Il faut reprendre la plume.
Il faut pleuvoir, se laisser implorer par le blanc
des yeux de Béa, par les limites, les frontières, la porosité
aidant, pour finalement aider à l’accouchement sans douleur, en
douceur, du petit baby (His Majesty the Baby, comme disait Freud) qui roulera les mécaniques avant d’avoir ses 18
ans, enrubanné de mille feux, et buvant à pleines gorgées le
whisky de la jeunesse.
Mais rien ne vaut l’intérêt brut,
l’intérêt avec ses arrérages, avec ses dépendances.
Ernie sera-t-il libéré ?
Il
semble que se concentre sur lui le transfert des politiques et
d’autres âmes dont je suis partie, pour souffrir avec lui, à ses côtés, dans
l’horreur qu’il subit depuis tant de jours.
Le temps passe et sa santé se
détériore, la vie en brousse est intenable, j'en sais quelque chose, que dire face à ces
bourreaux insensibles, qui arrosent le monde de hontes et retiennent
en otages des milliers et des milliers de personnes ?
(Les prisonniers de l'espérance, selon l'expression du prophète, sont, peut-être, les derniers embastillés du monde.)
Je suis
atterré à l’idée que des gens, des humains, soient aussi
incompréhensifs face à la souffrance morale et à la solitude de
leurs otages.
Comme s’ils ne prenaient pas soin de leurs orteils à
eux, puisque ces "otages" leur donnent une assise, un équilibre dans
la terreur, dans la guerre sans merci de leurs factions irrédentistes.
Il me faudrait écrire mieux. Ne pas
renoncer, ne pas renouer avec le passé crépusculaire, avec les sens
interdits de l'arrière-garde.
Libérer les otages qui sont en moi.
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