samedi 29 octobre 2016

Por esperar, y decirte lo que quiero...



Cher Bret,

Suite à notre dernière entrevue, je t'envoie ces quelques remarques sans grande importance je crois, mais qui éventuellement te seront utiles pour voir plus clair dans cette relation...


© M.M.


(...) Peut-être qu'à la vérité tu étais en accord tacite et objectif avec l'Autre dominant que tu récusais sans le savoir (ou dont tu réfutais au fond de toi les idées, les pensant infondées), tout en désirant les voir adoptées, ou à tout le moins respectées. 

Et elle, ô loquace que tu es, était en accord, elle, avec ce qu'elle pensait aussi, à sa façon, de manière recluse, et de là elle semblait puiser une force que tu sentais assez infernale, et qui n'était que naturelle dans sa communauté. 

De là le clash peu évitable entre elle et toi, ou plutôt entre deux "vérités" contradictoires, conflictuelles, antagoniques, qui, au lieu de s'annuler mutuellement par une communication libre (ce que tu désirais au plus profond de toi, maladroit - peut-être- que tu es... ou plutôt avisé et sincère comme tu l'es... recherchant une fusion impossible), s'excluaient l'une l'autre dans un fracas silencieux et morbide de non-dits et d'étouffades. 

Tu étais prisonnier de ta vérité, et cette Albertine tu la voyais prisonnière d'autres temps, d'autres mœurs, que tu croyais haïr, l'aimant tout au contraire dans sa sévérité envers elle (non envers toi, ne l'oublie pas). 

Guerre de vérités : guère de vérité.

Les destinées, dents aiguisées, l'une avec bon droit, l'autre avec une probité infantile mais tellement précieuse de ce fait, se sont entrecroisées avant de s'annihiler dans la routine connue de la séparation et de ses corollaires.

Tu n'es pas toi-même ou du moins ton idéal n'est pas atteignable pour toi, c'est un ricercare pourtant évident pour les autres, musiciens de leur propre vie, de leur partition. 

Tu jouais à contre-temps, tu jouais à contre-vie. 

C'est mon analyse, elle est peut-être boiteuse, ton avenir le dira. A toi de me dire ton idée, si tu le veux.

Sois assuré de tout mon soutien et de la force de mon amitié ; je me rappelle le mot que tu avais joint à un bouquet pour ton amie : Por esperar, y decirte que te quiero. Je me permets de te dire, moi : Por esperar, y decirte lo que quiero... A bon entendeur...

Ton ami de longue date,

Freddy




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