dimanche 2 avril 2017

L'orme de joie et le saule pleuré


"Mon adversaire n'est pas mon ennemi, mais un futur ami"
Auteur anonyme


Le squatteur intérieur est comme enfermé dans ses derniers retranchements. 

Il vit encore certes, mais il n’a pas le droit ni la chance de sortir, il se meurt peu à peu dans les couloirs sans fin du for intime. 

Nous nous évitons, autant que possible.

Pas de procès, pas de délit, pas de peine. 

Une sorte de halo nous indique vaguement que quelqu’un s’éclaire à la bougie dans notre moi, mais au fond on n’y prête pas attention, parce que le temps estompe la conscience de l’autre et nous oblige à demeurer assis quand le théâtre d’ombres se gîte au fond de nous-mêmes.

Ainsi en est-il pour mon frère, loin des yeux, loin des pleurs. 

On sait qu’on s’aime mais le sang reste figé au fond de nous. 

Le temps ne fait souvent qu’un seul tour, son tour de passe-passe, il nous pétrifie dans nos volontés respectives, nous livre à la vindicte du non-être, nous laissant hérissés de protubérances diverses, de pustules d'une esthétique douteuse pour la plupart. 

Certes, mais auxquelles on a fini par s’habituer et sans lesquelles on ne serait plus nous-mêmes.




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