vendredi 26 octobre 2018

Dors, dors, petit peuple d'or



Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître.

in Molloy, de Samuel Beckett


Dors, dors, petit peuple d'or
Tu as la culture pauvre de l'authentique métayer
Tu danses devant les buffets des danses endiablées 
De deuil de misère de fer et d'airain



Tu ressembles l'enfant qui geint sans pouvoir dire
Ce qui au fond de lui le fait tellement gémir



Dors, dors, petit populo
Tu n'as pas la couleur de la populace
Tu n'es pas la foule ni la masse
Tu as la noblesse du coeur et de l'eau

Tu ressembles à l'aube qui fond sur sa proie
En croisant les fenêtres et les dix doigts
(Le soleil des jours nouveaux)

Dors, dors, petit peuple d'art
Tu écris sur les murs de tes quartiers d'hiver
Tu dessines les lèvres de la vérité grave

Tu ressembles à l'homme qui a bien vu l'ours
Qui a dans sa besace ses pauvres ressources
(Le soleil des jours anciens)

Dors, dors, petit peuple sangle
Tu es celui qui donne espoir aux plus humbles
Celui qui gravit les monts éternels de ces capteurs d'âmes

Tu es celui que j'aime pour toujours

Dors, dors, petit peuple d'or,
Sur tes deux oreilles...

Mais brutal sera ton réveil
Crois-en un vieux lion doré


26 octobre 2018





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire