mardi 18 avril 2017

La guerre, vous dis-je, la guerre*





Encenser le monde de rodomontades imprévisibles
violer le cercle éviscéré de nos volontés communes

soulever le voile de l'ignorance consentie à coups de subventions
donner le change aux trafiquants d'influences noethériennes

garder le roi dans sa tour d'ébène et de mahogany
suppléer l'absence de volonté épigone dans le sarcloir de nos porte-immigrés

saler le poilu dans la tranchée éponyme et mal ficelée de l'in-différence
© MM - Atomium de Bruxelles, 2017
le soldat inconnu a peut-être finalement plus à dire que toutes nos revues

il a pénétré l'épais manteau de nos soubassements idéaux-logiques
il a prêté son âme au jeu croissant de nos échanges de mauvais procédés

dans la souvenance stéréotypée des ombres du destin
une margelle autour d'un puits sans fond

où il est plongé, chutant de mors en mort par la fente de la Terre
lorsque soudoient les caporaux et scintillent les ineffables pectoraux

le tabac reste comme un cadeau devenu inutile,
glaisé de morve et anti-salon de la Grand'Morgue


la guerre, vous dis-je, la guerre*


1er octobre 2005

* Exemple du Cours de Linguistique Générale de Ferdinand de Saussure, tendant à montrer que chaque occurrence d'un mot, selon le contexte et l'intonation qu'on y ajoute, a une portée sémantique légèrement voire radicalement différente.

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