© MM |
Le temps a passé depuis que nous ne nous sommes vus, et il a balayé derrière nos pas comme une déferlante sur le sable.
Reste à parier sur ce que certains appellent le néant, à ne plus reculer face aux gouffres (dont a si bien parlé H. Michaux), qui donnent le change à des peurs sans objet, je veux dire sans objection.
Reste à parier sur ce que certains appellent le néant, à ne plus reculer face aux gouffres (dont a si bien parlé H. Michaux), qui donnent le change à des peurs sans objet, je veux dire sans objection.
J'écris pour me remeubler l'intérieur, qui en
a tant besoin après les vacuités et les déserts hurlants que j'ai
dû traverser.
J'écris pour toi, pour ton amitié volée, toi qui
vois la trame de ma pensée dans le filigrane de cette page.
Les déserts et leurs serpents sans sonnette, et la mer dont toutes les
vagues de cette crique qui circonscrit mon livre, sont semblables et
différentes à la fois, comme les pensées sont pareilles et
difficilement différentiables dans le vrac de nos cerveaux rabougris, dénutris, rafistolés de souvenirs amers, de déconvenues intempestives, et de bévues subséquentes.
Tu es ma psychanalyste et mon cœur
s'abrite en toi, il reprend un peu de couleurs après avoir été
tellement délavé, battu et rebattu comme un jeu de cartes écornées
et presque déchirées.
Les soleils, le gros temps, les vents et
toutes les intempéries (et les intempérances) l'ont tanné, étiolé,
balafré, scarifié, exposé mille fois à une mort certaine...
Et pourtant, grâce à toi, il a repris vie.
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