mercredi 30 septembre 2015

L’angoisse de la page blanche, et rouge...

L’angoisse de la page blanche
Cymbale retentissante
Henri Dunant, créateur de la Croix-Rouge,
première ONG au niveau mondial, initiée
lors de la bataille de Solférino
Oripeau d’infini
C’est la hantise du dilettante
Qui vous écrit

Elle parle de ventre moche
De moustaches raccourcies
Et de ces vilains boches
Qui ont les paradis


(...)

Car l’art est une chanson
Qui s’arrête à l’hameçon
Et mord sans se blesser
Le vers que l’on a fait

Il festoie dans la nuit
Comme une poussière d’étoile
Qui remuerait amie
Les couleurs de tes toiles

Si zut pouvait compter
Comme un pied sans orteils
Le thé serait comblé
D’un vertueux réveil

A la fraîche et comme gris
Zigzaguant les sentiers
Battus par tant d’armées
Que le fol ennemi

A bel et bien souillés
De ses bottes tannées

Amateur de surprises
L’ennui est une lise
Qui borne mon chemin
Et me rend plus mesquin

Qu’un artiste raté
Il est un assassin
De mes vertes années
Et des baisers si vrais

Dont j'aurais tant voulu
Il change mon portrait
Dans un rire étouffé
Et me fait un poilu
La mine ébouriffée

Dessin de l'auteur,
d'après un tableau de MC Escher (?
Je ne me rappelle plus qui l'a peint...)
Dire je c’est parier
Sur un futur réel
C’est signer de plus belle
Au bas d’un beau papier

Dans l’herbeuse vallée
Où gémissent prostrés
Les soldats déboutés

Un rongement des chairs
Une gangrène au désert
C’est à Solferino
La bataille achevée

C’est à Solferino
Henri humble et discret
Que tu as condamné
L’horreur et son credo

Tous ces corps déchirés
Portaient le lourd fardeau
Des combats inégaux
Et de leurs héritiers

Là un sbire estourbi
Quelqu’un à amputer
Un enfant de la vie
Aux membres écartelés

Frontispice égueulé
Des canons mortifères
Un autre appelle sa mère
Dans son sang écrasé

Le champ est en labour
O vide et désamour
Semailles ensanglantées

Qui reviennent nous hanter

Aux esses et aux détresses
Un cadavre accroché
Fait mine de paresse
Quand il est remué

Un vent fait la promesse
Détestable caresse
Des échangeurs de paix
Contre cet art abstrait

Les travailleurs poètes
N’ont que faire de vos fêtes
Armistices écuelles
Aux souffreteux cruels

Dans l’étouffoir farouche
La croix vermillonnée
Épouvantail aimé
Vient apposer sa bouche

Sur les abandonnés

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