mardi 17 mars 2015

Le pont de Trinquetaille

Je me sens tout à trac
par l'humeur envahi
d'un valétudinaire
en mal d’Eurasie

l'euphorbe de tes yeux de tes mains de tes plis
me rend attentif aux feulements de la ville
et dans le matin calme de la rime facile
j'entends tourner sur mon divan lourd de pluie

les larmes de l'orange
sont autant de plaisirs
pour repeupler l'étrange
de nos doux souvenirs...

Vincent van Gogh, le pont de Trinquetaille, 1888
dans un bruit éclaté
sur le parquet ciré
je pense à la belle mort
qu'a connue le miroir
le miroir de la paix

Je me sens tout à trac envahi
par l'oubli et le morne attrait de la nuit

mes enfants autour
du paratonnerre
ont un mal d'amour
pour l'avant-guéguerre

tous mes amis ! Soyez intelligents
et gardez-vous de penser à l'argent
au pouvoir de la langue
et aux temples qui tanguent

mon âme ?
un quidam
qui ne sait où loger
te l'ai-je raconté

et j'ai cassé les pailles
de mon ballot d'été
pour pouvoir me terrer
du côté des faubourgs

sous un pont un peu gourd
le pont de Trinquetaille
celui de l'amitié
et de nos retrouvailles

ratées


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