Elle bruine son crachin quand il fait
beau et sourit sous l’orage
Je parle avec mes mots de vérités
hors d’âge
Ma poésie résulte d’une mauvaise équation imaginaire/réalité
De prurits insensés et de cibles
ratées
Ma poésie ne mérite pas son nom, ni
ses sonorités
Elle a comme scissiparité la division
cœur/esprit
Une sorte de conglomérat de nations
ennemies
Un sigle et un portrait aux colères
infinies
Aux couleurs tintamarres et aux sons
vivipares
Comme un rejet vers le grand large
Des bateaux et des barges
Je parle mais est-ce vraiment moi qui
oeuvre
Et qui émets une virgule méprisable
De cœur manquant et l’âme coupable
Ridule sur la surface égale de ce plan
d’eau
Comme une légère grimace sur un
tableau
Mes poèmes enlacés se trémoussent et
se traînent
Comme des racines investissent et se
reprennent
L’une à l’autre le terreau qui gît
tout au fond
Là où nul n’entre sauf à être
lombric ou raton
Je perds encore ma contenance devant
cet hémicycle
Mes paroles sont denses avec ces mots
qui giclent
Je me mets à rimer si dangereusement
Comme un pauvre églantier sur une
terre qui ment
Tous mes sauts à l’élastique se
perdent
Dans les espaces cadrés de mauvaises
herbes
Et je meurs chaque instant de me
découvrir là
Pendant et lamentable comme un grand
échalas
Je me mets à laisser mon erre
m’emporter
Et alors c’est la fin de mes vertes
années
Je deviens sec et dru comme un coup de
bâton
Mon art lui s’ingénie à demeurer
baron
C’est la fin d’une chanson jetée aux candidats
Les mots s’alignent et pleurent de
leur orphelinat
Je compte les pieds comme on compterait les ronds
Mon coeur a froid soudain et c’est comme un ronron
Que de peurs subalternes sont ainsi
entamées
Qui finissent de pourrir du côté du
grenier
Je périple ma vie en un grand
entonnoir
Finirai-je mes jours comme dans un
roman noir
Le work in progress se délite lui à souhait
Débouté de l'amour et sevré de
l’abstrait…
1er mai 2006/2015
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