Je vois ici, à la Brioche Dorée,
des joueurs de cartes.
Ils gagnent du temps sur la vieillesse, ils se dispensent par des gestes stéréotypés et immémoriaux une sorte de remeil, un havre de chaleur humaine dans le froid sans morsure qui vente au dehors.
Il faut bien faire défiler la vie, comme une bobine de film moyen, et se laisser bercer par la musique d’ambiance, se gorger d’impressions neutres dans un monde hautement engagé et par là même agressif.
Les cartes sont des alephs, tout se rejoue dans cette distribution aléatoire des rôles, des atouts, des possibles.
Je bois mon thé, il est trop chaud je crois.
La mainmise sur le capital est individuelle, mes pauvres économies se perdent dans l’inassouvissement de mon cœur transi.
Les locomotives sont des gauleiters et des leaders d’opinion.
Rien ne sert plus de raisonner, de se torturer à essayer de comprendre.
Sur les tables de parfaits inconnus au visage pourtant familier (nobody is perfect, disait hier un ami), se succèdent avec leur petit paraphernalia, leur plateau égal à lui-même, leurs habits à défaire et leur regard autistes.
Nous sommes les jouets de la vie, des dieux capricieux nous mènent dans un train (j’avais écrit un tarin) sur leurs barques qui jouent aux tamponneuses.
Je crois que nous ne sommes jamais libres, parce que nombreux.
Notre métier, notre devenir, notre vie, sont hasard.
Le thé est maintenant à température idéale pour ressentir le doux parfum sur le voile du palais.
Les heures se mettent en tête de faire la queue leu leu.
Mon amie est loin, je ploie sous les éthers de prosaïsme que cela signifie.
Est-elle perdue, et alors je suis meurtri.
Son amitié m’est si chère.
Les vents contraires me contrarient, mon souvenir est blessé et je suis incertain.
Et que devient-elle, si volage et si pleine de non mystères, poétesse prêtresse.
Que puis-je faire pour aider ?
Que devenons-nous, où allons-nous et quelles misères nous guettent ?
Au fond des tiroirs qu’on racle, il n’y a plus qu’une crasse épaisse qui cache à moitié les lignes du bois : c’est que nous sommes faits (tels des fromages, tels des rats, ou telles des œuvres ratées ?) et
qu’un soupçon
point, avec insistance, mais sournoisement.
Que penser, tout est si clair en fait, tout se fabrique des raisons, et la tristesse aussi.
Elle m’envahit comme une petite marée, elle m’investit comme une taupe envahit ses tumulus d’évacuation.
Je dérive, insensiblement, vers des terres d’élection.
Je vote avec mes pieds.
Mon rot est un regret, un remords riche d’inconscient.
J’écris, peut-être pour oublier les tirades d’Olympes dépassés par d’autres Olympes, détrônés par des monts plus hauts, plus forts, plus habités, plus orgueilleux donc.
Ils gagnent du temps sur la vieillesse, ils se dispensent par des gestes stéréotypés et immémoriaux une sorte de remeil, un havre de chaleur humaine dans le froid sans morsure qui vente au dehors.
Il faut bien faire défiler la vie, comme une bobine de film moyen, et se laisser bercer par la musique d’ambiance, se gorger d’impressions neutres dans un monde hautement engagé et par là même agressif.
Les cartes sont des alephs, tout se rejoue dans cette distribution aléatoire des rôles, des atouts, des possibles.
Je bois mon thé, il est trop chaud je crois.
La mainmise sur le capital est individuelle, mes pauvres économies se perdent dans l’inassouvissement de mon cœur transi.
Les locomotives sont des gauleiters et des leaders d’opinion.
Rien ne sert plus de raisonner, de se torturer à essayer de comprendre.
Sur les tables de parfaits inconnus au visage pourtant familier (nobody is perfect, disait hier un ami), se succèdent avec leur petit paraphernalia, leur plateau égal à lui-même, leurs habits à défaire et leur regard autistes.
Nous sommes les jouets de la vie, des dieux capricieux nous mènent dans un train (j’avais écrit un tarin) sur leurs barques qui jouent aux tamponneuses.
Je crois que nous ne sommes jamais libres, parce que nombreux.
Notre métier, notre devenir, notre vie, sont hasard.
Le thé est maintenant à température idéale pour ressentir le doux parfum sur le voile du palais.
Les heures se mettent en tête de faire la queue leu leu.
Mon amie est loin, je ploie sous les éthers de prosaïsme que cela signifie.
Est-elle perdue, et alors je suis meurtri.
Son amitié m’est si chère.
Les vents contraires me contrarient, mon souvenir est blessé et je suis incertain.
Et que devient-elle, si volage et si pleine de non mystères, poétesse prêtresse.
Que puis-je faire pour aider ?
Que devenons-nous, où allons-nous et quelles misères nous guettent ?
Au fond des tiroirs qu’on racle, il n’y a plus qu’une crasse épaisse qui cache à moitié les lignes du bois : c’est que nous sommes faits (tels des fromages, tels des rats, ou telles des œuvres ratées ?) et
La courtisane Rahab fait échapper les espions envoyés par Josué... attribué à Matteo Rosselli (sans doute par erreur) |
Que penser, tout est si clair en fait, tout se fabrique des raisons, et la tristesse aussi.
Elle m’envahit comme une petite marée, elle m’investit comme une taupe envahit ses tumulus d’évacuation.
Je dérive, insensiblement, vers des terres d’élection.
Je vote avec mes pieds.
Mon rot est un regret, un remords riche d’inconscient.
J’écris, peut-être pour oublier les tirades d’Olympes dépassés par d’autres Olympes, détrônés par des monts plus hauts, plus forts, plus habités, plus orgueilleux donc.
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