dimanche 25 janvier 2015

De l'inspiration (chantier) comme d'une promenade aux Baux-de-Provence...
     C’est comme si les mots surgissaient enfantés les uns par les autres, énervés d’alibis, engendrés d’insomnies, comme gorgés d’un suc à fonction digestive, qui les habilite à sortir, qui les habille de surcroît comme des as de pique qui auraient été transfigurés, et qui les autorise à paraître dans un apparat de misère, une peau d’âne déguenillée, un genre de frac de non événement, comme si le temps plongeait directement à ses sources pour nous exhiber ses ressorts cachés, ses rouages discrets et parachevés, ses engrenages et ses sautoirs qui répondent au doux nom de secrets.
Vue d'ensemble ou addition des aires privées...
     Nous sommes plongés dans l’arborescence de nos pensées, comme pétris et bardés de nos dendrites linguistiques, avec ce pourpoint et ce surplis qui nous attifent de mystère, de mystique, de colère aussi, car au fond, nous comme les autres nous cherchons des ruses contre la mort, contre l’assassinat méthodique de la vie par elle-même, dans les vouloirs cachés et honteux de notre moi assailli d’inconstance.
     Car notre imaginaire déploie son efficace pour meubler notre enfer, notre enfance gâchée
     Nous périssons sous le poids des mots, et renaissons sous leur ressaut.
les catapultes des Baux de Provence, le poids du passé en moins...
puisque le ressaut fait voler la charge...
     Le secret, notre énigme, cette chambre forte, froide et noire qui baptise notre vie entière, nous tire de la matière inerte pour gémissements austères, inachevés, ou même imprononcés. Notre petite joie, un sourire l’esquisse, une grimace et un rictus la tissent, et finalement un bâillement la clôt, nous sommes les jouets de la béance fondamentale, pour notre résection finale.
Mise en abyme de notre forteresse antique...
     Nous prétendons avoir le temps, avoir le temps c’est se donner à la vie, et se donner à la vie c’est tuer quelque part l’horlogerie du traducteur de nos infinitésimaux - traître qui nous habite. Nous prétendons guérir, mais nous sommes amphigouriques jusqu’au bout des ongles, dans le sang nous trouvons des traces mnésiques de notre complexité et notre comprenette est paraphée de sigles incoercibles, de regards biaisés, de fureurs entachées.

Il y a un feu qui brûle en moi ? fumée sans feu peut-être...
     Nous siglons notre cimetière de maintes croix et croyances, emportés par le fatidique refrain de notre déshérence. Alors nous avons l’impression factice et fautive de nous sublimer, que nous portons notre supplice sur le visage, et nous oblitérons notre esprit écartelé comme si le timbre sonnait juste.


Armés pour le vide...
     Nous délibérons et cela nous rassure. Nous évaluons et cela nous mesure, nous circonscrit, nous délimite. Nous avons besoin de cette éraflure sur l’armure de nos sentiments construits précisément pour résister à la réalité toute pure, avec ses tendances à l’agressif.      Demeurons en nous-mêmes, et nous serons sages.
     Car rien au fond ne peut remplacer l’orage extérieur sinon une muette et profonde rage, une préhension et une toise pour mater le feu qui nous brûle.

     Tous.
...et pour regarder à gauche, vers le passé

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