mercredi 29 novembre 2017

Au fondu des choses, au tréfonds de la vie




« L’écrivain doit accepter avec
orgueil de porter sa propre date, sachant qu’il n’y a pas de chef
d’oeuvre dans l’éternité, mais seulement des oeuvres dans
l’histoire ; et qu’elles ne se survivent que dans la mesure où elles
ont laissé derrière elles le passé, et annoncé l’avenir ».
Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman

Nous voulons vivre à tout prix, je veux vivre à tout prix, mais quel scandale, quelles pierres d'achoppement nous font tous chuter irrémédiablement dans le néant ?

Quelles inflorescences vénéneuses, quels abois de chasse à courre, quels retraits stratégiquement inexplicables ou encore inexpliqués viennent nous enluminer de ténèbres ? 

C'est la grande question qui m'a hanté comme un serpent de terre et de mer, un amphibien et un gobie sauteur sur la plage de ma vie.

Nous voguons à la surface du monde, promenons des poteaux indicateurs avec nous dans ces pérégrinations insensées, nous manœuvrons équivoques dans le grand cabas de notre civilisation, essayant obstinément, contre les lois de la nature, contre vents et marées, de nous hisser jusqu'au haut du panier, même local. 

Briller, un instant, à la surface visible des choses, comme un reflet plus ou moins incertain, évanescent, sur le ventre d'une série de casseroles en cuivre poli alignées au mur de la cuisine du diable.

Vanité des vanités. 

© M. MM
Recherche de la sagesse sans pouvoir la cerner, l'associer à nous autres, la laisser entrer en nous comme une onde de vrai bonheur durable.

Nos vies, buées d'exhalaisons, avant la dernière... lors de ce douloureux instant où nous quittons la scène à petits pas ou même avec fracas et célérité, peu importe en fait.

La question suivante me taraude depuis longtemps  comme une larme rentrée : que pensons-nous au tout dernier moment, quelle est notre dernière et ultime idée, avant de glisser dans le Néant de la tombe ?

Je voudrais que ma dernière idée soit pour toi mon Amour.