Je n'ai pas écrit aujourd'hui mais
j'ai pourtant la sensation persistante d'avoir passé une bonne
journée. Ce qui me donne ce sentiment gratifiant, c'est peut-être
le repas de ce midi et la discussion avec Marc le Bibliothécaire
recruté par concours interne.
J'ai une chance sur cinquante peut-être
d'être sélectionné pour ce travail, mais je n'ai pas non plus,
comme Marcel Proust en son temps, l'esprit rigoureux, systématique
et classificateur nécessaire (et suffisant?) pour ce genre de
boulot.
L'apparition de nouveaux livres
tonitruants sur le plan de la fanfare intellectuelle ne devrait pas
passer inaperçue, au moins pour les bons gestionnaires, capables de
détecter la richesse particulière de la grande nouveauté.
© MM - Musée du Cinéma, Lyon |
Il me faut rester zen dans mes choix,
sans parti pris ni équivoque.
Équivoque car l'équinoxe doit être
atteint sans coup férir, et donner un panorama assez exhaustif de
l'état des connaissances actuelles dans le monde intellectuel en
perpétuelle et versatile ébullition.
Gérer la température de la casserole
pour ne pas se laisser déborder par l'afflux constant des nouvelles
connaissances. Nouvelles d'ailleurs ou mises à jour ?
Travesties en nouveautés ou indiscernables dans leurs origines
obscures et en partie masquées ?
Là encore, le discernement est de mise
qui ne saurait s'acquérir du jour au lendemain.
Avoir une belle approche, féconde,
forte, équilibrée, non entachée de vrais défauts ni entamée par
des failles ou des lacunes, une espèce de cybernétique de la
connaissance et un feedback permanent des grandes théories en jeu
dans le domaine prescrit par les « conservateurs ».
Initier autrui, c'est aussi s'enseigner
soi-même. J'ai parfois l'impression d'un verbiage aventureux et pas
assez plantureux encore pour dépasser les prolégomènes, les
remarques liminaires et la table des matières.
Trouve un sens nouveau à des tâches
de ballots, même si c'est dur quand on est une sorte de balourd dans
ce genre d'activité.
(…)
Il est temps de penser à partir. Jeter
un dernier regard à mes journées passées ici et les résumer en un
mot : plénitude trompeuse, halètement intellectuel semblable
au halètement du chien qui vient de courir le guilledou et de boire
à grandes lapées...
Infarctus ?
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