vendredi 16 septembre 2016

Desired haven...


They were glad when it grew calm,
and he guided them to their desired haven
Psalm 107:30, NIV



Je n’ai pu lire ni écrire durant ces sessions du colloque intérieur peuplées –oui, habitées- de renouveau (un renouveau quotidien comme semblent nouveaux chaque jour les soleils le matin et les lunes durant les nuits ou au crépuscule, quand ils et elles revêtent des atours mordorés ou diaphanes). 

Me rend inquiet sur ma capacité à traduire ces infinitésimaux de ce que lourdement j’ose appeler l’âme, ce for intérieur dont l’habitance est comprise entre l’animal et le (sur ?)homme, le ça et le (sur ?)moi de la deuxième topique (mais je déraisonne, ces appellations sont surannées et grotesques face à l’infinitude du moindre de nos ébats internes, de nos délibérations intimes). 

...
Oh ! si nous pouvions meubler nos appartements privés de mille et une valeurs, de mille et une beautés somptueuses sans coup férir ! si seulement je savais accumuler les navires jusqu'à remplir mon port de plaisance de yachts multicoques ou de caravelles élancées avec des gréements impeccables, des accoutrements de haute mer, et ensuite faire voyager ces navires sur les flots impérieux et les faire glisser sur les « gouffres amers », qu’ils m’apportent enfin un peu de l’air du large et dans leurs cales que je vois spacieuses, ces épices de l’orient, ces coprahs des Tropiques, ces produits exotiques aux envoûtantes odeurs, pleins du large comme d’un enfant, que ma maternité saurait faire accoucher… 
...

Ah ! me dis-je, endolori de tant d’incomplétude, de cette verve facile et lâche, hélas ! qui me vient au premier jet, il faut attendre, attendre et attendre encore, et chaque nuit allumer le phare et les sémaphores en espérant que les Aigues-Mortes ne vont pas laisser s’ensabler tout navire dirimant. Le port de mon plaisir sera au bout de mes efforts.

Les mortuaires splendeurs du passé rejoignent au ciel du soir les derniers rayons d'un astre rougissant d'avoir encore une fois à nous quitter sans avoir pu changer la face de notre petit monde...






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