Un autre drame se joue des orties
brûlantes de mes joues
le sang jaune de mes ictères
si tu veux nous irons où j’ai
vu enterrer grand-mère
du côté des bouges immobiles, sirupeux souvenir de nos années manquées
là où sirotent les blafards
les blêmes et les éthérés de service
dans le creux des arbres
morts, où s’installent les écureuils en proie à leurs fausses
couches
un drame immense qui ne fait rien
que de cesser de s’écrire pour la fin des vœux et des aveux
un carrousel affreux de lueurs
sans pareilles de foutaises et de tourne-poubelles
le fouilleux interstice de nos
velléités fait tomber
l’archifesse de nos grands camaïeux sur les épaules avachies
de l'archimandrite
d'Eurasie
l’alibi le paltoquet de nos
chansons,
le bibelot cru de nos soupières de
nos grimoires de magistères
nous irons là pensifs et bas
embouteillés de fausse joie comme portés sur
les échasses de guingois
qui nous servent de guides dans le
maquis de nos soupirs
je mugis comme un lion de
Belfort
silencieux et... mort
les humbles connaissent les
transferts de public en public
jusqu’au dernier port
un autre râle pour terminer ce
bout de rien un déclic pour la
dernière pose
ce matin, je panse mes plaies
avec du sainfoin
Les images de l'abattoir me laissent glacé et rougissant
l'insoutenable à bout portant
l'insoutenable à bout portant
(Les enfants manifestent à côté
du Concordat,
et je pense qu’ils ont
raison de vouloir vivre
et de crier la vie, la vie, la vraie (!)
avant qu'il ne soit trop tard)
comme un train de la mort
passe sur un pont
et s'éloigne
tranquillement
et s'éloigne
tranquillement
septembre 2007- octobre 2015
Photos : musée Miniature et Cinéma, Lyon prises en 2013