dimanche 2 octobre 2016

Ma nature a horreur du vide...



Le vide, la nature l'adore en se courbant devant lui, majesté ténébreuse qui aspire toute chose pour l'engloutir à tout jamais, ou le régurgiter à une adresse inconnue. 


Nous sommes poussière d'étoile, nous brassons du vent et nous nous perdons en conjectures sans nombre, sans but, sans chemin

Mon regard, notre regard, dit assez le désarroi qui nous habite, et notre intimité nous mange de l'intérieur, nous empêche de voir le bas-ventre de la vie. 


Celui qui grouille de monde, qui vibre de ces ondes porteuses capables de faire crouler les murs de Berlin de toutes les places fortes du monde, de tous les périphériques, de toutes les Capitales de la douleur

Nous manifestons l'appartenance à des réseaux, quand notre firmament se laisse effilocher par la lumière de nos feux de croisement.


Notre enjouement se perd dans les dédales de nos bonnes manières, policées et discrètes, nos songes se font rêveries diurnes avant de reprendre leur force et leur importance, fondatrices de nos regrets

Nous sinuons, nos méandres se multiplient avant l'arrivée en eaux salées, c'est un peu ça l'épitomé de ce que nous apporte la médecine moderne.


Brièvement, nous brillons avant de nous éteindre à jamais, ba olam comme disaient les rédacteurs de la sainte Écriture

Notre sang alors ne fait qu'un tour et nous expirons, comme des insectes sociaux nous bâtirons des pyramides qui nous survivront un bref instant, avant de s'enfoncer dans l'irrémédiable nuit de l'oubli sidéral.


Morte patience qui nous habite, petite excursion vers un point de vue imprenable, du côté de l'avenir et - du moins le croyons-nous – en surplomb du passé

Nous avons respiré l'air des cimes, nous pouvons humblement passer le flambeau à une postérité qui n'aura nul souvenir de nous, sinon à travers ses grilles de lecture cinématographiques ou romanesques.

 On nous désapprendra avec la méthode qu'ont les autodidactes enragés de savoirs actuels

On nous rayera de la carte du monde, d'un inconscient collectif empreint d'une aphonie sans terme, sans fin, sans fond, quasi hystériforme.

 Logistique et logique d'un combat dont seuls les valeureux guerriers sortiront grandis, nous sommes voués à laisser des traces, avec la technique nouvelle, qui ne sont et ne seront 
jamais que de pâles simulations, oui des simulacres de présence 

Notre vœu d'éternité je me le tiens pour dit sera vite oublié, et nous terminerons notre en-vie par un soupir glauque d'aise trompeuse

Le siphonnage de nos mésaises d'ailleurs se fait comme une ouverture de barrage.


Nous perdons alors toute l'aquaculture de nos devenirs syllabiques, de nos prolégomènes d'envies, de notre tractatus wittgensteinien d'approche 'philosophique' du réel

Nous nous perdons alors en amphigouris et notre dantesque correction orthographique devient une mièvrerie, une mesquinerie sans fin.

Pauvres objets de nos désirs, qu'un regard un peu lourd rend dandins

Et d'une niaiserie indéracinable, pour le dire ainsi. Je me perds, je perds un (précieux) temps à rivaliser de préciosité obséquieusement anodine.

Que de rivalités en moi, qui espère tant et promets plus, sans jamais pouvoir atteindre la réalisation nid de l'un nid de l'autre (sic)

Je me déshabille et rien ne vient, mes paroles sont limitées et même absconses et snobs, moi aussi je suis comme vous, 
écarquillé d'abstrus, encoquillé d'abstrait


Nous pointons tous à la même manufacture qui doit bientôt couler, comme le reste du monde. Car on débauche, on périclite et on est en faillite : on ferme. 


Dépôt de bilan pour les bilieux étonnant

Nous sommes fin, insolent, hautain, impertinent, coquin, espiègle en soi-même. 


Notre petit désir intellect, une acmé un peu fade et sans violence le parachève

Silhouette du désir, notre velléité morose, notre volition atone.

J'ai la nette et précise intuition, de n'écrire que des pseudo-sornettes pour endormir l'attention d'un paysan ou deux, et les forcer à une vente désavantageuse

Tout me semble perte, face à l'indivise et exaltante vie parisienne, là où s'arrête ma passion, où commence ce sentiment de complétude, de plérôme interprétatif des sensations vitales.

Une fleur, une idée, un présent, une louange, un fanal dans la pénombre

Un arbre : usine à fruits, un mécanisme de moteur à eau, un indéracinable.

Bruiter l'infini, résumer l'univers, faire tout et rien à la fois. Mais encore une fois. Une fois encore


avant que ne vienne la Résurrection.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire