« Nous
retrouvons là ce que je vous ai déjà indiqué, à savoir que
l’inconscient est le discours de l’autre. Ce discours de l’autre,
ce n’est pas le discours de l’autre abstrait, de l’autre dans
la dyade, de mon correspondant, ni même simplement de mon esclave,
c’est le discours du circuit dans lequel je suis intégré. J’en
suis un des chaînons. C’est le discours de mon père par exemple,
en tant que mon père a fait des fautes que je suis absolument
condamné à reproduire – c’est ce qu’on appelle super-ego.
Je suis condamné à les reproduire parce qu’il faut que je
reprenne le discours qu’il m’a légué, non pas simplement parce
que je suis son fils, mais parce qu’on n’arrête pas la chaîne
du discours, et que je suis justement chargé de le transmettre dans
sa forme aberrante à quelqu’un d’autre. »
LACAN J., 1954-1955 [1978], Le Séminaire livre II, Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris : Ed. du Seuil (p. 127)
LACAN J., 1954-1955 [1978], Le Séminaire livre II, Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, texte établi par Jacques-Alain Miller, Paris : Ed. du Seuil (p. 127)
Rattraper le temps - il passe -
pour l'enluminer,
pour l'enrubanner de mille retards,
de mille atermoiements,
de petites ficelles qui affaibliraient votre décision,
et qui enjoliveraient notre petite détermination minuscule et fragile de hères loqueteux.
Nous
brûlons l'une après l'autre nos cigarettes temporelles,
et à
petites bouffées nous les fumons, comme si nous grignotions des
amuse-bouche.
Bien huiler nos désirs, et nous souvenir de nos
retours sur investissement...
nos vues sur le tintamarre visuel des rebours du présent, des fanfares de l'absence et du colibri mondain.
nos vues sur le tintamarre visuel des rebours du présent, des fanfares de l'absence et du colibri mondain.
Je perdais mes us et coutumes à l'esclavage
relationnel et gestuel, et ainsi je devins plus influençable jusqu'à
l'extrême.
Je ce n'étais plus « je » en fait, mais le
résidu d'autrui, la poudre du temps passé avec toi lectrice
et avec ceux qui semblent m'habiter et dont je remue la sciure.
et avec ceux qui semblent m'habiter et dont je remue la sciure.
Comme de
pontife élégant que je fus je devins veule et las.
Comme de coq en pâte je
me sentis perdre mon âme même,
ce qui fait la force et l'impuissance,
ce qui me rend différent,
ce qui engendre le véritable moi
– celui qui se cache en se dévoilant et qui se dévoile en se terrant dans le fin fond de l'Abîme.
ce qui fait la force et l'impuissance,
ce qui me rend différent,
ce qui engendre le véritable moi
– celui qui se cache en se dévoilant et qui se dévoile en se terrant dans le fin fond de l'Abîme.
Il n'y avait plus de lumière en moi, un
seul rais m'aurait tuer peut-être.
Car je m'assombrissais. Je luttais contre le devenir autre.
Il me fallait du
retrait, la lumière m'enfermait, j'étais devenu photophobe du regard des
autres.
Je souffrais en silence
et je n'étais repu, saturé que de non-dits, de détours, de méventes de toutes sortes.
et je n'étais repu, saturé que de non-dits, de détours, de méventes de toutes sortes.
Or. Il me restait un reste.
C'est ce reste-là, ce qui demeure, que j'aurais aimé écrire, expectorer même, sans vraiment le recracher, ce qui ferait vulgaire et fat, gratuitement rebelle,
mais en le transfigurant par les oripeaux orpailleurs des mots ; par les secrets du traducteur chevronné.
Or je ne suis qu'un piètre translateur, le puis-je vraiment.
Je ne puis pas.
C'est ce doute qui m'agace.
C'est ce scrupule qui me contrarie jusqu'à
l'insomnie. Jusqu'à l'éveil rémanent de la détresse.
Comme l'arc-en-ciel de ma jeunesse, le passé resurgit et enchante ou ennuie mes insomnies...
il est le dernier rempart de mon devenir être. Le logement vétuste et beau de mon arbre esseulé.
La paix ressuscite toujours à son instant magique.
il est le dernier rempart de mon devenir être. Le logement vétuste et beau de mon arbre esseulé.
La paix ressuscite toujours à son instant magique.
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