dimanche 29 janvier 2017

L'olifant dans un tunnel...




"Il se repaya un bon coup d'olifant et s'immobilisa, 
figé dans un garde-à-vous impeccable.
Et Alexandre le Hihant apparut, le visage épanoui, les bras tendu, 
entouré de ses familiers et de la considération générale." 
P. DAC, "Du côté d'ailleurs et de partout. Romans loufoques".


Un arbre tombe au fin fond de la cuillère du monde

Comme un regard perdu aux confins de la sonde 
spatiale ou inter-étatique dans les méandres de la nuit

et pour finir le tremble fait du charme aux chaînes de la vie
nectar pour deux comparses dans un tunnel de misère

près de l'orme rieur aux années de lumière

près de l'yeuse aux rizières de flamants fiers et froids

dans le paradis franc aux mieux-vivre guingois 

Parapente du vent dans le cerne indécent 
de tous les olifants.



© photo A. Wery, Parc Ornithologique du Pont-de-Gau


jeudi 26 janvier 2017

Mal d'Aurore...






Les lueurs de Maldoror m'éblouissent encore, mon cerveau en surcharge (pondérale) de cellules gliales, se met à trembloter comme le crépuscule pour le prophète Isaïe. 

Ainsi je parachève ma glissade îlienne, je termine en impasse dans une mansarde de verdure mes humbles récriminations de membre jugé indigne du commun des mortels, de la piétaille des humains, et même de toute soldatesque. 

Je fais des mots croisés, pour une Jérimadeth apostate.

Soir. (...)

Je me sens à la fois libre et esclave, éther et plumbum metallicum, comme une flamme qui vacille, qui brille, mais dans la faiblesse, l'irrecevable et insoutenable faiblesse, sorte de part cachée, icebergienne, du handicap des ans qui s'entassent. 

Chaleur et froid me travaillent et m'émiettent à la fois, 
je panse comme on le fait en bon palefrenier, 
mais je flambe, inexorablement, comme une braise se détache mollement d'une bûche en feu et vient révéler son cœur entre les chenets. 

Je choppe à moi-même, je brumasse et m'effiloche, aheurté par la violence sourde et subreptice, qui se glisse dans les intervalles, les interstices de ce maudit instrument qu'est l'accordéon. 


Avec ses flonflons.



(...)

L'aquarium des merveilles se refera demain.




lundi 23 janvier 2017

Entrer, ne pas entrer...





Tu es l'orgueil de la honte et comme l'orteil du géant aux pieds d'argile et de fer mélangés. 

Dessin original d'O. Bakara, un jeune Africain 
Regarde-toi : tu rates ta vie comme un ivrogne, 
tu ne marches pas droit, 
ton genou se disloque, 
tu égrènes un chapelet brisé, 
avec toutes ces perles dispersées sur le parvis d'une église fermée, 
dont tu as la clé mais où tu n'entreras pas. 

A moins de.

La vie quelqu'un a dit est une longue chute horizontale.

Il s'agit de transcender le train de sénateur des choses.

Mon train s'arrête à toutes les gares, comme programmé pour un jour de repos d'exception.

D'exception.




vendredi 20 janvier 2017

Fumigation...





Dans la soif et le sang, dans la sueur et le frais, la douceur et la rigueur quasi climatériques, sources d'aurores australes et de cyclones organisateurs, rassembleurs, pleureurs de lumière, dans la sécheresse et l'aride de nos désertitudes ou de nos dé-certitudes, dans le foisonnement tropical de nos sentiments contraires, malhabiles, dans le plan et dans le chaos, penser à l'Art, et tenter de lui donner cette touche personnelle que je regrette toujours autant, ne sachant atteindre, cueillir et transmettre cet à-soi qui signe et dédicace un morceau, sorte de bravade plutôt que bravoure, essai transformé par une volonté tenace, têtue, sagace, en un Pont suprême, un Absolu à portée de voix, qu'il m'aurait semblé parfois pouvoir héler, comme ça, sans désinvolture aucune, loin de là, mais avec un possible comme titre de propriété, comme agencement interne, infrason pénétrant, efficace pour l'ébranlement de murs ou de remparts d'une Jéricho symbolique. 




Chine, Vallée du Fleuve Jaune.

Comme une fumigation dans l'esprit détraqué d'une locataire gâteuse, comme un soupir libérateur de tension, l'apparence d'un spectre sur un tableau noir, apparence laiteuse, vaporeuse, inégalable.




mardi 17 janvier 2017

C'est-à-dire...




C'est-à-dire 
le plus qui change un toit gris 
en surface brillante après la pluie, 
quand une lueur solaire vient courir 
le long de ses pentes d'ardoise... 
une apparition attribuable 
au hasard de la rencontre 
d'une minuscule intelligence photonique 
en devenir 
avec les circonstances de la vie, 
sans pareilles, 
éphémères dans un mouvement pourtant 
presque éternel par son retour perpétuel... 
et 
quelques disparitions temporaires, 
régulières, 
prévisibles, 
dans ce mouvement même de création 
de la beauté 
fugace et contractile
si subtile





dimanche 15 janvier 2017

L'instant propice





Saisir au vol cet instant privé, privilège de l’âge et de la pierre philosophale gravée des hiéroglyphes de la vie en société, entre souvenir et devenir perchés. 

Savoir dompter le compte inexorable de nos années perdues, c’est ce que je cherche, ce vers quoi je tends. 

Essai transformé en quête inassouvie, comme un carré rouge qui regrette le bleu de son insomnie.

Car le compte est double, il y a celui de l’aller et celui du retour, celui du lancer et celui du ramasser. 


Opéra en un acte, (cataracte ?), pour le souvenir de nos vertes saisons.



De nos années sauvées.

Je rime avec bonheur, je ne suis pas à l’heure, je gravis les montagnes sous-marines avec un remontant, avant de m’enfoncer, perdant, dans les dorénavant.




vendredi 13 janvier 2017

Intérieur rouge




Il est quinze heures et je suis dans le bruit de la Brioche Dorée. 

Des relents de musique entrecoupés de remarques et de velléités de paroles me parviennent et troublent l’eau calme de mon « intérieur rouge ». 


"Intérieur rouge" Musée des Bx-Arts, Dijon

C’est ce tableau du Musée des Beaux-Arts de Dijon qui évoque pour moi le plus nettement ce que je suis en fond de cale, ce que je porte en moi et ce qui m’habite. 

Vraiment ?

Les friselis de la compassion médiatique orientent l’agitation naturelle de la vie des êtres, et font de ces instants des êtres eux-mêmes, replètes répliques de la (vraie) vie des entités qui composent la réalité. 





dimanche 8 janvier 2017

L'iris de tes yeux





Un art sans honte viendrait-il de naître entre mes bras (j’entends l’ambulance), lové dans les circonvolutions de mon cerveau gauche (et gauche à plus d’un titre) ? 

Arrière ! Ether vaporeux et espèce de vareuse sans manchon pour l’ordre du vital. 

Quoi de plus incessant que le triste et doux fanal du regard d’une mère attentive et enveloppante ? 

Ce holding vaut bien un trust. 

Et ce trust un cartel. 
Tache de couleurs dans l'iris de tes yeux...


Sauf que le monopole est interdit à tout Interpol qui se respecte ! 

Mon art est destiné à brûler les étapes, à gravir les bas étages, à partir du 36ème dessous et je me retrouve comme une borne impériale dans les voies romaines tracées il y a deux mille ans et plus par les sourciers rieurs de la rectitude vraie. 

Oh once de bonheur et lever sépulcral ! 

Oh honte de connaître la couleur viscérale ! 

Simple aversion suppliante et abolition pédante de nos Marie-Antoinette au fond des yeux vairs. 

Je veux dire inversion redressée pour nos yeux ‘rayonnants’. 

Nous voyons l’envers d’un monde que nous prenons pour l’univers de face ! 

Alors nos volontés câlinent les objets et cherchent leur(s) clé(s). 

Sémiologie de l’ordre de la grandeur et valeur marchande de nos températures secondes. 

Je digresse.



jeudi 5 janvier 2017

D'où viens-tu ? Où vas-tu ?






Ce dernier week-end a été bon. 

Voilà qui explique ma faconde. 

Un rien de parution et un peu de sésame ; comme il est craint le Vrai, comme on aime le Beau ! 

Alors nous bricolons une théorie, nous sommes adeptes d’une culture de pauvres, nous blessons l’amitié de la vérité avec le canif de nos yeux esthètes et batailleurs. Avec le sentiment éduqué par la vie occidentale.

Nos recrues sont décentes, et le casting ne fait pas froid dans le dos, ni aux yeux, habitués du clair et de l'obscur.

Pour une circumnavigation intellectuelle et physique...
Rivière de diamants minuscules, de « drops of beauty », nous enfilons les perles de nos circumnavigations au risque de passer pour réellement stériles. 

Notre hachoir est trouble, notre viande avariée, et pour toute poêle à frire nous avons l’historiette. 

Nous ne superposons pas une carte grandeur nature à nos natures mortes et à notre redondance cadavérique (?)

Tout se complaît dans nos sourires, et l’absolu aussi est annexé à nos désirs. 

Comme s’il jouxtait notre cortex pré-frontal, comme s’il dormait à l’unisson de nos rots benêts en mal de devinettes. 

D’où tu viens, renégat, d’où tu viens. D'un pays sans frontières, d'un exil sans retour...

Les places assises sont rares pour l’immortalité, et on offre un pâle reflet des élections « célestes ». 

Comme si nous allions par le monde étouffés, partants d’une autre caravelle, porteurs d’un signe nonpareil. 

Avec le sifflet de nos bouges et le flûteau de nos regards, nous essayons (en vain) de scruter l’infini. 

Dans le boudoir de notre argent, il y a le dais et l’alcôve de velours qui pendent nos regrets. 

Ad vitam aeternam ? Ad libitum, ad nauseam, semblent répondre les nuées chargées de futures moissons.




dimanche 1 janvier 2017

Gaspard, Melchior et Balthazar...






Je suis au concert des chances retrouvées. Et c'est exactement comme quand je te vois.

C'était hier et aujourd'hui et pour toujours.

Laisse-moi te le dire avec mes mots rassis, avec mes mots d'amateur incrusté.




Les grilles claquent, la patine des bancs est encore accentuée au gré de la pénombre et de l'éblouissement de la scène édulcorée de lumière crue.

C'est vrai que nous sommes comme dans un temple et les fidèles prennent place qui susurrent sans le vouloir, et qui brisent les phrases dans la douceur des chuchotis.

Asseyons-nous ici... Tiens, mon manteau. C'est la fin d'une grande journée et l'exorde d'une autre. 

Les trois musiciens ont des noms d'apôtres, mais par quel dieu sont-ils envoyés ?

Melchior, Gaspard et Balthazar qui accordez vos instruments ou placez vos feuillets, qui donc vous a payés pour cet accueil exorbité ?

Car c'est bien vous n'est-ce pas qui passez par amour donner vos arts sublimes ou éthérés aux pauvres prisonniers de la vieille Cité ?

Melchior, tu as violon et cheveux blonds. Tes boucles sont des rondes avec des dièses d'aigle. Tu es porteur d'un archet et les cris presque feutrés qui fusent de sa scansion sont gerbe en débandade, sortant en grand décolleté de l'antre de ton âme.

Gaspard est au piano, au noir piano à queue dont le couvercle est encore rabattu, et Gaspard est le Maître incontesté de sa tribu. N'est-ce pas qu'on le voit bien, lui qui se tient si droit et dont les maigres doigts comme enflammés de soie sont déjà les lumières de sa témérité étoilée.

N'est-ce pas que son visage est un creuset d'espoir n'est pas qu'ne lui se fondent les couleurs de la vie, les autres teintes meurtries et tous les paradis.
Gaspard même tes yeux sont droits et ton regard plus noir que le jais de ce piano géant engendre cette paix et cettte sérénité qui sont asphyxiées chez tant de nos amis. 

Gaspard ne connais-tu pas Germain, ne sais-tu pas ce gosse qui gîte à Folie Ferme et joue la vérité sur le clavier des herbes. Gaspard tu es sous l'empire de la musique et c'est toi qu'elle choisit pour unique parler.

D'abord Beethoven, c'est toi qui l'annonceras, un morceau surnommé les Esprits, c'est toi.

Et Balthazar au violoncelle est comme un albatros aux ailes moites. 

Le projecteur, Balthazar, le projecteur change tes cheveux en bataille contre les ombres d'un soupirail sur la figure d'une barricade.
Balthazar violoncelle qui nous fixe hagard, avec cette insomnie indolente et grisée dans un regard croisé. 

Balthazar sera la résonance des pas dans un escalier en colimaçon et ce sera Beethoven qui prendra d'assaut mon coeur embastillé.

Le violon en nous ôtant même le temps d'y croire , en nous usant la mémoire de l'instant, sera plus homme que le soir.

Le violon dans tes mains gicle un entrain délicieux où il  y a des allées, des mails ombragés et voluptueux.
et c'est l'ombre d'un espalier pour ceux qui reposent au cimetière de ta guerre.

Violon tais-toi ! laisse ton grand frère bougonner, l'enfant trouvé.
C'est une charmille et le soleil facétieux fait mille taches sur la terre arasée entre les racines de la vigne et celle de l'olivier.

Les doigts de Balthazar font de ces enjambées sur la touche de buis l'arbre transfiguré...

Gaspard ! à toi ! Tu vois bien qu'on se noie et tu vides un étang après l'autre, une écluse après l'autre pour passer de l'autre côté... tes billes dégoulinent et des grilles tombent sous les accords soudain plaqués de ton cheval de bois et d'acier.

Gaspard, tu ébahis ! Une cavalcade de liberté, de frénésie facile et virtuose... le mort est enterré, voilà l'ultime pelletée avant de le ressusciter...
Fossoyeur du matin, qui traîne dans tes pans les feuilles recroquevillées, qui enfume d'une haleine acidulée, et qui chatoie le tympan ébranlé de mon entendement.
Gaspard tu oses.

C'est terminé. Déjà !!

Et que diras-tu Germain si tu savais combien de joie ils m'ont donnée... et si je leur ai demandé ensuite quelques pleines poignées de beauté, c'est bien que tout autour de leur buée, il y avait un grand jardin.

Aria de Bach, Paraphrase éclatante de Liszt que je découvre, Schubert et enfin Ravel à la Toccata des merveilles.

Une fête pour mon ouïe seule, un cadeau dans un linceul d'intimité retrouvée.

Toutes les patiences de l'infini avant de tomber dans la rue où tous me toisent sans déconvenue, mais avec courtoisie, ce qui est pudeur et peine perdues.

Je veux aller, je veux courir et je veux pleurer... tout ce que j'avais vu jusque-là n'était donc ? que falbala...


Melchior représente l'Europe, Gaspard l'Asie et Balthazar l'Afrique dans la mythologie populaire chrétienne...




samedi 31 décembre 2016

La carte qui est si délirante....




"Like any dealer he was watching for the card
that is so high and wild
he'll never need to deal another
(...)
And then taking from his wallet
an old schedule of trains
he'll say I told you when I came I was a stranger
I told you when I came I was a stranger"
Léonard Cohen, The Stranger Song


Le jeu de mots m'est souvent facile, comme si le ludion mental pouvait remplacer, chez Lacan version supermarché ou supérette, la vraie pensée. 

Celle qui génère.


Que reste-t-il après coup ? Un signe de la main, le caractère voisé d’une syllabation laborieuse. 

Le sentiment d’une boiserie dans la vieille maison de mon enfance. 

Le pourtour évasé du sourire des choses.

Je prends souvent conscience de ma petitesse, de mon trublion intérieur, qui m’injecte des suggestions didactico-drôlasses, par autant de canaux qu’une radio libre dans la bande passante. 

Et quelle passante patiente dans la rue qui chante ! 

(...)

Adieu les armes simplissimes et les motus carrés. 

Mon orbe est cent villes et mon monde est poterne. 

(...)

Mes ratiers sont sur pied et le fourrier en chef aussi. 

Il prépare dans l’ombre un coup dur et une rude besogne le tient attelé à sa maçonnerie d’hyménoptère hypnotiseur. 

Solitaire. 

Dans la famille des guêpes, je demande la maçonne. 

Un rien de soupçonneux arrivisme lui (me) donne envie de dégainer plus vite que tout le monde. 

Comme Lucky dans Beckett (En attendant Godot) il reste attaché à son ombre, à son nombre, à son nom.

J’ai de la chance me dis-je parfois, car j’ai tiré la "carte qui est si délirante" comme dans la chanson de Léonard Cohen, qu’elle vaut toutes les autres et bien plus que cela. 

Et que je n'aurai donc plus jamais besoin d'une autre...

Sauf si...




mardi 27 décembre 2016

Et le désert avance...




Écris sans avoir rien à dire, me souffle le vent, n'écris que pour la beauté du geste, pour le doux délire de vivre un peut-être d'éternité. 

C'est comme si j'avais avalé par mégarde un champignon hallucinogène, une sorte de détrompe-la-Mort avant l'heure, un hémicycle de députés dépités en proie à une fébrile agitation (j'allais écrire « adoration » : c'est que le centre les regarde, et que, insensiblement, il les attire ; il faut un point focal à notre déraison même parlementaire). 

Nous voguons sur une mer souvent démontée, souvent en colère, sans Jésus qui dorme au fond de la cale, sur un oreiller, capable de se réveiller et de calmer les impétueux flots cérébraux. 

Laissons nous donc emporter jusque là, où l'incandescence est vivante, comme un œuf déposé dans un autre œuf, qui se perce et éclate et berce le néant du devenir gérant. 

Et peut-être demain le mystère s'éclaircira qui vibrant et têtu empoisonne le fétu de nos râles.

Il mesquin qui me semble. 

Qu'avant j'avais des idées, que soudain quelque chose s'est figé, en se brisant, sans éclats, sans débris, sans rien en fait. 

Une fausse persévérance aux ameublements hautains. 


Je ne suis pas écrasé, mais je m'écrase. 

Je ne suis pas boueux, mais je m'ensable, je périclite, je m'envase. 

Mes paroles sont tristes et mon cache-col vissé est synthétique. 

Ecclésiaste des mots, je me dépatouille comme je peux, rameutant leur troupe dispersée et volage, dansant comme un gymnaste déréglé et (dé)porté par le courant, sans courtepointe dans le déchaînement de leurs forces contraires, au fond de ce vaisseau aux mâtures inverses. 

Je mure mon silence dans notre conversation. 

Je me cogne contre la vie, comme auprès d'une source sous-marine, où vibrent et remuent des êtres aveuglés par tant de ténèbres.

Mon art ne subsiste que dans mes allumettes grillées, semble-t-il, au fin fond de mon âme esseulée.

Avec comme programme : connaître l'humain. 

Cet humus qui respire, ce terreux qui décolore la vie et qui nous encolère parfois. 

Quoi, cette vaguelette, ce rien, et cet impact de météorite au beau milieu d'une terre désertique.

Car le désert avance !



samedi 24 décembre 2016

Prisonniers de l'Espérance...






Il faut reprendre la plume.

Il faut pleuvoir, se laisser implorer par le blanc des yeux de Béa, par les limites, les frontières, la porosité aidant, pour finalement aider à l’accouchement sans douleur, en douceur, du petit baby (His Majesty the Baby, comme disait Freud) qui roulera les mécaniques avant d’avoir ses 18 ans, enrubanné de mille feux, et buvant à pleines gorgées le whisky de la jeunesse. 

Mais rien ne vaut l’intérêt brut, l’intérêt avec ses arrérages, avec ses dépendances.

Ernie sera-t-il libéré ? 
Il semble que se concentre sur lui le transfert des politiques et d’autres âmes dont je suis partie, pour souffrir avec lui, à ses côtés, dans l’horreur qu’il subit depuis tant de jours.

Le temps passe et sa santé se détériore, la vie en brousse est intenable, j'en sais quelque chose, que dire face à ces bourreaux insensibles, qui arrosent le monde de hontes et retiennent en otages des milliers et des milliers de personnes ? 

(Les prisonniers de l'espérance, selon l'expression du prophète, sont, peut-être, les derniers embastillés du monde.)

Je suis atterré à l’idée que des gens, des humains, soient aussi incompréhensifs face à la souffrance morale et à la solitude de leurs otages. 

Comme s’ils ne prenaient pas soin de leurs orteils à eux, puisque ces "otages" leur donnent une assise, un équilibre dans la terreur, dans la guerre sans merci de leurs factions irrédentistes.


Il me faudrait écrire mieux. Ne pas renoncer, ne pas renouer avec le passé crépusculaire, avec les sens interdits de l'arrière-garde.

Libérer les otages qui sont en moi.



jeudi 22 décembre 2016





Comme un reflet penché sur le rivage du monde, il y a l’insoumise qui nargue les nuages, il y a l’intruse et la reine volage, et nous sommes arrimés à nos simplicités… 

Le moteur tourne mais à vide, et nous pataugeons plus qu’autre chose dans le vitrail marécageux de nos regards. 


L’orme de l’amour est atteint d’une maladie rare et d’une épidémie mortelle, il s’étiole en gémissements contenus, en grincements de tronc noueux et en écartèlements de silences ajourés. 

Les feuilles sont-elles encore vivantes qui bruissent d’un dam et d’une souplesse feinte. 

Les fruits sont gangrenés de cet ego qui fuit à l’approche du vent. 
Je suis tétanisé, et l’armoire est fermée. 
Elle recycle le tronc, avec des palissandres qui jouent, tendres clepsydres, à meubler l’infini de nos vertes allées et venues.

Aller retour sirotés dans les gares sans visage, revenus bien tassés dans l’ensouple des tisserands, navette et aussi pour l’aéroport, comme une robe tissée à travers le temps et l’espace pour décider le monde. 

Un subit entendement récite nos pouvoirs de poussières et nous sommes escaladés par le déclin des graves. 

mardi 20 décembre 2016





Je vois ici, à la Brioche Dorée, des joueurs de cartes. 
Ils gagnent du temps sur la vieillesse, ils se dispensent par des gestes stéréotypés et immémoriaux une sorte de remeil, un havre de chaleur humaine dans le froid sans morsure qui vente au dehors. 
Il faut bien faire défiler la vie, comme une bobine de film moyen, et se laisser bercer par la musique d’ambiance, se gorger d’impressions neutres dans un monde hautement engagé et par là même agressif. 
Les cartes sont des alephs, tout se rejoue dans cette distribution aléatoire des rôles, des atouts, des possibles. 
Je bois mon thé, il est trop chaud je crois. 
La mainmise sur le capital est individuelle, mes pauvres économies se perdent dans l’inassouvissement de mon cœur transi. 
Les locomotives sont des gauleiters et des leaders d’opinion. 
Rien ne sert plus de raisonner, de se torturer à essayer de comprendre. 
Sur les tables de parfaits inconnus au visage pourtant familier (nobody is perfect, disait hier un ami), se succèdent avec leur petit paraphernalia, leur plateau égal à lui-même, leurs habits à défaire et leur regard autistes. 
Nous sommes les jouets de la vie, des dieux capricieux nous mènent dans un train (j’avais écrit un tarin) sur leurs barques qui jouent aux tamponneuses. 
Je crois que nous ne sommes jamais libres, parce que nombreux. 
Notre métier, notre devenir, notre vie, sont hasard. 

Le thé est maintenant à température idéale pour ressentir le doux parfum sur le voile du palais. 
Les heures se mettent en tête de faire la queue leu leu. 
Mon amie est loin, je ploie sous les éthers de prosaïsme que cela signifie. 
Est-elle perdue, et alors je suis meurtri. 
Son amitié m’est si chère. 
Les vents contraires me contrarient, mon souvenir est blessé et je suis incertain. 
Et que devient-elle, si volage et si pleine de non mystères, poétesse prêtresse. 

Que puis-je faire pour aider ? 
Que devenons-nous, où allons-nous et quelles misères nous guettent ? 
Au fond des tiroirs qu’on racle, il n’y a plus qu’une crasse épaisse qui cache à moitié les lignes du bois : c’est que nous sommes faits (tels des fromages, tels des rats, ou telles des œuvres ratées ?) et
La courtisane Rahab fait échapper les espions envoyés par Josué... attribué à Matteo Rosselli (sans doute par erreur)
qu’un soupçon point, avec insistance, mais sournoisement. 

Que penser, tout est si clair en fait, tout se fabrique des raisons, et la tristesse aussi. 
Elle m’envahit comme une petite marée, elle m’investit comme une taupe envahit ses tumulus d’évacuation. 
Je dérive, insensiblement, vers des terres d’élection. 
Je vote avec mes pieds. 
Mon rot est un regret, un remords riche d’inconscient. 
J’écris, peut-être pour oublier les tirades d’Olympes dépassés par d’autres Olympes, détrônés par des monts plus hauts, plus forts, plus habités, plus orgueilleux donc.




samedi 17 décembre 2016

Comme les pleurs étouffés par les rires des vauriens





Comme un enfant meurtri par une gronderie infondée
comme un prisonnier de conscience qu'on ne va pas visiter
comme un manteau de laine mité par toute la pauvreté 
comme un rideau taché d'avoir été trop touché

comme un rideau de fer qui se refermerait


comme l'étoffe du vrai enflammée par la honte de l'immonde
comme un être brimé par la paranoïa du monde

comme une étrange et belle étrangère qui vivote
comme un regard croisé dans la rue des pleurotes

comme un oiseau blessé au cœur de l'instant
comme une maman dont on aurait meurtri l'enfant

comme un sosie lynché par l'erreur de la foule
comme un cheval fourbu dans la fange de la nuit


comme un prêtre égorgé à l'autel de la haine
comme une sentinelle qu'on ne vient jamais relever

comme une maison hantée de souvenirs épais
comme un rire détonant dans la cathédrale des gisants

comme un sobre matin dans une aube égarée

il te reste demain et le temps à tuer...



vendredi 16 décembre 2016

La Matrice d'un Monde





« Qui sait ? Peut-être un peu d’or dans ces notes ? »
Roland Barthes


De prime abord, quand j'essaie consciemment d'y penser, au-delà de l'imaginaire fixé plus tardivement par les images qui s'accumulent, les traits de ma mère m'apparaissent tels que sur la photo de sa carte SNCF  (réduction de 75%) pour famille nombreuse. 

C'est celle qu'elle m'a laissée quand elle m'a quitté, sur mon île perdue dans l'Océan Pacifique.

Dire qu'alors elle faisait jeune, 40-45 ans, une misère cachée, un visage serein.  
Titien, 1555


Elle est en noir et blanc. 

Quelques ridules dans le regard, celles peut-être causées par l'importance de son rôle, de ses responsabilités familiales et filiales. 

Car imaginez un peu : élever 8 gosses sans machine à laver, sans argent que le maigre pécule donné par papa pour la semaine, c'est un défi qu'elle a dû relever avec la conscience aiguë et révoltée qu'il ne saurait en être autrement, que la vie l'emportait avec elle, tel un impétueux torrent, un puissant train en plein élan, incontrôlable et mugissant. 

Son regard, un peu vide dans mon souvenir, empreint d'une douceur de catéchiste imbibée de l'importance de sa mission, avec ses livres à portée de voix pour ainsi dire, avec ses espoirs d'une vivacité je pense sans cesse renouvelée. 

Elle, tout entière dans cette demi-présence, étonnante de beauté et de sérénité, le visage légèrement rond, les cheveux bouclés et d'une grande et belle abondance, tel un visage de Joconde demi-moderne (c'est ainsi que je la vois), avec un sourire à peine prononcé et un peu crispé, et cette pudeur, cette retenue qui lui barrent la gorge et se tiennent dissimulées dans ses traits d'énigme, de questionnement lancinant, dense, tendant inexorablement vers l'absolu. 

Françoise Dolto pour moi, sans la science de l'enfance. 

Ou alors la Mater Dolorosa du Titien dans son élan religieux et ses mains jointes, comme emportées par la prière vers une union sacrée.

Une espérance mutique, dans ses yeux bleus - alors que ceux de la Mater du Titien sont bruns - bleus mais d'un terne magnifique.







mercredi 14 décembre 2016

Ressuscitation....





Ce rire est un rythme, 
                  ce rythme est un chant, 
                                   ce chant est un chœur, 
                                                   
                                                       ce cœur est solide. 


C’est comme une prière. 

Laisser doucement pénétrer la vie dans les artères coronaires, dans les aortes pulmonaires.

Hilda est en réanimation, 

                                     elle est sur le point de revivre.





Il faut lui téléphoner.
                                           
                                     Qu'attends tu là
                    à bader...
                                                                 tu l'aimes redis-le 

                                                lui

             même si elle n'entend 

                                                  qu'à demi...





jeudi 8 décembre 2016

Écrire, écrire, écrire, et si c'était ça le but de la vie, écrire avec son ADN en le reproduisant, écrire avec sa pollution nocturne en conduisant la voiture, écrire par le dépôt qu'on laisse en liasse dans les WC, laisser des choses derrière soi, donner sa vie et son temps à ces occupations nécessaires et pourtant futiles, mais qui décrivent des pans de vie, des bouts d'histoires dans le déroulement autrement monocorde de nos 30000 jours.

Écrire.
 Écrire. 
Dire aux autres ses ennuis, ses peines et ses alibis, tracer des lignes rapidement tout en prenant le temps, ne plus tuer le temps mais plutôt l'habiter, l'amadouer, le forclore dans tout son folklore -inévitable assonance que je dé-pense - des minutes du tribunal qui dansent devant soi avant de se jeter à vos pieds en falotes évincées.

 Ce que la vie peut avoir de triste, ce couteau énigmatique sur ma table (quel sera son destin de couteau) ou cette hirondelle qui fait son nid sous ma fenêtre, ce que la vie de ce côté a peut-être de plus beau, le retour permanent ou du moins récurrent de l'invincible joie, cette joie qu'on entend à tue-tête dans son jaillissement intérieur, une pulsion dirons-nous, une citerne qui tout un soudain déborderait (bubbling forth) et remplirait la pièce où le moi a l'habitude de résider, entre deux oliviers ou entre deux réservoirs. (C'est le devenir bipolaire du monde qui m'inquiète. Entre les sports divins et divinisés et les guerres fratricides, urbaines ou claquemurées.)

Ainsi on peut retrouver sa vérité, la cajoler, la déminer de tous ses fatras endémiques et stériles qu'on lui assène par tous les diables du système et de ses médias.

samedi 3 décembre 2016

A la recherche de l'arche perdue...



"Je n'oserai jamais prétendre que je possède la vérité. (...) Personne ne peut par ses propres lumières atteindre la vérité ; ce n'est que pierre à pierre, avec le concours de tous."
- Léon Tolstoï - LA GUERRE ET LA PAIX



Cette implacable (et devineresse ?) incomplétude, elle se traduit par mon sentiment de creuser les entrailles de mon disque dur, sur cet ordinateur qui se cabre sous mes doigts, sans jamais trouver une fin, une fin heureuse, une conclusion ou un conclure qui ne soient pas temporaires, exigus, mesquins, rétro- ou introspectifs.

S’il suffisait de prendre un café, un morceau de sucre et un verre d’eau dans un lieu improbable ou habituel pour, tout un soudain, se mettre à bien écrire, à peindre, à dépeindre, à bruire ou à ronronner comme un moteur de voiture racée, élégante, sportive, raffinée presque, ça se saurait ; ça ferait des émules. 

Il y aurait des milliards de blogueurs, des milliards de scribouillards et/ou écrivains, des milliards de journaleux et/ou journalistes, des milliards de pasticheurs de la nature et/ou de poètes créateurs de la vraie ville. Celle qui a de solides fondations.

Le dépassement du quotidien, de l’impossible quotidien, dans un thé au citron, ou au jasmin, ou un thé rouge comme teinté du sang des âmes mortes au pied de l’autel. (Pour quoi ?)

Non, ça se saurait. 

Donc. 

Avec. 

Si. Comme si. 

Une épée dans l’eau. 

Un cygne empaillé.

Ce soir. 

A jamais.




vendredi 25 novembre 2016

La pluie tombe sur la Turquie




Jeudi d'ennui et de mortification. 

Jour où la pluie descend le long des vitres, où dansent les reflets sur la peau mate de la vie, replète de satiété creuse et d'ennui créatif, comme embaumée de torpeur calme. 

Je suis là, tu es là, nous sommes à bout de course, n'est-ce-pas, enfumés par la broussaille de nos barbes ou cheveux, les yeux embués de demi-larmes, dans le semi-deuil de nos années perdues, dans le vitrail au bleu profond de nos globes protubérants et riboulant encore comme des billes dans un flipper suranné. 

Pierre Subleyras, Moïse et le Serpent d'airain, détail,
Musée des Beaux-Arts, Nîimes

Nous sommes visités par deux abeilles au calme doux, à la suave haleine de notre café. 


Comme revenus vers la campagne duveteuse, aux rythmes lents, sans saccade, aux danses en habits traditionnels, menuets éclos dans les après-midi comme des œufs qui laisseraient - enfin – échapper leurs oisillons curieux de tout. 

Le serpent d'airain nous sauve de la pétrification létale.

Nous sommes fous d'amour, fous de tout. 

Deux enfants au cœur du monde dérivant tels des filets qu'on récupérera un jour dans l'assaut des vagues du littoral. Ou sur la Place de Grève.

Un soupçon, l'ombre d'un doute, le bord d'une mer en effet, et nous nous armons de la patience vaporeuse de notre cafetière, comme si nous étions nous-mêmes mauvais percolateurs, engins troubles entre le blanc cassé de la vie et le noir épais du café à la turque.

Je te laisse à tes rêveries sans fin, sinon celle de ton regard figé sur le poteau entouré du reptile.

La décision te revient.



jeudi 24 novembre 2016

Les Vertèbres Du Front...




"... elle tendait à mes lèvres son triste front pâle et fade sur lequel, à cette heure matinale, elle n'avait pas encore arrangé ses faux cheveux, et où les vertèbres transparaissaient comme les pointes d'une couronne d'épines ou les grains d'un rosaire... " - Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Combray (le narrateur raconte la visite chez la tante Léonie)



Ah ! Vertu du décor mat et des ramures verdoyantes dans leur noirceur mirobolante et torve. 

Simple rigolade ou douce fatalité. 

Les mots viennent sans peine à qui a déjà beaucoup peiné pour les trouver, forts de leur maturité théologale, dans les textes sacrés des religions syncrétiques. 

Car il y a une religion pour chaque auteur et un autour de la religiosité dans chaque grand texte. 

Suis-je bien à l’aise dans cet aluminium froid où penche mon stylo. 

Il manque la dernière vertèbre à ton front d’invétéré vertébré. 

Alors je me mets à picorer comme une sittelle, j’y vais de mon crayon, de ma faible plume, je martèle avec ce bec pour faire sortir la pulpe, le sens secret, le chas de l’aiguille trop fin pour la grossière filasse de ma pensée. 

Jamais cela ne tiendra en un livre. 

Je serais ennuyeux, je crois, mon texte serait plein de redites, autant de coups marqués au jeu de tricotage de mes pattes de mouche. 

Je serais imberbe comme le prophète rasé à moitié par ses adversaires, humilié pour défaut ou manque d’humilité. A moins que je ne sois le soir ingambe d'un empire moribond.

Car au fond, l’orgueil mime l’humilité, et il est un hommage à cette petite (petite, à son idée) et falote (selon lui) vertu si sympathique.

Car nous sommes tissés, nous sommes pétris, nous sommes formés d’infamie, dans son sens premier. 

Notre petit rire égocentrique se love dans les qualités et la tolérance des autres, se pelotonne dans les lacis de nos enchevêtrements mutuels. 

Nous les humains hurlons de douleur mais en taiseux, toute la vie est forte de souffrance, l’habitude à cette souffrance est fatale à notre liberté, semble crier notre cœur meurtri. 

Rose et épines que nos silences dribblent et que nos doigts effeuillent (épétalent) machinalement. 

J’aime ce thé. 

Mais la force de nos prouesses, c’est la faiblesse de nos cœurs. 

C’est l’églantier qui donne naissance à la rose. 

C’est Mendel qui fait les OGM, tellement comprendre c'est manipuler. 

Nous fleurissons nos tombes, à défaut de flétrir nos usages, et de friper nos visages nous mène à cette beauté subtile de notre plus grand malheur : qui n’est qu’une philosophie, celle d’apprendre à mourir. 

La mort en je, comme une image en je*. 

Le regard en je est une sentence de petite mort... ou une bénédiction de vie ? 

La mortelle intens(t)ion tue le petit fretin de l’extension. 

C’est une ressource propre.

Je pense et je divague. 

Ce n’est pas là renouveler le mot, le monde du mot. 

C’est piétiner allègrement les galeries et les bandes-son (assez plates souvent) de Sa Majesté des Louches.

Mauvaise pioche. 

Je pense donc je... je perd le sens secret, anagogique, de mes années aussi bien que le vocable familier et la phrase bien née. 

Ce serait un peu de fleurs séchées autour de mon gilet de sauvetage. 

Que de paroles vraies restent cachées en moi, qui demandent l’humidité de l’encre pour s’épanouir, grandir, se multiplier. De paradis artificiels point n'est besoin pour transmuter le monde des artifices que propose la société moderne.

Que tout se recrée, c’est un désir tu en moi, que revienne le temps des épousailles du mot et de l’idée. 

Créer, voilà bien le 'merveilleux malheur' inhumain dont l’absence est encore plus grand malheur pour l’humain. 

Humanité de nos cicatrices ; perversité (voulue ?) de nos enfantements. 

Idéations. Tout paraît qui doit disparaître. 

Et les journaux sont le ricin qui pousse sur la tête des Jonas modernes. 

Ils se dessèchent par le vent d’Est, et l’homme se morfond au creux de son bonheur triste.

Rivière, rivage, révolte cyclique de nos âmes délitées. 

Je parle de gypaètes barbus et de chats-huants. 



Alors je carapate les automnes épars et irradiants, et là vient terminer l'arrière-monde.


Deux morts de plus sur la Grand'Route de l’oubli.


(Ave Imperator Morituri te salutant+)


* Une image en je en publicité est une photo ou portrait dont le regard nous interpelle directement.

+ Ave Empereur, ceux qui vont mourir te saluent. (Paroles des gladiateurs dans l'arène quand ils officiaient devant César...)