samedi 27 mai 2017

Aimer, écrire, même démarche...




Les transports amoureux sont des transports anciens qui
méritent de demeurer dans le cœur battant
du monde de demain...
© MM

Aimer, aimer en souffle bénéfique en revenant vers toi, comme le vent ramène le bateau à son havre, comme le vide du sommeil comble de présence le voyageur fatigué, comme l'eau halète en tétée un jour d'été, comme le vivant surmonte la mort et continue sa route et le printemps qui se mue en transporteur de présents offerts par ce Créateur munificent que les hommes ont coutume d'appeler plus communément Dieu.



Et puis aussi, écrire, écrire mais ne pas tomber dans la béance des séances plénières du pouvoir littéraire, continuer à évoquer des pans entiers de sa vie intime, de ses goûts et de ses attentes, prendre plaisir à la culture générale, à la culture tout court, butiner sans coup férir dans les corolles des citations, dans les exergues du savoir, dans les entêtes de la connaissance du monde des lettres, et des amis de la judicature sublime, celle des mots.

En un seul jet, comme si demain n'était jamais que le présent jeté à travers l'avenir des gens de bien, missionnés à devenir les agents occultes du changement de monde.

Car le monde, il faut il faut il faut qu'il change.



jeudi 18 mai 2017

De mon "ami" Confucius...



"Les paroles des sages sont comme des aiguillons,
Les auteurs des recueils sont des jalons bien plantés ;
Tel est le don d'un pasteur unique."
Qohéleth  ch 12, v 11, TOB




Pensées de Confucius



Brouillard dans la Ville
L'homme supérieur ne doit pas attendre de voir les choses pour être prudent, ni de les entendre pour être craintif... Il n'y a rien de plus visible que ce qui est secret, et rien de plus manifeste que ce qui est petit. C'est pourquoi l'homme supérieur se surveille lui-même quand il est seul.


Le sage donne une attention spéciale à neuf choses. Il s'applique à bien voir ce qu'il regarde, à bien entendre ce qu'il écoute ; il a soin d'avoir l'air affable, d'avoir une tenue irréprochable, d'être sincère dans ses paroles, d'être diligent dans ses actions ; dans ses doutes, il a soin d'interroger ; lorsqu'il est mécontent il pense aux suites de la colère ; en face d'un bien à obtenir, il consulte la justice.


Ce que je ne veux pas que les autres me fassent, je ne veux pas le faire aux autres.





mardi 16 mai 2017

Les abus de l'Eglise vus par Victor H.




 LA SAINTE BOUTIQUE


Si j’allais en Judée, assurément docteur,
J’irais y chercher le fouet du rédempteur,
Le fouet dont il frappa, pour donner un exemple,
Les marchands accroupis qui vendaient dans le temple.
Puis d’un bras vigoureux, sur vos reins, vos jarrets,
O ministres de Dieu, je vous expliquerais,
Je dis l’épicier, dans l’état qu’il exerce,
N’a pas tant que vous la bosse du commerce.

Quoi ? Je vois une église, sur le bord du chemin
Et je n’y puis rentrer que la bourse à la main !
A peine dans un coin, ai-je une chaise,
Qu’aussitôt la loueuse, à la mine en dessous,
Me présente cinq doigts cuivrés par les gros sous.

Mais je n’ai pas fini de fouiller dans mes poches
Qu’un essaim de valets m’environne et s’approche.
L’un quête pour les morts qui n’ont besoin de rien,
L’autre pour les vivants qui se portent fort bien ;
Celui-ci pour l’Église ou pour la Bienheureuse.
La foret de Bondy n’est pas plus dangereuse !

Enfin, las de donner, je m’apprête à sortir
Quand soudain, pour l’offrande, on me vient avertir
Un grand mandrin de Suisse, au mollet équivoque,
Empêche en ce moment la fuite que j’invoque.
Pour mon salut, docteur, cet homme intelligent
Veut que j’aille baiser la patène d’argent.

Mais tout cela n’est rien. Je vais à l’instant
Te montrer un trafic beaucoup plus ravissant :
Ton père est-il défunt ? Veux-tu quelques prières
Pour apaiser là-haut l’inflexible Saint-Pierre ?
En veux-tu pour les morts, pour chasser les esprits ?
Parle ! Fais-toi servir ! Ils en ont à tous prix !

Ils tiennent des Ave, des Agnus, des cantiques,
En gros, en détail, au gré de leurs pratiques,
Du moment que tu paies, ils n’examinent rien.
Ils diront, si tu veux, la messe pour ton chien.
Ils ont un même tarif, là, pour leur sacristie,
Qui règle ici bas, l’entrée et la sortie.

C’est pire que l’octroi car, chez eux, sans mentir,
Il faut payer deux fois, pour entrer, pour sortir.
Ce bien heureux tarif est une œuvre modèle,
Croquenotes, bedeaux, curés, quinquets, chandelles,
Jusqu’au siège boiteux que l’on prend au hasard,
Tout se trouve compté dans leur maudit bazar.

Tu trouves chez eux, grand messe, messe basse,
Messe avec serpents, violons, contrebasse,
Messes avec fauteuils, tapis, chandeliers d’or,
Enfin messes où l’on prêche, où l’on baille, où l’on dort.
Ainsi tu peux, mon cher, te payer à toute heure,
Une messe à ton goût, solennelle ou mineure.

Avec la croix d’argent, la croix d’or s’il le faut,
La prose en faux bourdon et l’hymne en bourdon faux,
Tout comme tu voudras : te faut-il un prélat novice ?
Six abbés, quinze clercs, ils sont à ton service.
Te faut-il un prélat ? Qu’il te soit accordé !
Garçon, faites servir le prélat demandé !

Je n’en finirai pas et l’on viendra me dire :
‘L’Église est en arrière.’ Allons donc, c’est médire !
Trouve-moi dans Paris, magasin mieux monté,
Des commis plus adroits, plus souples, plus futés !
Ne sois pas étonné de ce style nouveau !
On marchande un convoi comme on marchande un vœu.

L’argent, voilà leur Dieu ! Je crois, sans hyperbole,
Qu’ils se feraient, mon cher, fesser pour une obole.
Aussi, quel dévouement, quels sublimes efforts
Quand il s’agit, morbleu, d’emplir leurs coffres-forts
Et comme ils sont ferrés sur les mathématiques,
Quelle adresse à compter, leurs mains sont élastiques !

Avec quel art, quels soins, nos écus massés
Glissent rapidement sous leurs doigts exercés.
Dans le commerce, au moins, marchands en boutiques,
Accordent pour payer trois mois à leurs pratiques
Mais jamais ces faquins, à parler sans Phoebus,
N’ont fait crédit une heure à l’homme sans quibus.

(...)

Ils font argent de tout, de l’erreur, du remords,
Prêtent sur l’agonie, hypothèquent sur la mort,
Trafiquent du secret des femmes et des filles.

Tout sentiment d’honneur ou tout instinct fatal
Est pour eux une affaire, un chiffre, un capital.
Plus de pitié, ma muse compétente
Demande qu’on leur offre à prendre une patente.
Comme donc nos marchands seront patentés,
Et seuls de cet impôt, ils seront exemptés…

Eux qu’en tout et pour tout, la fortune accompagne,
Et qui vendent de l’eau plus cher que du champagne,
Pour moi qui plaide ici pour le pauvre sans Dieu,
Je dis qu’ils sont marchands, juifs et fesse-mathieu
Et de l’Église enfin résume le génie,
J’inscris sur leur portail : « Le Pape et Cie ».

Victor Hugo




Tmèse de la crise intérieure...



"... on part de l'absurde pour construire du sens ; tandis que ceux qui partent du sens, ceux qui pensent détenir la vérité, finiront toujours dans l'absurde."
Kamel Daoud.


"Moi je".

 "Moi je comprends ça : un type qui s'acharne à vous marcher sur les pinglots, ça vous fout en rogne. Mais après avoir protesté aller s'asseoir comme un péteux, moi, je comprends pas ça." (...)

"Paréchèses".

"Sur la tribune bustérieure d'un bus qui transhabutait vers un but peu bucolique des bureaucrates abutis, un burlesque funambule à la buccule loin de buste et au gibus sans buran, fit brusquement du grabuge contre un burgrave qui le bousculait: « Butor! y a de l'abus! » S'attribuant un taburet, il s'y culbuta tel un obus dans une cambuse. Bultérieurement, en un conciliabule, il butinait cette stibulation: « Buse! ce globuleux buton buche mal ton burnous!»"

Raymond Queneau. Exercices de style




Histoire de mes peurs, mes vains espoirs, mes algarades avec la loi de l'omerta et l'ordre pseudo-républicain du système parallèle, de l'état dans l'Etat qui le recouvre en le pervertissant, juxtaposé à lui et corrompu le corrompant... 

Je ne crois plus en moi, mais je crois en toi.

Même si je me sens parfois chiffonné, écrasé, humilié ; comme a priori on semble me penser autour de moi, je me pense moi-même, avec l'erreur et l'horreur de devoir me découvrir devant des inconnus. 

(...)

Je suis trop sensible en fait, trop affairé avec mes propres sentiments, qui sont souvent la simple projection de ceux des autres, de ceux qui comptent pour moi parce qu'ils ont de l'ascendant sur moi, ascendant calculé sur ma liquide personne ou sur ma personne qu'on veut liquider à tout prix.

Je ne serai jamais un écrivain digne de ce nom, digne de vous tous, je crains, mais mes craintes sont-elles justifiées, je ne le sais encore. 
© Aline Maury

Prophétie auto-construite, auto-réalisatrice. 

Mes ressources intérieures s'esclaffent devant le réel. 


Puis-je faire une thèse dans ces conditions ? Surtout quand PERSONNE autour de moi ne me soutient dans ce projet et on me dit si souvent : Michel, tu es poursuivi par tes études...

Ne suis-je pas le jouet inconscient de l'inconscient des autres, celui de Lacan ou celui de Donald Winnicott (et moi en Mickey, épris des mots comme autant d'objets transitionnels?)


Rien à vrai dire, une mauvaise position au violon et tout est faussé. 

Les notes sortent comme squeezées par le puissant vent de l'archer... ou de l'archet.

Tous ces gens qui claquemurent la vérité et vivent dans le mensonge, par le mensonge et pour le mensonge, ils finissent par tuer...

comme sous Vichy et avec la bénédiction papale par-dessus le Marché...

(écrit en attendant Dodo)



jeudi 11 mai 2017

Another Trick in the Wall...





Univers en feux d’artifice, tu nous héberges comme sur nos feux de Bengale nous hébergeons des êtres vivant (peut-être, qui sait ?) un instant et qui vont se perdre sur l’horizon indépassé du mur de Planck (another trick in the Wall ?) et des planqués...

Avec un temps à leur mesure. 

Ce serait ubuesque d’interpréter notre univers selon ces critères dépassés. 

Mais rien non plus n’empêche vraiment de penser à cette poupée gigogne, cette matriochka de nos élucubrations. 

Un fouet mythique en forme de géant cosmique venant fouiller et réorganiser imperceptiblement le vide autour de nous.

Car notre imagination se débride à mesure que la science (la Séance) progresse. 

Si bien que nous pouvons prédire, à défaut de produire, avec une certitude raisonnable que notre planète aura aussi bien un avenir heureux, puisque la vie s’en est mêlée. 

Et quand la vie se met quelque part, elle s’accorde et s’accroche, elle s’adapte, elle vit et meurt tout à la fois, au même instant, et ses éclipses ne sont jamais que temporaires.

Me voilà sur l’autre versant, exposé au soleil, de ma personnalité. 

Je revis d’avoir été en Chine. 

Les sentiments que j’ai vécus là-bas, et qui perdurent ici, sont délétères pour la sinistrose anaérobie que je me coltine en Europe. 

Que je cultive malgré moi. 

Je passe sans ciller d’un extrême à l’autre, car. 

Puisque je devrais dire. 

Enfin il y a un espoir. 

Enfin, je resurgis du noir de mes habitudes. 

(...) 

Je suis ivre de liberté, disais-je, je vibre à la mesure des vertus de l’année passée. 

Personne au fond ne s’intéresse à mes états d’âme, que je prends pourtant naïvement pour une généralité, et que je présente (benoîtement) comme tels. 

Mon humeur divague et lanterne, je randonne sur des sentes obliques, je glisse à chaque tentative d’acclimatation... 

Je me désagrège à tous les vents mauvais pour mieux renaître dans l'abstrait.






lundi 8 mai 2017

Bienfaits et méfaits des instants tannés



"Paras, Lud and Put were the warriors in your army... They made you radiant... Beth-Togarmah traded horses...for your wares... Dedan was your agent for saddle blankets...they put dust on their heads...in despair they weep for you...all the company that is with you
 - they all sank into the sea's depth on the day of your demise."
- Ezekiel 27 - Common English Bible


Ah ! les querelles intestines... qui resurgissent dans mon usine...

Je tousse quand il glousse, je m’assois, vanné, quand il plastronne et qu’il frime, je me ruine à lui expliquer la démarche à suivre alors qu’il produit, lui, de son superflu, matière à rire et à aimer. 

Ah ! Ver infâme que je suis, vis-à-vis de ce géant de supermarché bifide, de ce prévaricateur de bonbons de tous genres et de tout acabit. 

© MM 2017 (ou avant)
Aztec ! Asticot ! Vermine ! Cloporte, espèce de crustacé inutile et non constructible ! Que fais-je face à ce mastodonte bien dentelé, face à ce tableau dans son époque ! Face à ce féru de pénibilité !

Moi à contretemps, contre-vie, contre-mordant, lui à pleines dents,  et moi, moi, moi, emporté à la pièce, ce fascicule périmé d’une énième mise à jour de Jurisclasseur obsolète ! 

Contraste des contrastes, victoire à la godille, élections à la gomme ! 

Moi, simple troufion matriculé dans la troupe innombrée des maux et des démos, moi qui m’entends à vouloir travestir ma non-vie par des étalages de bienséant poil à gratter, que fais-je sur cette terre salée de galères !!??

Si j’avais su écrire l’histoire d’un autre, si j’avais pu me mutualiser !

Mais le regard inquiet et l’âme bien calleuse, prise dans sa gangue et impossible à dénouer, je n'ai plus l’Art de l’arbre au tronc élancé, aux branches nombreuses, l'arbre qui vibre à tous les vents, d’où qu’il viennent, l'arbre qui se livre dans sa superstructure aux regards étonnés, et pour ses racines térébrantes, aux champignons symbiotiques et aux terreurs métamorphiques du magma figé et de la terre tassée.

J’aurais pu me transmuer, devenir autre, ne serait-ce qu’un instant, et te ressembler, héros aphone, incolore et transperce-cœur, dans tes méandres et tes reculs comme dans tes volontés souveraines et ton audace à perdre haleine. 

Le monde se restructure en toi, tu es une divinité topique, s’il s’annihile en moi, sans doute de manière locale, mais pour moi c’est tout le même, tout ça ressemble à un faux poème, façon de parler, c’est d’un pareil… à me déplaire définitif.

Brave déchéance de l'haruspice. 

D'Abram à Abraham, le h de l'inspiration ?? et d'augure à haruspice, la grande Hache de l'Histoire ???

De l'Histoire à méditer ??? Ou un herbier sans attrait ???







vendredi 5 mai 2017

"Mit brennender Sorge..."*



* en allemand : Avec une brûlante inquiétude. Encyclique du pape Pie XI, publiée le 10 mars 1937, distribuée en cachette en Allemagne. Elle a été rédigée exceptionnellement en allemand au lieu du latin habituel. Elle portait la date du 14 mars.


Tout le décorum, tous les ornements, toutes les rivières de faux diamants, de zirconium et même les paillettes contrefaites de la religion nouvelle semblent demeurer au-dessus de nous comme le nuage glorieux au-dessus du Tabernacle dans le désert hurlant. 

(...)

Tout est languide. 

Une sorte de soupe diluante nous empoisonne, qui désagrège peu à peu les inlandsis attiédis par le réchauffement climatique mondial, et des blocs se détachent, entraînés par une lente et suave débâcle, dans un fracas de silence apocalyptique. 

(...)

Ce n'est pas une décadence auschwitzienne, (...) c'est une déliquescence lente en une érosion subreptice et tranquille. 

Un porte-à-faux solidement planté qui ploierait cependant peu à peu sous le fardeau de la bêtise agrégée. 

(...)

Un danger sournois, pernicieux, celui de la fosse et du délitage. 

Un danger de la vie qui démange l'être et le néant.

Un danger d'aucun instant en particulier, et donc de tous les instants emboîtés dans une sorte de déférence et un protocole comme fixés à jamais. 

L'instant corrobore l'instant précédent, le temps s'engendre lui-même comme un grand démolisseur, une camarde insidieuse et omniprésente. 

(...)

C'est ainsi que les Allemands appellent die Unruhe le balancier d'une horloge, aussi bien que le trouble ; ou le Besorgnis, l'inquiétude, le souci, l'appréhension. 

© Exposition temporaire de masques
à Lausanne (Switzerlaand)
(...)

Mélange ou complémentation, là encore ne sauraient se mêler - de ce qui ne les « regarde » pas - les subtiles associations de sentiments délicats ou brutaux, et d'idées qui accroissent l'homme de toutes leurs complexités parfois superfétatoires, mais souvent essentielles, véridiques, porteuses d'espoirs. 

Nous sommes nous et un peu plus, nous livrons à nous-mêmes les échanges qui nous font fructifier dans la nature et la culture (nature and nurture, l'essence et la praxis). 

Intellectualisme à la petite semaine...




jeudi 4 mai 2017

Du Beau comme un point de vue





André Breton
« Le 'beau comme' de Lautréamont continue le manifeste même de la beauté convulsive » (L'Amour fou)


Le beau a longtemps procédé chez moi de l'étrange et de l'inquiétant. 

De l'inquiétante étrangeté du Verbe, du Logos en quelque sorte. 

Il y a toujours un peu de malaise dans le beau, un petit point d'interrogation qui 'poignarde', pour le dire ainsi, le simple pittoresque. 

Et qui rend sensible le vrai, oui, une vérité pas bonne à cacher point dans la virevolte et les escapades du texte ou du tableau.

Savoir manier le verbe comme un lanceur de couteaux qui ne veut blesser personne, et surtout pas sa compagne : ce n'est ni chose aisée ni chose donnée à tout un chacun. 

Tirer à un cheveu près c'est sûrement atteindre les sommets de l'art byzantin. 

L’Icône est une œuvre quasi posthume. 

Le roman lui aussi participe d'une intemporalité qui lui donne un statut d’Icône, un regard de prière et un miroir pupillaire. 



mardi 2 mai 2017

Les papillons et le scolopendre.





Il est nécessaire de croire, sinon on s’entasserait vite dans les wagons plombés par l’ennui de la fausse joie des quotidiennetés.

A moins qu'on ne soit déporté sur la gauche par un fort tirant d'eau...

Que faire, que vais-je faire pour ne pas devenir le perdant ou le titulaire du délire ambiant ? 

Tu seras écrivain, dit la voix à Balzac. 

Moi, rien ne me parle, même pas le ventre fécondé de mes désirs. 

A moins que.

Je suis seulement plaqué or, car le silence… 

Car je ne suis pas (encore ?) le métal noble massif, un rien m’égratignait il y a peu encore.

Un métal en transmutation alchimique ?

Il reste cette apparence de brillance qui passe à l’usage. 

Mon entrain s’use, je ne fais pas fureur, sinon l’espace de temps d’un long feu. 

Quoique je pense, que je fasse, je reste un sou élimé au fond d’une poche reprisée. 

Pas même la valeur d'une drache perdue : rien qu’un semblant, une valence.

Ou alors une valeur linguistique, par opposition de phonèmes intérieurs...

Toute une grammaire interne de scolopendre ??

A moins que je ne sois le pape des escargots, comme disait l'écrivain régionaliste bourguignon Henri Vincenot...








jeudi 27 avril 2017

Pérennité de la trace mnésique dans l'histoire collective





Ce "mémorial" aura été marquant pour moi car j’ai assisté à la session anglaise. 

SL a une vision apolitique du monde, une approche idiosyncrasique basée sur les réalités économiques (plutôt macro) et techniques (à mi-chemin entre le macro et le micro). 

C’est sans bavure, sans parure, sans ordure. 

Mais le discours aura été un non-événement, exécrable en matière d’accent à couper au marteau. 

Des anglais peu intéressés l’auraient  sans doute exécré, rejeté, vomi en quelque sorte. 

Il écorchait les oreilles, cet orateur anonyme, par ailleurs plein de bonne volonté et manifestement aussi de bonne composition. N’est-ce pas ce qui compte par-dessus tout ? C'est du moins ce que tout le monde francophone croit.

Moi, je crois en l’amour. 

C’est une politique du moindre pire, ou du moins pire, comme on voudra. 

Découvrir au détour d’une personnalité une certaine complexité, un imprévu, une originalité peu banale (comme un oiseau dont la parure est diversifiée du mâle à la femelle, peu reconnaissables l’un à l’autre, je veux dire qu’on n’associerait pas spontanément en position de découvreur de l’espèce, dans un monde nouveau hypothétique), c’est peut-être déceler un amour naissant, une prise solide à l’ascension des cœurs.

[[C’est comme si je laissais mon inconscient dérouler son discours, en continuant par des pirouettes linguistiques les erreurs de frappe que je commets régulièrement, en recopiant cet extrait de mon journal.]] 

Je crois au peu de crédibilité a priori de l’ « éprise » amoureuse. 

Il ne faut pas considérer les amours comme nécessaires, mais plutôt comme contingentes, sans toutefois donner dans la relation du Castor avec Jean-Sol Partre. 

Il faut pourtant un jour se déterminer, sceller un pacte, s'engager.

C'est la condition d'une judicature pérenne.


© MM - Viaduc de Millau





mardi 25 avril 2017


"Ma vie est un roman qui m'intéresse beaucoup"
H. Berlioz



La vie est une romance qui intéresse beaucoup

Mais ma vie n'est pas encore un roman qui m'intéresse vraiment.

Cependant mettre de l'ordre dans son histoire est toujours utile à quelque chose, si ce n'est à quelqu'un(e). 

Terminer un ouvrage, pour en recommencer un autre peu après, c'est poser deux parpaings l'un sur l'autre, avec un peu de ciment stylistique, en espérant que cela tienne l'épreuve du temps. 

On pourrait dire que la vie est une maison, mais elle n'est certes pas une machine à habiter, comme certains architectes conçoivent leurs innovations créatrices. 

Elle se compose de dédales intimes, où nous nous perdons nous-mêmes, et correspond à certaines descriptions du Nouveau Roman, qu'on ne peut pas réellement reconstruire logiquement. 

La vie est exactement l'oubli, et la demeure même de l'oubli. 

Elle est habitée par des fulgurances d'êtres, des éclairs de voix, des débris de lumière, des échafauds rouillés et inutiles, des pots de chambre nuptiale, des oripeaux glorieux, des sirènes hurlées et muettes, des chansons (le mot qu'il ne fallait pas convoquer car il convoque à son tour un ordre) à boire, des verres à pied ou en voiture, des chapeaux haut-de-forme, des têtes à claque, des parnasses se reposant sur d'humbles paillassons, des rires et des ballades d'infantes défuntes, des lallations en partance, des timbres de Poste restante, des malles-poste venant d'une vie antérieure ou fantasmée, des résistants aux occupants squatteurs de notre liberté, des stupeurs bleues et des peurs noires, des oiseaux lugubres dans des greniers mal aérés (mais par où passent-ils pour entrer), des senteurs sublimes ou intimes, des portes qui grincent et des gonds mal huilés, des pênes grincheux et des clenches qui se plaignent, des souricières vides et des fromages entiers, des entames d'été et de sournois hivers, des livres reliés cuir et des ronds de sorcières (les serviettes en skaï sont apparues plus tard), des moments d'inattention et des rêves d'antan, des serpillières usées et des somnifères effervescents, des draps épais et empesés et des lanières de martinets (on ne peut pas toujours empêcher ces oiseaux noirs de chercher un trou où se fourrer), des tempêtes de Shakespeare et de vraies pluies d'automne, des 25 décembre neigeux et des couettes à couper, des parfums de vieux salons de coiffure et des brises légères, des octopodes médicamentés et des baleines salées, des acrobates tombés dans les filets de truites, des atomiseurs d'odeurs de champignons fricassés et des champignons à peu près atomiques ou « moabites », des coupures de journaux et des durillons d'oreilles, des houspilles en règle et des notes sans papiers, des instants d'éternité et des langueurs d'après-midi, des auspices agréables et un hospice pour les vieux cacochymes, un souffle de présence et des cacahuètes aussi salées que la note d'électricité d'un grand hôtel étoilé, des bars enfumés et du hareng au bon fumet, une cour d'école et de récré et un préau bétonné, des bakchichs mérités pour des mendiants assermentés, des mélopées déchirantes et des bobos recousus main, des calumets de la paix et des glaives enflammés, des paradis d'artificiers et des artilleurs défroqués, des escarboucles -oh ! Le vilain mot- cadenassées dans des coffrets à bijoux, des dés lancés et des pirouettes inachevées, des traversins hantés de rêves et des pantoufles toutes mitées, des orteils en éventail et des vins éventés, des noix dé-cernées qui deviennent de petits bateaux sachant voguer, des téléphones muraux et des mûres en salade, des plats bien concoctés dans un faitout en alu argenté, des « vox populi vox Dei » et des oukases d'Upanishads, des taloches méritées et des coïts interrompus, des franchement pas formidables et des presque parfaits, bref une espèce de mesclun (ou de mescla), un salmigondis d'idées fortes et un ramassis de documents sonores de toute sorte, des fossiles au fond d'une grotte, des déchets dans les poubelles de nos oreilles, dans nos orifices nasaux et autres, dans le vortex de notre nombril devenu corne d'abondance et lieu où tout a commencé à foirer, et où tout, nécessairement, certainement, absolument, doit un jour se terminer...

Quoique, aurait dit mon ami Devos...

C'est tout pour aujourd'hui !




vendredi 21 avril 2017





Elle est une pierre semi-précieuse, et brille peut-être mieux que le diamant par sa robe émeraude de jaspe à taches rouges plutôt bien parsemées dans sa gangue.

Le vert d’ailleurs lui sied comme d’accoutumée. 

Je l’imagine volontiers votant pour les verts, ou pour l’extrême gauche (sur certains projets précis), ce qui va bien avec son caractère visiblement bon, indulgent, humainement compréhensif et donc d’humaniste éclairée.

Mais de la modération comme attaque de la vie. 

Quoi de plus vrai que cette prise de position en faveur du droit et de la Justice, ce qui est justiciable de l’opinion, fût-elle commune, fût-elle vulgaire au sens noble du terme. 

Il ne FAUT jamais avec elle, on ne DOIT pas, il y a toujours le cœur et ses déraisons valables, le raccourci du sentiment dans la dentelle de l’âme délicate, ce poteau de supplice dans la grandeur du temps, le débat intérieur teinté de pondération positive, de bricolage sublime pour la plus humble des magnanimités.

Mais il est temps d’aller manger.


Manger ou manquer : une activité compensatrice qui requinque le moi quasi fémoral, osseux, à la moelle si tendre, aux répons si durs. 

Oublier en mangeant qu’on n’est pas faits pour vivre. 

Vivre sans mourir, sans fin. 

Manger c’est manger sa propre mort en fait, un début d’enterrement et de dernier repas, avec le déguisement ubuesque des nouvelles nourritures dans l’assiette : on en oublierait presque que c’est du vivant qu’on absorbe, du vivant mort (par notre faute) et que nous aussi nous garnirons les gamelles : cercueils capitonnés pour d’autres que nous, des nécrophages comme nous, des insectes (nuisibles comme nous), des phagocytaires d’environnements en décomposition, sûre et lente, comme notre vie a été lente et rapide à la fois, et que nous restituons à la nature le vrai sens du moi.




jeudi 20 avril 2017





Nous sommes les portes de nos demeures, nous sommes les loquets et les pênes de nos serrures, nous tournons sur nos gonds avant de nous immobiliser face aux autres, fermés ou bien béants aux suggestions générées par la situation ou par ses participants, ratifiés ou non ratifiés, présents ou même absents.



Nous sommes reclus en nous-mêmes, voyageurs immobiles derrière nos fenêtres changeantes, ouvriers de la Nuit à l'écoute de chauves-souris dont nous semblons capter les ultrasons.



Escalators de nos abris, escaladeurs de l'alibi, nous tournoyons dans notre casemate, en proie à la maladie mauvaise du maton dans sa prison, ou en haut de sa guérite protubérante.




mardi 18 avril 2017

La guerre, vous dis-je, la guerre*





Encenser le monde de rodomontades imprévisibles
violer le cercle éviscéré de nos volontés communes

soulever le voile de l'ignorance consentie à coups de subventions
donner le change aux trafiquants d'influences noethériennes

garder le roi dans sa tour d'ébène et de mahogany
suppléer l'absence de volonté épigone dans le sarcloir de nos porte-immigrés

saler le poilu dans la tranchée éponyme et mal ficelée de l'in-différence
© MM - Atomium de Bruxelles, 2017
le soldat inconnu a peut-être finalement plus à dire que toutes nos revues

il a pénétré l'épais manteau de nos soubassements idéaux-logiques
il a prêté son âme au jeu croissant de nos échanges de mauvais procédés

dans la souvenance stéréotypée des ombres du destin
une margelle autour d'un puits sans fond

où il est plongé, chutant de mors en mort par la fente de la Terre
lorsque soudoient les caporaux et scintillent les ineffables pectoraux

le tabac reste comme un cadeau devenu inutile,
glaisé de morve et anti-salon de la Grand'Morgue


la guerre, vous dis-je, la guerre*


1er octobre 2005

* Exemple du Cours de Linguistique Générale de Ferdinand de Saussure, tendant à montrer que chaque occurrence d'un mot, selon le contexte et l'intonation qu'on y ajoute, a une portée sémantique légèrement voire radicalement différente.

dimanche 16 avril 2017

Le temps






Je n'ai pas écrit aujourd'hui mais j'ai pourtant la sensation persistante d'avoir passé une bonne journée. Ce qui me donne ce sentiment gratifiant, c'est peut-être le repas de ce midi et la discussion avec Marc le Bibliothécaire recruté par concours interne.

J'ai une chance sur cinquante peut-être d'être sélectionné pour ce travail, mais je n'ai pas non plus, comme Marcel Proust en son temps, l'esprit rigoureux, systématique et classificateur nécessaire (et suffisant?) pour ce genre de boulot.

L'apparition de nouveaux livres tonitruants sur le plan de la fanfare intellectuelle ne devrait pas passer inaperçue, au moins pour les bons gestionnaires, capables de détecter la richesse particulière de la grande nouveauté.

© MM - Musée du Cinéma, Lyon
Il me faut rester zen dans mes choix, sans parti pris ni équivoque. 

Équivoque car l'équinoxe doit être atteint sans coup férir, et donner un panorama assez exhaustif de l'état des connaissances actuelles dans le monde intellectuel en perpétuelle et versatile ébullition.

Gérer la température de la casserole pour ne pas se laisser déborder par l'afflux constant des nouvelles connaissances. Nouvelles d'ailleurs ou mises à jour ? Travesties en nouveautés ou indiscernables dans leurs origines obscures et en partie masquées ?

Là encore, le discernement est de mise qui ne saurait s'acquérir du jour au lendemain.

Avoir une belle approche, féconde, forte, équilibrée, non entachée de vrais défauts ni entamée par des failles ou des lacunes, une espèce de cybernétique de la connaissance et un feedback permanent des grandes théories en jeu dans le domaine prescrit par les « conservateurs ».

Initier autrui, c'est aussi s'enseigner soi-même. J'ai parfois l'impression d'un verbiage aventureux et pas assez plantureux encore pour dépasser les prolégomènes, les remarques liminaires et la table des matières.

Trouve un sens nouveau à des tâches de ballots, même si c'est dur quand on est une sorte de balourd dans ce genre d'activité.

(…)

Il est temps de penser à partir. Jeter un dernier regard à mes journées passées ici et les résumer en un mot : plénitude trompeuse, halètement intellectuel semblable au halètement du chien qui vient de courir le guilledou et de boire à grandes lapées...

Infarctus ?





samedi 15 avril 2017

Rondo Florentin... ou philistin...




"Si la Terre était vraiment aussi ronde qu'on le prétend,
les ivrognes seraient peut-être moins ronds qu'ils semblent l'être
quand ils le sont comme une boule." 
Pierre Dac, Les Pensées, 1972



Comment dire la honte de ce système couronné de bêtise

la paranoïa sanguinaire d'une partie de la terre

le lent endormissement des consciences tandis que le monde sombre


et tous les avenants à ce mouvement de scansion par lequel le vent, beuglant

tel un bœuf décorné tire l'arche de l'été comme pour nous la ramener

dans le vif et ardent devenir du néant... 

(aux costumes du passé je joins le permanent)




mardi 11 avril 2017

Le 18 juillet de l'an 15





Dans les retours sur soie
et les allers simplistes
un enfant de la loi
faisait ses exercices

Exerce-toi beauté
travaille en ton emploi
comme un service à thé
dans les palais des rois

Trime, trime
et esquinte ta voix
prime, surprime, déprime
dans les palais des rois

Au grenier l'éphémère
a des prix à baisser
dans le bois de ta mère
moi mon store est cassé

Je dis n'importe quoi
et mon cœur est bordé
de frimousses éthérées
mon cœur tout de guingois 

Est comme désabusé
Tout comme dégingandé





dimanche 9 avril 2017

In vino veritas




Le vin qu’on tire des meilleurs cépages ne peut être que bon dit-on, mais si c’est un Bourgogne par exemple, il peut parfois être lourd, un peu empesé, pas forcément « bon » pour d’aucuns, au palais plus ou moins éduqué à des crûs moins "épais", moins charnus, moins charpentés. 

Affaire de goût seulement ? Pas forcément : des critères objectifs même si quelque peu inordinaires peuvent aussi présider la critique. 

Des critères de jeunes loups aux dents longues dans la tourmente politique. 

Travailler, travailler, travailler, ne peut soi-disant que mener à cette réflexion agencée selon un plan prédéterminé. 

Travailler, mais à partir des empêcheurs de tancer en rond, dans le dernier cercle infernal des circonvolutions médiatiques. 

Avec l’habitude viendrait la méthode, a priori

Mais chacun sécrète sa coquille, résistante, spiralée, efficace. 

On a son crâne dur sauf fontanelle tardivement formée. 

Mais que dire de la rencontre des grands esprits, portés comme il se doit, comme il le faut, comme il est inévitable, par la vague à surfer que le passé récent nous donne. 

Récent, s’entend. Pas d’interdit à cumuler la sagesse millénaire. 

La sagesse des coraux. Qui se défont comme fidèles sentinelles dès qu’une variation de température les oblitère. 

Donc respect et révérence pour les constructions intellectuelles du passé.

Quoi qu’on en dise par ailleurs. 

Car si la vie est longue pour nous, en moyenne, elle le fut aussi pour pas mal de penseurs attitrés du passé, même lointain. 

Ferrailler avec eux, précurseurs de la modernité, permet de mouiller le pinceau sec de leurs pensées, de le récupérer en quelque sorte, pour un usage plus vulgaire, plus commode à dégrossir la (les) tâche(s). 

Plus de vérité foncière. Plus de joie durable. Plus de victoires faciles. 

Un soubresaut de pacification préalable, d’arrangement précoce. 

Certes on roule sur des rails déjà-là, on n’innove que par suite. 

Certes on copie les plans et on les applique. 

On fait œuvre d’érudition si on va dans les longueurs quasi schubertiennes des auteurs classiques. 

On porte le fer et le heaume. 


Poissons pris au filet mauvais de la vie éphémère dans un monde piégeur...


Alourdis par l’armure, on est gêné aux entournures, on doit pallier la pesanteur par des efforts quelquefois surhumains, on titube au début, on s’écroule à la fin (si on n’a plus la force de terminer l’opus). 

Destinée festonnée de Sisyphe.

Mais on capitalise, on évite les critiques fondées, forts de ces certitudes (contestables) qui cuirassent notre thorax, protègent nos articulations. 

C’est une reproduction aurait dit Bourdieu. Quoique. (...) 

Nous sommes à la merci des idées reçues, étouffés par les œillères qui nous empêchent de brouter l’herbe tendre, nous contentant donc du bois pourri… que de bêtises à ne pas écrire, dans la prudence et l’incroyable de l'incrédulité. 

(...) Que de sottise m’habite encore, quel impénétrable fouillis végétal que ma friche tropicale à essarter méthodiquement...







jeudi 6 avril 2017

Le blues du Mafieux symbolique



Le poisson meurt à cause de la gueule ouverte (à méditer)
Remarque d'un gangster



De tous les printemps
Je n'ai pas connu
Les mornes changements


J'suis né dans la rue
D'Caracas les Bains
Et c'est ainsi fait


Que je suis parrain
Du crime dans l'abstrait

(Aie pitié de moi
Ô Dieu souverain
Si j'ai pas ta Loi
Comme utile écrin...)

Il me reste à vivre
Ces derniers moments
Dans la rue des livres

En déboulonnant
La statue du Temps

Et en étant ivre
Du Calice vivant...




mardi 4 avril 2017

Déclaration






Je signale à tous mes lecteurs qu'on s'est de nuevo introduit dans ma vie privée et mon appartement et que je suis victime depuis longtemps déjà d'atteintes à mes droits fondamentaux. Je ne sais même pas toujours comment j'ai survécu, mais jusqu'à présent je survis, ce qui n'est malheureusement pas le cas de tous ceux que ces mafieux malavisés et malpropres se sont octroyé le droit discrétionnaire de supprimer...

Je déclare publiquement qu'en aucun cas je ne me suiciderai quoi qu'il advienne et que mon combat consiste à défendre les droits fondamentaux des êtres humains et de l'environnement si menacé.

Veuillez en prendre bonne note.

M. MARCHAND

dimanche 2 avril 2017

L'orme de joie et le saule pleuré


"Mon adversaire n'est pas mon ennemi, mais un futur ami"
Auteur anonyme


Le squatteur intérieur est comme enfermé dans ses derniers retranchements. 

Il vit encore certes, mais il n’a pas le droit ni la chance de sortir, il se meurt peu à peu dans les couloirs sans fin du for intime. 

Nous nous évitons, autant que possible.

Pas de procès, pas de délit, pas de peine. 

Une sorte de halo nous indique vaguement que quelqu’un s’éclaire à la bougie dans notre moi, mais au fond on n’y prête pas attention, parce que le temps estompe la conscience de l’autre et nous oblige à demeurer assis quand le théâtre d’ombres se gîte au fond de nous-mêmes.

Ainsi en est-il pour mon frère, loin des yeux, loin des pleurs. 

On sait qu’on s’aime mais le sang reste figé au fond de nous. 

Le temps ne fait souvent qu’un seul tour, son tour de passe-passe, il nous pétrifie dans nos volontés respectives, nous livre à la vindicte du non-être, nous laissant hérissés de protubérances diverses, de pustules d'une esthétique douteuse pour la plupart. 

Certes, mais auxquelles on a fini par s’habituer et sans lesquelles on ne serait plus nous-mêmes.