© MMM |
Le but est de tenter une poésie ou création différente, entre le texte brut et le poème abouti, comme en ellipse. Les textes sont tissés avec des fils de fer (mais pas barbelés), des fils au chinois, des fils de laine, des fils de la Vierge, des cheveux d'ange, des brins de toute espèce... The goal is to attempt attaining to a different kind of poetry or creation, somewhere between raw text and a finished poem, like an ellipse.
dimanche 17 septembre 2017
Le Camisard et le Philosophe
jeudi 14 septembre 2017
Onirisme et Cie
Un homme au regard de couleuvre
Faisait ses rimes dans son grand-oeuvre
Quand soudain un rire fusa à l'horizon du jour
Et l'emporta dans la grand'fièvre de l'amour
Un lézard se prénommait Aristide

Et dans le rythme lent des après-midis
Il dormait au soleil de la vie
Une orange semblait coupée en tranches
Pour le fin fond de nos dimanches
Et elle roulait des mécaniques
En lançant des regards magiques
Pour ceux qui m'auraient pas compris
Tenez-vous pour dit l'inédit
Et pour les autres Garde à vous !
Les morts sont déjà presque debout...
14 septembre 2017
lundi 11 septembre 2017
Un agrégat de mots ensommeillés
Sleep that knits up the ravell'd sleeve of care,
The death of each day's life, sore labour's bath,
Balm of hurt minds, great nature's second course,
Chief nourisher in life's feast,--
Car je vis dans une antre, entre des morceaux d’immeubles gigantesques, dans une bicoque qui a un peu du charme d’une masure, mais qui peu à peu se décompose, se divertit, s’interdit.
Mon univers s’écroule sans bruit dans une dégringolade qui tient de la débâcle autant que de la déhiscence, il s’abrutit dans le doux devenir de mon âme (la chute de la maison Usher ?) car je réponds à sa désagrégation par mes pertes, physiques, de lambeaux d’une peau malade, de relâchements de sphincters et de gaz par tous les orifices de ma carcasse, et psychique, mes trous de mémoire et mes hésitations, mes lapsus et mes mésalliances verbales, dans le grand fourbis de l’avant-veille d’une fin de l’histoire.
Rester seul après tant d’années passées à rêvasser dans l’oblique maison adossée aux rivières sombres, appuyée au roc suintant d’humidités généreuses et gavées à force de fendre la pierre, comme un nez qui coule, atteint d’une rhinite due à l’envahissement de l’entourage immédiat, comme un désir contenu mais plus puissant que la pulsion de la vie, une sève à vous bâtir des arbres plurimillénaires.
Autant dire multimillionnaires.
Le sommeil me fuit, qui résistait avant à l’usine du temps.
Délit, usure ou chienlit, éternité drue, passage à gué dans une rue inondée, monde inversé.
Urinoirs de nos passions pour d’autres fonds de pension, pour le débit liquide de l’horizon, sorte de paillasson du dieu soleil, pour pénétrer appuyer sur le bouton ouvre-porte, et laisser entrer la chaleur immonde d’une belle journée.
mercredi 6 septembre 2017
A moitié pardonnée...
Il semble alors qu'on se noie dans un verre d'eau déjà à moitié vide.
Pour ma part, j'obtempère aux requêtes répétées, insistantes, incisives même, de mon moral en bas d'échelle.
Car le premier degré de l'écriture c'est celui au-dessus du zéro absolu, c'est une agitation minimale, un minimum de propriétés foncières et foncièrement mortes.
Je crois à l'absolu donc, à la frondaison ou à la limite de verdure qui signale l'Amazonie sur les mappemondes, au bord du Fleuve impassible et tiède, infesté de piranhas, ou de barracudas, je ne sais pas, et qui rend la vie à sa frontière.
Reste à parier sur le néant, à ne plus reculer face aux gouffres (dont a si bien parlé H. Michaux), qui donnent le change à mes peurs sans objet, je veux dire sans objection.
J'écris pour me remeubler l'intérieur, qui en a tant besoin après les vacuités et les déserts hurlants que j'ai dû traverser.
J'écris pour toi, pour ton amitié volée, toi qui vois la trame de ma pensée dans le filigrane de cette page.
Le désert et ses serpents sans sonnette, et la mer dont toutes les vagues de cette crique qui circonscrit mon livre, sont semblables et différentes à la fois, comme mes pensées sont pareilles et difficilement différentiables dans le vrac de mon cerveau atrophié et rabougri par la maladie.
Tu es ma psychanalyste et mon cœur s'abrite en toi, il reprend un peu de couleurs après avoir été tellement délavé, battu et rebattu comme un jeu de cartes écornées et presque déchirées.
Les soleils, les gros temps, les vents et toutes les intempéries (et les intempérances) l'ont tanné, étiolé, balafré, scarifié, exposé mille fois à la mort certaine, le renoncement à toute vie.
lundi 4 septembre 2017
Carine ou le temps de vivre
Le Feng-Shui, le chamanisme, le yoga, la philosophie et la poésie de Rabindranath Tagore, le dalaï-lama, et elle ajoute à tout cela la psychanalyse, la psychologie, l’herméneutique de la Genèse et d’autres connaissances qui dépassent les compétences, je pense, de la plupart de ceux et celles de son entourage.
Catalyseurs de sa profonde et humaine –si humaine- personnalité, ces loci, ces topoï, ces lieux communs pour beaucoup ont chez elle le caractère fuligineux et chaud des âtres pleines de braises, où tirer les marrons.
Un soupçon de scrupule, une exigence de délicatesse en fait, retient son âme de tremper dans le bain pour mortifier l’acier de sa pensée.
Elle ne rayera pas le verre, sa pensée, mais pour autant elle n’est pas non plus faite de fausses gemmes.
Elle est une pierre semi-précieuse, et brille par sa robe émeraude de jaspe à taches rouges plutôt bien parsemées dans sa gangue.
Je l’imagine volontiers votant pour les verts, ou pour l’extrême gauche, ce qui va bien avec son caractère visiblement bon, indulgent, humainement compréhensif et donc d’humaniste éclairée.

Quoi de plus vrai que cette prise de position en faveur du droit et de la justice-justesse, ce qui est justiciable de l’opinion, fût-elle commune, fût-elle vulgaire au sens noble du terme.
mercredi 30 août 2017
La prison des cœurs...
Déférence verbale sans doute, prestance particulière aussi.
Devenir ce que l'on est au fond, c'est le tour de force que ces gens semblent avoir réussi.
© Aline Maury-Wery |
Sincérité d'un mal-être, égalité des droits à l'humaine différence nous rendent souvent respectueux vis-à-vis du prisonnier de l'être et de l'étant qu'est le corps défendant.
dimanche 27 août 2017
Les nuages n'ont pas d'adresse
Ils traînent leurs guêtres au p'tit bonheur
Parfois ils pleurent parfois ils rient
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© MMM |
Comme des porteurs de parapluies
Ils tournent ils virent toujours gravides
Dans le ciel gris de nos Atrides
Les nuages n'ont pas d'adresse
Les lourds nuages au cœur du ciel
Comme des traîneaux de perles d'heures
Ils suivent les vents dans les ruelles
Les nuages n'ont pas d'adresse
La trace qu'ils laissent n'est pas jolie
Elle existe en délicatesses
Sur les arbres et dans les prairies.
Les nuages n'ont pas d'adresse
Ils irriguent les mers et les corps
Comme les signaux de nos détresses
Qui s'agitent avant de mouiller au Port.
22-27/08 2017
vendredi 25 août 2017
Le soi et le non-soi...
![]() |
Concert au Corum de Montpellier © MM |
samedi 19 août 2017
La Cité Interdite
Je pense à la richesse sculpturale de ces détails monstrueux, à la vérité des siècles qui s’écoulent, toujours renouvelés, comme une eau liquide sur cette chevelure impériale, sur ces friselis sans fin et ces toitures courbées sous l’effort de tenter de durer sans effort.
Il est 11h15 et j’ai raté les carillons de la Zhongbiao Guan (la Salle des horloges).
Après le mémorable repas du soir, où j’ai mis en danger inconsciemment mes amis, je m’en aperçois et m’en repens aujourd’hui… je suis impardonnable car je me mets moi-même dans une ambiance de confiance et de paix, et j’agis comme si j’étais en France.
Mais c’est vrai que les regards de certains membres du personnel étaient un peu mauvais, sans doute parce que nous étions restés tard.
Je n’aurais pas dû avoir peur de venir.
Et en même temps, à la façon chinoise, non à la façon des Han, on nous sert un peu de dictum, une façon aimable de vous servir sans y mettre une once d’état d’âme.
C’est ce qui devrait me faire peur.
Mais c’est ce qui me rassure, je suis entre leurs mains.
Près de la Cité Interdite, © M.M. en 2011 |
Ils ont fouillé ma valise, mais n’ont rien remarqué.
Ce qui laisse à penser que tout est permis, que tout est licite.
Voilà leur manière de me piéger.
Voilà le Piège.
Bienvenue et abandonnez toute espérance, en gardant quand même l’espoir.
Je suis averti trop tard.
Depuis peu.
Je mesure le vent avec les cheveux gris d’autrui.
Ils sont sclérosés, je suis scalpé.
Il faut que je reparte le cœur plein de cette douceur qui me tue et qui fait, à petit feu, le vrai caractère de ma Chine.
17h.
Au fond des yeux des chinois, il y a une vitalité blette, une fatalité muette, un désir de vivre (c’est-à-dire d’agir) sans véritable fin, du moins selon toute apparence.
Je passe ma vie à essayer de comprendre et d’aimer, alors qu’ici on comprend et on aime dans la naturalité des choses.
Dans le blanc des yeux, dans le jais du regard, dans l’étincelle – pupille de la Nation.
Il faut accepter ce fait, se laisser porter par les choses pour naviguer avec elles.
Elles nous amènent à l’endroit où elles sont, comme par le glissement guidé de l’œil sur une photo d'un courbe chemin.
Elles nous distinguent de la bégueule occidentale, de la mégère et de l’hubris de nos pauvres années.
Car on sent bien ici, dans cette foule compactée, dans ce monde que d’aucuns décrient comme étant uniforme et monolithique, mais vu de l’extérieur, une mosaïque de peuplades, de peuples, de people, une composition florale orientale et harmonieuse, une vérité vraie.
Variété et facettes, vérité et finesse.
Nuances sous les nuages et danse avec les sourires.
Mon pousse-pousse en arrivant © M.M. |
mercredi 16 août 2017
Père, père qu'as-tu fait en nous quittant ?
And I said, “What shall I cry?”
and all their faithfulness is like the flowers of the field.
The grass withers and the flowers fall,
because the breath of the Lord blows on them.
La vie, comme un organisme qui se déploie, puis qui ploie, et qui finit par se flétrir et se noyer dans le néant... © MMM |
Notre père, bien faible à l'heure où j'écris, hospitalisé et sous perfusion (ce qui lui redonne des couleurs, tant mieux) notre père dis-je, j'en ai déjà fait, par anticipation, une sorte d'éloge post mortem.
Car j'étais emporté par la fougue que donne la parole libérée, l'appui de la psychanalyse, ou de son avatar personnalisé.
Parce que j'étais un peu amoureux de son originalité, de sa différence, de ses possibles concrétisés dans ses entreprises dont certaines n'ont pas échoué (la famille, son salon de coiffure...).
Une vie miteuse, avec ses compensations, en quelque sorte : maigres provendes.
Un monde s'écroule doucement avec soi quand on vieillit, et on perd dans la danse avec le « système » ses forces, ses appas, ses défroques, ses guenilles même (comme ces grandes lépiotes « déguenillées » qui semblent sortir d'un asile de loqueteux).
On perd – tu perds – le rictus ou la moue qui nous définissait - qui te définit encore, et un masque mortuaire vient lentement remplacer nos mimiques grimaçantes en se plaçant, tel un papillon posé sur notre nez qui ouvrirait ses ailes jusqu'à recouvrir nos oreilles, il tend à laisser à ses contempteurs une impression de faux, de bonheur truqué, de relâchement factice, qu'aucune grimace cependant ne viendra plus jamais troubler.
Et je pense, insensiblement, insidieusement, demain peut-être, la mort s'installe, elle que je hais instinctivement, elle que j'oublie aussi tant que je peux, elle que je courtise, mais en pensées inconscientes seulement, quand le reste avec son goût sucré me fait désirer le pur cacao, amer, de ses avances.
C'est une injustice à ne pas commettre, vraiment, faire taire la figure tutélaire du père, avant que le doigt de Dieu ou du Diable ne se soit, subrepticement, posé sur sa bouche.
Je pense, mais qui pourra le confirmer, que le temps vide les yeux et l'âme de leur substance éternelle, et en fait des portraits en creux, en filigrane au moins, sur notre face décomposée, ridée, déconfite.
Comme désemparée.
Nous sommes des étangs vides avant même notre fermeture définitive.
Des arbres debout mais déjà morts.
Des linguistes distingués qui finissent aphasiques.
Dans la trouble morbidité et la rigidité cadavérique.
[Il me semble maintenant que ma vie m'intéresse, ses bruits, ses odeurs, sa marmaille de loupiotes et de faux-semblants d'accordéons, son carrousel incertain et foutraque, ses tripatouillages de primates, son sens caché, qui est de goûter à chaque moment comme à un vin à la fois inconnu et habituel. C'est la vie je crois, une force qui se perd et perdure, qui lamine et construit, qui bouge et reste immobile dans le décours d'un même instant.]
S'étioler, une force de rides et de gravides.
Car la vie s'en va comme un puzzle se défait, pièce à pièce ou par pans limités, quand on a la chance plus si rare aujourd’hui de vieillir dans de bonnes conditions, dans nos pays privilégiés.
dimanche 13 août 2017
Ah l'écriture...
Revenu sur le métier à tisser, le texte étant étymologiquement un tissu, je fais et défais des phrases entières, des baisers au lépreux, aux murs lépreux des prisons intérieures, parfois aussi ces baisers-là sont pris pour celui de Judas.
Car il y a trahison des mots et de leur signification, dans le va-et-vient subtil entre le texte et la raison.
Les mots charrient non seulement les inévitables connotations qui leur plombent souvent l'aile, mais aussi tout un amas d'affinités électives avec des assonances, des consonances, des à-peu-près comme-ça-se-prononce, des échos, des résonances, des rebonds sémantiques ou verbaux, des coq-à-l'âne, des renvois en bas de page ou en bas de casse, des ronds dans Montaigne, comme Pascal en faisait parfois.
La scoliose ou la lordose de la pensée se traduisent par des vertèbres de sens déplacées, des accommodements régionaux ou particuliers, des sources bouchées voire détournées...
L'arbre à pensées hallucinées... © 2015 MMM |
La langue dicte et l'oreille écoute.
C'est-à-dire obéit.
D'où la facilité avec laquelle des stéréotypes s'inscrivent dans le langage, et dire cela, malheureusement c'est déjà du stéréotype...
On est donc dans une mise en abyme qui s'époumone à résonner dans le labyrinthe créé par les deux miroirs qui se font face et se mettent de ce fait en abyme : la pensée et la langue.
vendredi 11 août 2017
Le voyage sans retour
Les vaisseaux chargés de poétiques souvenirs
Qui trépassaient la ligne de l'horizon des lyres
Tremblotant de désirs dans les fanaux du soir
Comme habillés de temps et drapés de déboires
Entrelacés dans l'âtre où la bûche brûlait
Encore ensanglantés, et suçant l'eau blessée
Enfin délivrés du pauvre et douloureux remords
Déboîtent en geignant du côté de la mort
Du côté des épaves
où morsure la rouille
Étangs où fend l'étrave
de leur morne pattemouille
Vaisseaux d'une longue et triple circulaire
Qui piègent l'éternité dans le bruit de leurs mâts
Et tranchent des sillons avec l'arme du glas
Au fond de nos pupilles leur chemin dégénère
Tel un vortex qui s'obstrue
Dans la rue
Dans les prés hauts
Au bout de chaque croc
Retrouver mon Aimée
La faire encore grandir dans l'âpre et fou baiser
Détruisant l'amitié pour mieux la transmuer
Viatique de chaque jour
Le voyage, mon Amour...
30 novembre 2006 - 11 août 2017
The vessels laden with poetic memories
That crossed the line of the horizon of lyres
Trembling with desires of evening beacons
As if dressed in time and draped in woes
Entwined in the hearth where the log burned
Still bloodied, and sucking the wounded water
Finally freed from the poor and painful remorse
They creak towards the side of death
On the side of the wrecks
Where rust bites
Ponds where the prow splits
Their dreary swab
Vessels of a long and triple circle
That trap eternity in the noise of their masts
And carve furrows with the weapon of the knell
In the depths of our pupils, their path degenerates
Like a vortex that clogs
In the street
In the high meadows
At the end of each hook
To find my Beloved
To make her grow again in the harsh and mad kiss
Destroying friendship to better transmute it
Viaticum of each day
The journey, my Love...
Espagnol :
Los barcos cargados de recuerdos poéticos
Que cruzaban la línea del horizonte de las liras
Temblando de deseos en los faros de la tarde
Como vestidos de tiempo y envueltos en desdichas
Entretejidos en el hogar donde ardía el tronco
Aún ensangrentados, y chupando el agua herida
Finalmente liberados del pobre y doloroso remordimiento
Se desencajan hacia el lado de la muerte
Del lado de los naufragios
Donde muerde el óxido
Estanques donde la proa se parte
Su triste trapo
Barcos de un largo y triple círculo
Que atrapan la eternidad en el ruido de sus mástiles
Y cortan surcos con el arma de la campana
En el fondo de nuestras pupilas, su camino degenera
Como un vórtice que se obstruye
En la calle
En los altos prados
Al final de cada gancho
Encontrar a mi Amada
Hacerla crecer de nuevo en el beso áspero y loco
Destruyendo la amistad para transmutarla mejor
Viático de cada día
El viaje, mi Amor...
Portugais brésilien :
Os navios carregados de memórias poéticas
Que cruzavam a linha do horizonte das liras
Tremendo de desejos nos faróis da noite
Como se vestidos de tempo e envoltos em desventuras
Entrelaçados na lareira onde o tronco queimava
Ainda ensanguentados, e sugando a água ferida
Finalmente libertos do pobre e doloroso remorso
Eles rangem em direção ao lado da morte
Do lado dos destroços
Onde a ferrugem morde
Lagos onde a proa se parte
Seu triste pano
Navios de um longo e triplo círculo
Que prendem a eternidade no ruído de seus mastros
E cortam sulcos com a arma do sino
No fundo de nossas pupilas, seu caminho degenera
Como um vórtice que se obstrui
Na rua
Nos altos prados
No final de cada gancho
Encontrar minha Amada
Fazê-la crescer novamente no beijo áspero e louco
Destruindo a amizade para melhor transmutá-la
Viático de cada dia...
A viagem, meu Amor...
کشتیهایی که از خاطرات شاعرانه پر شدهاند که از خط افق چنگها عبور میکردند در فانوسهای شب از آرزوها لرزان مثل اینکه در زمان پوشیده شده و در بدبختیها پیچیده شدهاند
در شومینهای که چوب میسوخت در هم تنیده شدهاند هنوز خونین، و آب زخمی را میمکند سرانجام از پشیمانی فقیر و دردناک آزاد شدند به سمت مرگ نالهکنان میپیچند
در سمت لاشهها جایی که زنگ میزند برکههایی که دماغهشان شکافته میشود پارچهی غمگینشان
کشتیهایی با یک دایره طولانی و سهگانه که ابدیت را در صدای دکلهایشان به دام میاندازند و با سلاح ناقوس شیارهایی میبرند در عمق مردمکهای ما، مسیرشان منحرف میشود
مثل یک گرداب که مسدود میشود در خیابان در مراتع بلند در انتهای هر قلاب
عزیزم را پیدا کن او را دوباره در بوسهی خشن و دیوانه بزرگ کن دوستی را نابود کن تا بهتر آن را تبدیل کنی
زادراه هر روز سفر، عشق من...
jeudi 10 août 2017
La vérité si je meurs ...
L’originalité de la pensée, le biseautage de l’intellect, l’ornement post-rhétorique, tous les petits encarts de notre ami intime, semblant se faire appeler Désiré(s).
Car nous avons tout le saint frusquin de nos plèvres, de notre sternum, de notre dure-mère, de nos méninges, entre autres tissus plus ou moins adipeux.
Entassés dans les courbes de notre crâne, ou coincés ailleurs.
Gagner de la place pour que perdre la vie soit une énigme insupportable.
Évoluer vers la conscience de ce néant qu’est la mort.
(...)
Car si loin que nous allions, c’est toujours au bout de nous-mêmes, et le vaillant caparaçon que nous nous sommes offert pour ce tournoi absurde est un carcan qui nous immobilise, une concrétion calcaire au bouge de notre déploiement silencieux.
Bouge, bouge, bouge.
Toujours le trirème de notre incompétence, et même de notre sauvagerie refoulée, régurgitée pourtant dans les mots.
Notre inappétence à la sève même de la vie.
(...)
Nous sommes les maîtres de ce que nous mangeons.
Point.
Comme des arbres, nous nous recroquevillons dans notre enracinement, cachés comme l’aubier derrière l’écorce rugueuse et souvent habitée d'insectes ravageurs aux tarières térébrantes, ou de leurs larves.
(...) Que de ramures épaisses et vraies dans le cyprès de nos remords.
(...) Une sorte de codicille à mon insuffisance, à ma préférence de cachalot dans la Mare Nostrum de mes cent intérêts.
Si et seulement si.
Avec l’humour déteint le linge, et les couleurs criardes de la vérité s’amortissent ainsi.
(...) Les comparaisons.
Elles s’ameublissent en mottes de beurre sous un couvercle translucide.
Comme reflet, certes, comme leçon, pas.
Les mots sont là pour me piéger, avec leur évidence d’hermétiques.
Ils ont une pâleur d’indigènes et un pastel de natifs.
dimanche 6 août 2017
Ô temps jadis
Ô temps jadis qu'on ne doit regretter
Si tu viens à tremper ton doigt sur mes tablettes
Je respire à nouveau comme la souple belette
Ô temps passé à regarder les ondes
Si tu reviens jamais dans les torves étés
Je t'attends derechef comme un bon condamné
Ô temps qui passe et qui métamorphose
Si tu t'arrêtes comme au-dessus d'une aire d'éperviers
A Maheux le sait-on dans les blés lourds des proses
Je veux bien te donner un coup d'épaule
Pourquoi m'en priverais-je
Moi qui t'aime à jamais
Et qui n'ose
Espérer
Pourquoi m'en priverais-je si je puis te toucher
L'instant d'après le plaisir éprouvé
Comme un ressac dans un "Que sais-je ?"
Qui traiterait de toi
Et jamais n'en finirait
Pour toute éternité
Un livre pulse
Comme un cœur allumé
Dans le fond de mon âme
Que tout à l'heure révulse
Dans le fond de mon être
Tout à ton Être
Aimé
Nîmes, le 6 août 2017
72ème anniversaire désolant de la désolation d'Hiroshima.
jeudi 3 août 2017
Une naissance bien mouvementée ?
Simple rigolade ou douce fatalité...
Les mots viennent sans peine à qui a déjà beaucoup peiné pour les trouver, forts de leur maturité, dans les textes sacrés des religions syncrétiques.
Car il y a une religion pour chaque auteur et un autour de la religiosité dans chaque grand texte.
Je ne suis pas à l’aise dans cet aluminium froid où penche mon stylo.
Il manque la dernière vertèbre à mon cerveau d’invertébré.
Alors je me mets à picorer comme une sittelle, j’y vais de mon crayon, de ma faible plume, je martèle avec ce bec pour faire sortir la pulpe, le sens secret, le chas de l’aiguille trop fin pour la grossière filasse de ma pensée.
Jamais cela ne tiendra en un livre, je crois.
Je serais ennuyeux, je serais plein de redites, autant de coups manqués au jeu de tricotage de mes pattes de mouche.
Je serais imberbe comme le prophète rasé à moitié par ses adversaires, humilié pour défaut ou manque d’humilité.
(...)
Notre petit rire égocentrique se love dans les qualités et la tolérance des autres, se pelotonne dans les lacis de nos enchevêtrements mutuels.
Un coin de ciel gris pour oublier la canicule du Midi... |
Roses que nos silences dribblent et que nos doigts épétalent machinalement.
Roses aux croix mystérieuses et simples, comme l’obsession des démons chez le paranoïaque.
J’aime ce thé.
Mais la force de nos prouesses, c’est la faiblesse de nos cœurs.
C’est l’églantine qui donne naissance à la rose. C’est Mendel qui fait les OGM.
Nous fleurissons nos tombes, à défaut de flétrir nos usages, et de friper nos visages nous mène à cette beauté subtile de notre plus grand malheur : qui n’est qu’une philosophie, celle d’apprendre à mourir.
La mort en je, comme une image en je.
(...) La mortelle intension tue le petit fretin de l’extension.
C’est une ressource propre.
Un emploi à pourvoir.
dimanche 30 juillet 2017
Un personnage
Je trouve un personnage, sorti tout armé de ma tête, une antithèse de moi, un qui aime l’ordre et la discipline, un militariste convaincu, ancien scout débrouillard et joker, espèce de rigolard bon vivant, bien dans ses baskets et droit dans ses bottes (et dans son box d'accusé), avec ce zeste de Machiavel dans ses relations avec les femmes, comme avec sa femme.
Un authentique (futur) arriviste, genre Bel-Ami, mais en plus in, sans un scrupule pour l’opportunité, sans timidité aucune dans ses relations amoureuses, la timidité en amour lui semblant la première des implosions de la personnalité, lui qui est bien plein de lui-même, mentalement fort comme un bœuf.
Sorte d’anti-zombie vrillé de certitude et rempli d’un décorum virant à l’arrogance et à la cuistrerie ou plutôt à la j’ose-toujours, dès la première fois.
Ce qui veut dire peut-être que je suis une sorte de zombie, n'en déplaise aux bigotes, un mort-vivant dans la pénombre de ma chambre.
Je pense qui que ce soit en fait, qui ne soit pas moi, qui retourne à ses premières amours comme un fantassin au combat, l’infanterie étant son école d’adoption, puisque dans sa verve juvénile il répond bien au jeune de 18-20 ans qu’on forme au métier des armes.
Si moi, je dirais : le service national n’est plus là, vive l’absent ; mais lui réclamerait un ordre, une façon de peigner la tignasse de la société, vue comme populace et non plus comme peuple et regarderait avec cette ombre du regret qu’on a envers les morts quand nos actes envers les feux n’ont pas été pleinement assumés, c’est-à-dire qu’on ne s’est pas conduits humainement et avec l’apposition du sceau de la confiance, et des scellés de la conscience tranquille.
jeudi 27 juillet 2017
Supplique pour un bijou égaré sans son écrin
mercredi 26 juillet 2017
Erub... Cherub... Mérou... Pérou... Féru... Fétu... Étude... Mansuétude... ou de la diversité infinie des sentiments humains...
« Le réel, c'est quand on se cogne. » Lacan
Faute de croire en toi, Bret, faute de croire en moi.
Un hiver nous habite qui semble bien installé, et recouvre les aspérités fécondes de nos sentiments d’une épaisse couche de neige, d’un velouté qui nous isole, d’une volonté sublime et consensuelle de taire les événements rugueux de nos vies passées.
C’est pas qu’on n’aime pas, mais comme dit la chanson, la vie sépare, la vie éloigne, la vie enivre, la vie entame le gâteau du partage, et elle se taille une part de félin.
Une sorte de pesanteur, une perte d’appétit et d’intérêt, une soif autre aussi s’immisce doucettement - gentiment diraient les Suisses romands - au fond de nous et nous fait repousser sans geste de dédain et sans dégoût la part qu’on aurait dû aimer dans notre relation, réciproquement idem, et donc : pas de réponse à une supplique restée imprononcée, peut-être parce qu'impronçable.
B.A. du film avec Romy Schneider |
Que dis-je, nous sommes grandis et rapetissés à la fois, grandis par cette distance et par l’effet loupe qu’elle induit, et en même temps amoindris par la promiscuité et l’exiguïté de nos sentiments, rabougris et élancés nous sommes dans l'entre-deux de la vérité du sentiment et du mensonge de la parole, car la parole ne peut tout dire, ne peut épuiser notre réel, ne peut signifier ni même singer convenablement et suffisamment la richesse infinie des affects et de leurs vecteurs sentimentaux.
Car je crois que nous n'avons pas que des sentiments euphoriques/dysphoriques, selon la distinction classique, mais des millions, des milliards de sentiments tous différents, comme des teintes et des nuances extrêmement variées, selon le moment, la personne que nous rencontrons, l'histoire de cette relation et l'anamnèse de notre histoire personnelle.
Comme le nez peut percevoir des trillions de trillions d'odeurs divergentes selon les recherches les plus récentes, de même nous possédons en nous des milliasses de milliasses de sentiments divers, variés, composés, patchworks, manteaux d'Arlequin, compositions florales de la vie intérieure... que sais-je encore ?
vendredi 21 juillet 2017
La vie a bien un sens, mais est-il interdit ?
Les anciens avaient raison, qui frelataient le temps.
Moi je suis Gros-Jean comme devant, mon plumard se défait, mon matelas (de billets doux) est éventré et son trésor se libère et se délivre dans d’autres cimetières.
Dans le néant ?
Lui en donner un, voilà ce que toutes les générations passées se sont ingéniées à faire.
Nous sommes les vautours du printemps, et nous œuvrons au grand repas du soir, celui du désespoir ; dans le noir de nos yeux de jais il y a le coutelas à dépecer le semblable de nos vœux pieux, qui sont le reflet émouvant ou truqué du cœur, le sentiment.
Il est interdit de photographier le cadavre de notre présent.
Notre bourse est aphone, nos rentiers sont pauvres, et c’est en grinçant des gonds que notre porte nous libère de cette demeure.
(J’attends ma prochaine livraison).
Aux USA jardin en chœur... © MMM |
Comme enfant terrible des années 2000, je dribble le prytanée de mes déconvenues, le blanc-seing de mes héritiers perdus.
Au cœur de mon ponton, je plante une livre de beurre doux, avec l’espoir fataliste d’arriver à faire glisser l’empereur ou son dauphin.
Sinon, rien de bien nouveau sous le soleil.
Malheureusement.
mercredi 19 juillet 2017
Le log de mes années passées
Le carnet de route, le log de mes vertes années est rarement indemne de la tuberculose du pauvre, et me semble parfois jonché de défaites, déconfitures, bévues et mécomptes.
Les pages striées de ce cahier où je note mes sautes d'humeur semblent là pour en témoigner, comme le vide se met à tourner et à emmener avec lui le reste des non-choses, des non-êtres évanescents, des fadaises frétillantes et des fredaines trop faciles.
Le vide, la nature l'adorerait-elle en se courbant devant lui - on parle de la courbure de l'espace-temps- , serait-il majesté ténébreuse qui aspire toute chose pour l'engloutir à tout jamais, ou le régurgiter à une adresse inconnue ?
Je ne le crois pas, mais...
Nous sommes poussière, nous brassons du vent et nous nous perdons en conjectures sans nombre, sans but, sans chemin. (...)
Peut-être que notre intimité nous mange de l'intérieur, nous empêche de voir le bas-ventre de la vie.
Celui qui grouille de monde, qui vibre de ces ondes porteuses capables de faire crouler les murs de Berlin, toutes les places fortes du monde, tous les périphériques et toutes les Capitales de la douleur.
Nous manifestons l'appartenance à des réseaux, quand notre firmament se laisse effilocher par la lumière de nos feux de croisement.
(...)
Nous sinuons, nos méandres se multiplient avant l'arrivée en eaux salées, c'est un peu ça l'épitomé de ce que nous apporte la médecine moderne.
Work in progress que notre vie, éternelle quête d'un absolu qui ne serait surtout pas le vide et encore moins le vide absolu.
Pas de nirvana symbolique pour nous autres les piétons d'un univers incommensurable, inimaginable, et nous nous consolons en attendant le monde de demain, qui vient à petits pas, doucement, ou parfois dans un boucan indescriptible, ou en fanfare, comme un défilé militaire...