De ce que la vie ne peut se concevoir
sans une forme ou une autre d’écriture, de tag, de glyphe, de
trace, ce me semble porter avec l’homme le fossile qu’il devient
dans la glèbe.
Et d’ailleurs quelles traces laissons-nous pour nos
lointains descendants, nous qui brûlons les corps, ou les enterrons
dans les cercueils capitonnés, où ils sont voués à ne laisser que
des cendres, paix à elles.
Mais qui nous connaîtra quand notre
civilisation aura été ruinée, et que de nous il ne restera rien,
sinon des données sur des supports de vanité, volatiles, éphémères,
illusoires ?
Et donc déjà sur la piste de l'envol vers le pays
paisible des cerveaux oublieux. Même le métal sera fondu quand les
bombes thermonucléaires auront embrasé la terre.
Des fossiles
vivants c’est ce que sont nos mémoires enjolivées, ce que sont
nos cerveaux embués et même embouteillés de connaissances, dont la
gravure parfois nous plaît mais qui ne durent que l’espace si bref
d’une vie… des fossiles dans une strate inatteignable, grimés en
fantaisies par le vide, la vacuité d’une époque inhabitée par
l’Esprit.
A moins que...
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