Les vaisseaux chargés de poétiques souvenirs
Qui trépassaient la ligne de l'horizon des lyres
Tremblotant de désirs dans les fanaux du soir
Comme habillés de temps et drapés de déboires
Entrelacés dans l'âtre où la bûche brûlait
Encore ensanglantés, et suçant l'eau blessée
Enfin délivrés du pauvre et douloureux remords
Déboîtent en geignant du côté de la mort
Du côté des épaves
où morsure la rouille
Étangs où fend l'étrave
de leur morne pattemouille
Vaisseaux d'une longue et triple circulaire
Qui piègent l'éternité dans le bruit de leurs mâts
Et tranchent des sillons avec l'arme du glas
Au fond de nos pupilles leur chemin dégénère
Tel un vortex qui s'obstrue
Dans la rue
Dans les prés hauts
Au bout de chaque croc
Retrouver mon Aimée
La faire encore grandir dans l'âpre et fou baiser
Détruisant l'amitié pour mieux la transmuer
Viatique de chaque jour
Le voyage, mon Amour...
30 novembre 2006 - 11 août 2017