Donne-moi du bonheur, s’il faut que je le chante,
De quoi juste entrevoir ce que chacun en sait,
Juste de quoi rendre ma voix assez touchante,
Rien qu’un peu, presque rien, pour savoir ce que c’est.
De quoi juste entrevoir ce que chacun en sait,
Juste de quoi rendre ma voix assez touchante,
Rien qu’un peu, presque rien, pour savoir ce que c’est.
Marie Noël, La prière du poète
La beaufitude (que je pourrais écrire bofitude...) née d’une proximité
quasi maladive avec la quotidienneté, avec ces gestes sans
ampleur qui habillent nos matins paumés, quand l’ordre des choses
domine, que la voix du poste nous intime l’ordre de nous éveiller
à cette lointaine éphéméride-réalité…
La beaufitude nous habite aux lendemains des shoots justement sans lendemain, quand la drogue se retire peu à peu des tissus physiologiques en y déposant toutefois ses composants létaux, les précurseurs nous appelant à la rescousse pour que le manque rené y soit comblé…
Mais que suis-je et que connais-je de l’univers où se développent les remontrances, les forces de rappel, la magnitude de la drogue. Ce monde m'est aussi étranger qu'éloigné mais me communique pourtant son inquiétante étrangeté. (...)
La beaufitude nous habite aux lendemains des shoots justement sans lendemain, quand la drogue se retire peu à peu des tissus physiologiques en y déposant toutefois ses composants létaux, les précurseurs nous appelant à la rescousse pour que le manque rené y soit comblé…
Mais que suis-je et que connais-je de l’univers où se développent les remontrances, les forces de rappel, la magnitude de la drogue. Ce monde m'est aussi étranger qu'éloigné mais me communique pourtant son inquiétante étrangeté. (...)
Si écrire est une "sale" habitude dans
un monde où l’immédiateté passe de plus en plus par l’Internet
médiateur (et où les pratiques de lecture ont muté par conséquent), si prendre un stylo et rédiger le reste d’incertitude
internée en nos corps grimaçants n’est que le symptôme d’un
mal-être, celui d'être en proie à des démons intérieurs ricanant aux
encoignures, alors je suis névrosé de multiples façons. Et peut-être le sommes-nous tous également.
Car fuir dans le véritable est (peut-être) une autre manière de nier cette éphéméride-réalité, qui n’est plus le réel, mais est plus que le réel. Parce qu'accessible et capricieuse. Parce que triviale et exceptionnelle à la fois. Parce que banale et sublime. Un peu de fange et de firmament, aurait dit le poète.
Car fuir dans le véritable est (peut-être) une autre manière de nier cette éphéméride-réalité, qui n’est plus le réel, mais est plus que le réel. Parce qu'accessible et capricieuse. Parce que triviale et exceptionnelle à la fois. Parce que banale et sublime. Un peu de fange et de firmament, aurait dit le poète.
Est-ce une façon de refuser l’écriture, une maison que
plus personne n’habite au fond de soi, un "coin de ruche" (selon l'expression de la poétesse Marie Noël) désertée par les
abeilles et par la joie.
Et aujourd'hui il me semble être un peu
en avance sur mon temps d’écriture, je suis au Café des Halles Bardes et
je bois tranquillement mon subside. Le morbide de la nuit s’éloigne
peu à peu, je suis non pas soulagé mais rasséréné (sans
réelle implémentation de la sérénité), depuis que j’ai des
nouvelles de Paris et du pays de l’Euphrate.
Peut-être est-ce tout simplement ça, le bonheur... la beaufitude transfigurée... par sa propre quotidienneté.
Peut-être est-ce tout simplement ça, le bonheur... la beaufitude transfigurée... par sa propre quotidienneté.
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