André Breton
« Le 'beau comme' de Lautréamont
continue le manifeste même de la beauté convulsive » (L'Amour
fou)
Le beau a longtemps
procédé chez moi de l'étrange et de l'inquiétant.
De
l'inquiétante étrangeté du Verbe, du Logos en quelque sorte.
Il y
a toujours un peu de malaise dans le beau, un petit point
d'interrogation qui 'poignarde', pour le dire ainsi, le simple
pittoresque.
Et qui rend sensible le vrai, oui, une vérité pas
bonne à cacher point dans la virevolte et les escapades du texte ou
du tableau.
Savoir manier le
verbe comme un lanceur de couteaux qui ne veut blesser personne, et
surtout pas sa compagne : ce n'est ni chose aisée ni chose
donnée à tout un chacun.
Tirer à un cheveu près c'est sûrement
atteindre les sommets de l'art byzantin.
L’Icône est une œuvre
quasi posthume.
Le roman lui aussi participe d'une intemporalité qui
lui donne un statut d’Icône, un regard de prière et un miroir pupillaire.