J’ai longuement désiré passer
ce moment avec toi
Dans la voiture les kilomètres
s’entassaient comme des feuilles
Et soudain je n’avais plus de
place, ne voyais que le brun des feuilles mortes
Mes souliers étaient lourds sur
les cathédrales de l’amour et de la vitesse
Et je fonçais, tendu vers toi
comme une amitié délogée qui cherche ses repères
Étale comme un nabab, en proie
au doute de la véritable sentence
Comme anesthésié par ta douceur
qui s’approchait
Qui m’envahissait.
Mes mains sont moites d’attendre
le moment de te serrer dans mes bras
Et je sens crocheter l’aveugle
que je suis
En proie à un désir d’aller plus loin et plus avant
Comme une porte qui grince
Mes boîtes à gants sont pleines
Et un sourire point à mes lèvres
Je suis rire, et retenu depuis si
longtemps !
Je fonds comme un cierge dans un
caveau béant
Et mon âme est si tiède dans
les mélopées de la voussure
Que je m’endors heureux aux
pieds de la rivière
Où coulent des jours heureux
comme des ombres choisies
Et où le verdoyant embrasse
Dans l’âtre tu as mis un
rideau sans pareil
La danse de tes yeux de tes mains
de ton corps
De la langue des preux
contreforts de la ville
J’ai longuement désiré passer
ce moment avec toi
Et maintenant tu sais je suis
comblé comme un plein sac de froment
Il nous faudra relire ces contes
étrangers qui nous faisaient grandir
Et bercés d’assouvissement
nous lover l’un dans l’autre
Comme de petits enfants.
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