"Le roman fabrique du destin sur mesure."
Camus, L'homme révolté (1951)
Serpillière sur le bonnet
Comme un Arafat de cache-nez
Je prie les tombeaux de s’ouvrir
En appuyant sur l’accélérateur
De la Mer Morte à toute vapeur
Je prime les oublis sirupeux
Mes propos tombent comme des plumes
Sur le tank qui fait les 100 pas
Devant les portes de la Salem-au-Rhume
Et je me trêve de plaisanterie
Dans le méandre des dysenteries
Ce texte est inachevé...
Dont on scrute (quand même) les dents
Il est écrit depuis longtemps :
ça ne se termine pas tout dru
ça ne se termine pas pour autant
Si je me terre en un instant
Dans l’obole folle de mes ancrages
Le long des chevaliers en nage
Qui veut finir qui veut parler
Ouvrez-vous -ouvre-moi- mon inconnue
Noble étrangère aux mains de fée
Et fais-moi lire l’avenir
dans tes plis
Dans tes yeux par le ciel dégagés
Dans tes cheveux
Gris cendré
Par tes gestes de contumace
Par tes regards qui ne me lassent
Par tous les grands de ce monde-là
Par ici ou icelles
Qui montent le ciel en échelles
De Jacob et de grand frimas
Et qui remuent d'humbles trépas
Le long d'une frontière insolente
Le long de mes doigts insolites
Quand le cancer s'en fiche de moi
Quand le cancer s'en fiche de toi
Et qu'on s'en va
Et qu'on s'en va
Comme si on passait le monde au peigne frein
Au peigne frein.
mardi 31 octobre 2006 – mardi 22 mai
2018