dimanche 9 avril 2017

In vino veritas




Le vin qu’on tire des meilleurs cépages ne peut être que bon dit-on, mais si c’est un Bourgogne par exemple, il peut parfois être lourd, un peu empesé, pas forcément « bon » pour d’aucuns, au palais plus ou moins éduqué à des crûs moins "épais", moins charnus, moins charpentés. 

Affaire de goût seulement ? Pas forcément : des critères objectifs même si quelque peu inordinaires peuvent aussi présider la critique. 

Des critères de jeunes loups aux dents longues dans la tourmente politique. 

Travailler, travailler, travailler, ne peut soi-disant que mener à cette réflexion agencée selon un plan prédéterminé. 

Travailler, mais à partir des empêcheurs de tancer en rond, dans le dernier cercle infernal des circonvolutions médiatiques. 

Avec l’habitude viendrait la méthode, a priori

Mais chacun sécrète sa coquille, résistante, spiralée, efficace. 

On a son crâne dur sauf fontanelle tardivement formée. 

Mais que dire de la rencontre des grands esprits, portés comme il se doit, comme il le faut, comme il est inévitable, par la vague à surfer que le passé récent nous donne. 

Récent, s’entend. Pas d’interdit à cumuler la sagesse millénaire. 

La sagesse des coraux. Qui se défont comme fidèles sentinelles dès qu’une variation de température les oblitère. 

Donc respect et révérence pour les constructions intellectuelles du passé.

Quoi qu’on en dise par ailleurs. 

Car si la vie est longue pour nous, en moyenne, elle le fut aussi pour pas mal de penseurs attitrés du passé, même lointain. 

Ferrailler avec eux, précurseurs de la modernité, permet de mouiller le pinceau sec de leurs pensées, de le récupérer en quelque sorte, pour un usage plus vulgaire, plus commode à dégrossir la (les) tâche(s). 

Plus de vérité foncière. Plus de joie durable. Plus de victoires faciles. 

Un soubresaut de pacification préalable, d’arrangement précoce. 

Certes on roule sur des rails déjà-là, on n’innove que par suite. 

Certes on copie les plans et on les applique. 

On fait œuvre d’érudition si on va dans les longueurs quasi schubertiennes des auteurs classiques. 

On porte le fer et le heaume. 


Poissons pris au filet mauvais de la vie éphémère dans un monde piégeur...


Alourdis par l’armure, on est gêné aux entournures, on doit pallier la pesanteur par des efforts quelquefois surhumains, on titube au début, on s’écroule à la fin (si on n’a plus la force de terminer l’opus). 

Destinée festonnée de Sisyphe.

Mais on capitalise, on évite les critiques fondées, forts de ces certitudes (contestables) qui cuirassent notre thorax, protègent nos articulations. 

C’est une reproduction aurait dit Bourdieu. Quoique. (...) 

Nous sommes à la merci des idées reçues, étouffés par les œillères qui nous empêchent de brouter l’herbe tendre, nous contentant donc du bois pourri… que de bêtises à ne pas écrire, dans la prudence et l’incroyable de l'incrédulité. 

(...) Que de sottise m’habite encore, quel impénétrable fouillis végétal que ma friche tropicale à essarter méthodiquement...







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