lundi 30 mars 2015

                     ... A l’angle de l’hiver












Quand rugit le silence
Et qu’entrent dans sa danse

Les insectes graciles
Qui chassent le triste sire
De leurs ailes bourdonnantes

Comme bourdonne l’eau qui sourd
Et trace très longtemps
Un sillon de fraîcheur
Sur le fond du vallon

Déjà loin le dégel
Et le fracas des glaces
Qui tombent et se brisent
En milliers d’étincelles

On perçoit très confus
Le trépas de la Nuit
Dans sa robe de moire
Et son grand châle gris


File doux assassin
Qui cassais nos pantins
Qui cinglais nos visages
De tes sombres nuages

Dans l’arbre au paradis
Il y a des mirages
Et si l’été est sage
C’est promis c’est promis

Nous en cueillerons le fruit

Nous en cueillerons le fruit

Comme, enfants,
nous partions
Par les bois enchantés
Ramasser aux orées
Les pousses de champignons

Sorties de leurs cocons

Maintenant au soleil
Vont perler les nuées
Qui ourleront de miel
L’échafaud fracassé

La porte du sommeil
Et l’ampleur du grand ciel
Sous la toison vermeille
De nos vertes années

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