lundi 2 mars 2015

Retrouvailles à Nîmes



J’ai longuement désiré passer ce moment avec toi
Dans la voiture les kilomètres s’entassaient comme des feuilles

Et soudain je n’avais plus de place, ne voyais que le brun des feuilles mortes
Mes souliers étaient lourds sur les cathédrales de l’amour et de la vitesse

Et je fonçais, tendu vers toi comme une amitié délogée qui cherche ses repères

Étale comme un nabab, en proie au doute de la véritable sentence
Comme anesthésié par ta douceur qui s’approchait

Qui m’envahissait.

© M. M.
Je retourne au pays natal comme un garnement pris de nostalgie
Mes mains sont moites d’attendre le moment de te serrer dans mes bras

Et je sens crocheter l’aveugle que je suis
En proie à un désir d’aller plus loin et plus avant

Comme une porte qui grince
Mes boîtes à gants sont pleines
Et un sourire point à mes lèvres

Je suis rire, et retenu depuis si longtemps !
Je fonds comme un cierge dans un caveau béant

Et mon âme est si tiède dans les mélopées de la voussure

Que je m’endors heureux aux pieds de la rivière
Où coulent des jours heureux comme des ombres choisies

Et où le verdoyant embrasse
Le soyeux décor de tes guipures de tes dentelles

Dans l’âtre tu as mis un rideau sans pareil
La danse de tes yeux de tes mains de ton corps

Qui balbutie des merveilles et félibrige les étincelles
De la langue des preux contreforts de la ville

J’ai longuement désiré passer ce moment avec toi

Et maintenant tu sais je suis comblé comme un plein sac de froment

Il nous faudra relire ces contes étrangers qui nous faisaient grandir

Et bercés d’assouvissement nous lover l’un dans l’autre
Comme de petits enfants.


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