and fragrance come to mind

Is this the time for all times
I love you all my memories seem to shrivel up
My deceased friend Aline, © M.M.

Oh dear I love you all the more
My baby, my sweet and solemn baby

Is this the night of all nights
Your neck is tender and charm is on your lips

Is this the time for all times
Beloved I miss you every workday all around

Oh I love you ever more
Please Babe don't you notice

Is this the night of all nights
Your hair is curl paper to my hand

I love you every day I love you every night
Every now and then I miss you

Baby oh ! Baby !!
You are the dreamed Knight of my nights

Don't miss the mark
Please... Stay with me

7-8th of October 2018
All rights reserved.

Traduction française :

Est-ce la nuit entre toutes 
Ton parfum et ta fragrance s'évoquent à moi
Est-le moment entre tous
Je t'aime toute ma mémoire paraît fanée

Oh ! Ma chérie je t'en aime d'autant plus
Ma poupée, ma douce et solennelle
Est-ce la nuit entre toutes
Ton cou est tendre et le charme déborde de tes lèvres

Est-ce donc le moment entre tous les instants
Ma bien-aimée, tu me manques tous les jours de ma vie
Oh !Je t'en aime d'autant plus
Ne le remarques-tu pas, s'il-te-plaît prends en note !

Est-ce la nuit entre toutes ?
Tes cheveux comme des papillotes de coiffure entre mes doigts
Je t'adore tout le jour et je t'aime toute la nuit
Tu me manques j'ai besoin de toi à chaque instant

Ma chérie ! Oh Bien-aimée !
Tu es la Cavalière idéale de mes nocturnes
Ne manque pas le but de ta vie !
S'il-te-plaît, reste avec moi !



7-8 octobre 2018




samedi 6 octobre 2018

A peine défigurée ???




Voici, avec un logiciel de traduction en ligne très connu, un poème français traduit en urdu puis retraduit en français (avec le même logiciel de traduction)...
Vous l'aurez reconnu... (?)

                                                   Adieu tristesse,
                                                   Confiance Bonor
                                                   Vous êtes prêt pour cela avec votre transport.
                                                   Si vous n'avez pas encore de compte, inscrivez-                                                       vous maintenant!
© M.M. Musée archéologique d'Arles


     Vous avez déjà une erreur.
     Lentille de voiture ainsi que votre dentiste
     Prix du Pérou

     Confiance Bonor
     Objectifs D-core importants.
     Pississance de l'amour
     Ni chirurgie de la propriété
     Corps de stupéfiants de commandement.
     Tout d'abord
     Tristesse, Barrow Visa.

Voici le même texte, retraduit en sindhî et "recraché" en français après être passé par le turc...

Gul Rose,
Bonus
Taşınmaya hazırsın.
Henüz bir hesabınız yoksa şimdi kaydolun


Ils avaient l'habitude de détester le zenomenon.
Cours d'Arabe Yahya Sierra Dispensé
Boire des calories


Bonus
En-tête D-shell önemlidir.
Aşkın öfkelenmesi
No Mullen Amitaty
Narcotinine coma narcotique.
C'est bien
Anglais, biotechnologie.


Après une telle métamorphose, allez faire confiance aux sites de traduction automatique...

Voici le poème original, très connu, de Paul Eluard, intitulé A peine défigurée

Adieu tristesse,
Bonjour tristesse.
Tu es inscrite dans les lignes du plafond.
Tu es inscrite dans les yeux que j'aime
© M.M. Musée de la Camargue, près d'Arles
Tu n'es pas tout à fait la misère,
Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent

Par un sourire.
Bonjour tristesse.
Amour des corps aimables.
Puissance de l'amour
Dont l'amabilité surgit
Comme un monstre sans corps.
Tête désappointée.

Tristesse, beau visage.



Traduttore traditore... Traducteur (automatique...) TRAÎTRE...


mercredi 3 octobre 2018

Le meurtre à Blanc





Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!
 « Au lecteur » Baudelaire, Les Fleurs du mal


L'engin caresse d'abord le doux duvet de ma tempe droite
Il appuie très fort et rentre à toute blingue dans ma pensée soudain éveillée

Mes potentialités qui ne demandaient qu'à s'épanouir deviennent virtuelles
Mon passé percute et emboutit complètement le présent
Mon avenir haut en couleurs mais déjà menacé se désagrège et s'effiloche sans un bruit

Passé inexistant
Présent sans plus de consistance
Futur harnaché amouraché du Néant

Mes dons sont désavoués, les armes de mon intelligence sont désamorcées
Mes rires d'enfant se figent et coagulent au fond de ma gorge
Le projectile ressort de la tempe gauche
Oui il m'a tué sans rémission possible

Mais qui l'a tiré ce projectile, à la fin ?

C'est TOI qui auras appuyé sur le détonateur, hypocrite lecteur...
Toi qui as laissé faire le jeu de la gâchette
Toi qui t'es bouché les oreilles quand ton frère a fait feu
Toi qui as fermé les yeux quand tu m'as vu pleurer
Toi qui t'es peut-être signé quand la mort m'a flétri
Toi toi toi oui toi

Laisse-moi donc t'expliquer

J'étais un enfant du Sud, un espoir de ma mère
J'étais ventripotent et déjà flageolant
Le kwashiorkor m'a dénutri
Une simple diarrhée m'anéantit
Je suis mort par ta faute
Comme si une balle m'avait atteint en pleine tête
Une balle que tes pays nantis ont tirée cette nuit
En votant pour eux-mêmes, en oubliant mon lit de détresse inouïe
En soutenant les multinationales qui rendent mon beau pays exsangue

Et toi, mon aimable comparse
Sur cette belle planète bleue
Me voyant chétif, amaigri, émacié
Tu n'as rien fait ou si peu
Oh ! Bien sûr tu répondras peut-être :
J'ai donné aux associations mon obole symbolique
« A bas la famine ! » « Fini le handicap ! »

En fait tu t'es acheté une conscience claire à bon compte
Une conscience nette de Monsieur Propre
Qui ne nettoie que son for intérieur

Et laisse le reste du monde dans sa crotte

Non tu n'as pas changé les choses
Tu as laissé se perpétuer
le SSSSSystème reçu en héritage
L'Ur-fascisme mondial de la rage
L'hydre dévoreuse d'enfants

Tu as donc appuyé sur la gâchette et le coup est parti
Je suis mort et tu es meurtrier
Te voilà peut-être débarrassé d'un poids (tu ne crois pas ?)
Les vautours s'occuperont de mes funérailles (n'est-ce pas ?)
Tu n'auras rien à payer là non plus tu vois hypocrite

Tranquillise-toi
Je crève en silence
Tu n'auras que le bruit des pas de ton inconscient tourmenté

Au fond de ton cœur gris


27 septembre – 3 octobre 2018
Les 3 clichés © M.M. (l'auteur)