"Le hasard est le plus grand romancier du monde : pour être fécond, il n'y a qu'à l'étudier.
La
Société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire."
Balzac : La Comédie Humaine (1842) ; avant-propos
Je crois en Dieu, façon un peu
abrupte de dire les choses, de les présenter en fait quand on est
timide mais il est vrai comme disait mon oncle que le papier se
laisse écrire.
Et le discours se laisse dire.
© M. MM |
Lui n’est pas
foncièrement de ce côté-là du récif, mais il en fait un récit
de circonstance, il joue avec les moirures du raisonnement, il se
joue des pièges relationnels et n’affirme jamais être athée
(loin de lui cet aveu, qui pourtant n’en serait qu’une moitié,
tant il respire un égoïsme de grand aloi, naturellement, sans le
vouloir).
Il est bien vrai que les athées ne sont pas égoïstes, en
général, mais chez lui on s’attendrait à voir un reniement de
cette sorte, tant il est imbu de son moi.
Et de son ego.
En fait, je
lui ressemblerais au fond peut-être, mais je ne saurais me l’avouer
sans souffrir dans mon je le plus caparaçonné.
Il y a un certain nombre de
prérequis dans l’idéologie ambiante, que je ne saurais accepter,
ni même admettre, tandis que lui, tout de go, les enfourche comme
autant de chevaux gagnants.
Oui dans une autre vie il serait jockey
du système, de l’Establishment ; il serait même prêt à
tous les renoncements alimentaires pour passer du simple stade
d’aficionado à celui de picador…
(...)
Penses-y à ton personnage, observe,
fréquente les spécimens de cet acabit, de ce tonneau.
Alors tu
auras plume et aile, alors tu danseras sur les mêmes plages
horaires (ou horreurs), alors tu traduiras leurs éminences comme
leurs échecs les plus cuisants.
Erreur !!!
Ne t’approche pas
de ces gens qui te répugnent, comme l’animal connaît de toute
éternité son ennemi, tu ne peux vivre que camouflé parmi lui, et
tu hais le camouflage comme le froid mimétisme.