samedi 30 juin 2018

L'amour sublime...




Merci pour vos messages ensoleillés d'amour...

L'amour, l'à mourre (jeu de mots lacanien), face à l'éternel, le grand, le sublime amour. 

Il transforme et nettoie, il est purificateur (le mot vient du grec "to pur", qui veut dire le feu) et incantatoire, il convoque les vivants autour d'un feu de bois, dans le crépuscule des dieux, près d'une orée, dans un paysage de bocage et de chemins terreux.

Flamme and Co. ©M.M.
L'amour évoque et l'amour tue, l'amour fait marcher les paralytiques, il envole les inerties, il dégage l'énergie de la pierre ensevelie, l'amour décalque le printemps à toute saison, l'amour bricole comme un génie, avec des restants de jeunesse, il défalque sur nos impôts le dû et le dur, il embranche les chemins, vers un pays d'azur, il massicote les négations et retricote les relations. 

L'amour voit, quand nous sommes aveugles, l'amour parle, quand nous nous taisons. 
Il délivre les horizons prisonniers de notre vision, il arrache les coeurs meurtris à leurs funèbres oraisons, il manigance l'ahurissement pour mieux tromper nos insomnies. 

L'amour côtoie les gérants du vrai, l'amour déploie un clair-obscur, qui nous attire dans le coin d'un tableau de Vermeer ou de Brueghel. 

L'amour étaie nos vieilles pierres, il embouteille nos misères. 

L'amour est flot d'émerveillements, il inonde nos jardins secrets. 

L'amour gravit toutes les montagnes, il arrose tous les déserts, il est paradis et éther, il emmène jeunes et vieux vers la mer, l'amour étanche toutes les soifs, l'amour dérange et l'amour croît, comme un bambou sorti de terre, qui deviendrait banian ou baobab.

Ah si l'amour nous est conté, c'est qu'il est pur, se contresigne par un paraphe, un blanc-seing à l'amitié, l'amour joue de nos timidités, il chasse d'un coup l'inimitié. 

L'amour crevasse nous fait chuter, l'amour cravache nous fait gagner. 

L'amour à-coups ou l'amour velours, l'amour avec tous ses atours, est comme une perle mise en valeur, au front d'une femme-fleur. 

L'amour est un sacré grigou, un vrai voyou quand il s'y met, il crache sur les conventions, avec une sorte de prétention, qui n'est que pure provocation.

L'amour... si l'art est parfois abstrait, l'amour lui reste concret, il est pourtant si haut placé, qu'on sait qu'il est privatisé, il n'a pas de marché car il n'est jamais esclave... comme l'art, il est éternellement libre... tout en nous obligeant.

L'amour plaide et l'amour gagne, il est l'avocat du prisonnier, le défenseur des opprimés. 

L'amour bravade n'est entravé, que par les sots battant monnaie. 

Il se distingue par son côté inestimable, indiciblement irremplaçable... 

Il défie nos définitions, il corrige nos imperfections. 

Il poétise nos chansons et termine sa grand'course par des pirouettes enchaînées, comme un enfant terrible qui n'aurait pas fini de nous étonner par sa souplesse et son cachet.



mercredi 27 juin 2018

Le chien de ma chienne...



"Hier, j'étais un chien. Aujourd'hui, je suis un chien. Demain, je serai probablement toujours un chien. Bon sang ! Il est vraiment difficile d'obtenir de l'avancement !" - Snoopy, Charles Monroe Schulz.



Écrire pour écrire
je pense bien à toi
seulement
une petite chose me taquine
est-il vrai…
que tu n’as pas sorti le chien et qu’il a fait partout dans la maison,
ou alors…

Parier pour parier
ça veut dire ne plus espérer gagner,
juste garder un chien de sa chienne au vainqueur qui a forcément triché
quelque part ça rassure de participer, même si…
Attention au chien ! © M.M.
au fond on ne peut s’en sortir de sa mauvaise passe
et manque…

Tu gardes ta répugnance pour ma danse
et il faut bien admettre que le beurre est rance et la rime en transe facile et gracile

nullos mon truc de toutou attardé

Épée contre estoc
j’ai de la colère en trop
un débord de sabords
et juste avoir du chien ça décolle les oreilles et les avions à réactions… aux abois.

je veux dire c’est ainsi qu’on peut savoir le fin du fin… à la fin des temps. Pas à la mi-temps

je déballe tout et je recommence
Écrire pour écrire…


mercredi 20 juin 2007








lundi 25 juin 2018

Quand on n'a que l'humour... Pistaches... de pastiche...




"Si tu veux critiquer, fais l'humour, pas la haine..."
Paul Carvel, Sel d'esprit, 989 - 2005

Quand on n'a que l'humour
Pour calmer les mâtins
De caresses du jour
et de peaux de chagrin

Quand on n'a que l'humour
Pour diminuer l'aigreur
Du vin âcre au détour
De ses mortes couleurs

Quand on n'a que l'humour
Dans le blanc de tes yeux
Pour singulier Kippour
Ou baiser mystérieux

Mike au Logis... © M.M.
   Quand on n'a que l'humour
   A l'aune de tes mains
   Pour unique chemin
   De simple troubadour

   Quand on n'a que l'humour
   Pour forcer Présidents
   Ministres et leur grand'Cour
   A être indépendants...



Alors sans voir grand-chose
Que le teint matinal
Et la pâleur d'une rose
Officiante de fanal

On aura dans nos cœurs
Le sang du vrai bonheur
Un vin d'une vraie teneur
Une amphore de douceurs

Mais oui tenez-vous bien
Froment et vous levains
On aura dans nos pas
Du pain pour tous les gars

Du monde entier !!!

Les 22/23 mai 2018



vendredi 22 juin 2018

Poème en trois secondes







Le peintre Michel Solé en train d'oeuvrer au couteau... © M.M.


Poème en trois secondes
Une deux trois
Quelques points noirs
Et très franchement

Pas assez de luminosité
Sur ton écran
Je suis victime

Des pas de géant
Que tu t’imposes
Quand le retour
Vers le possible
Devient amour
De codicille





mardi 19 juin 2018

Alaternes épreurés... ou cette lutte...







Qui sera meilleure, vraie comblée cette patrie
Pour l’amour de laquelle nous nous sommes évanouis
Dans l’heure nous prairies nous vallons jadis gris
Resplendissons d’aurore, d’un millénium, au prix

Eglise Saint-Lazare, Avallon.
De la fin d’un système, de la césure d'un thème
Qui leitmotive le monde dans son noir érythème
De la fin compassée des outrances agréées
Soutenues et payées par les grands condamnés

Par ceux dont la conduite est à jamais noirée
Encadrée comme un faire-part d’endeuillés

Alaternes esseulés dans la belle forêt
Où mourront empalés les futiles regrets

Comme portés par les vents dans le mail des déchets




samedi 16 juin 2018

Abey...



Il me semble, ce soir,
Que nous sommes entrés dans le jardin, dont l'ange
A refermé les portes sans retour.
Yves Bonnefoy - L'été de nuit, I


Nos corps étaient faits pour se connaître pour s'épouser
L'étoffe du rêve nous a conquis le temps passé
Et nous nous sommes reconnus dans la nuit la plus sombre
le glas de nos allers a sonné celui de nos retours
Et nous n'étions plus que des ombres
Avant que de nous rencontrer
Dans le couloir noir à t'attendre
Je percevais obscurément l'arc de tes jambes
de tous tes pas l'ambre
si tendre


le regard profond de ton pourquoi

Dans le suroît oblitéré des nombres
voilà ton nom
Abey...



L'aube aux abois
Le méplat de nos mains
Et la paume de tes seins

Et ton âme
Éperdue comme un chien
Errant à travers les nues du matin
Cherchant son chez-soi chez les autres
et attendant la provende du vent
Et les bienfaits du vendre.

Abey...
L'arme des arrois
Un rien qui t'arrime à la loi
et ce sida qui te hante
comme un meurtre sans meurtrier
Comme un feuillu sans feuilles
et une herbe sans brin



Abey...
La force de ma joie
Une arme sans objet
Un objet sans rejet
Une armoire sans son ventre
Un étal sans chalands
des rimes sans argent



La mie sans pain et le pain sans amis
Comme une crinière sans vent
Sans jamais de vent
Cheval fourbu sans écurie
Dans le ruisseau des herbages drus
sans abri

Je t'aime d'autant que je ne te comprends pas tout à fait
Et cela me donne envie de te retrouver
De t'aimer sans explications
Sans remontrance sans délation

Et de remonter le temps
avec tes cheveux d'un blond cendré
Abey tes ors passés
Tes reins cambrés
Et tout le morne de la vie
Im-partie


23 mai 18 - 22 juin 2018






jeudi 14 juin 2018

Prière d'amour de l'autiste






J’aimerais bien avoir ta manière
- douceur d’un été sans plaie –
Tu es mon cœur plénier
Tu es ma mère

J’aimerais tant connaître l’enfer
Où tu cherches à m’entraîner
Même si tu t’en défends ma mère
Et que je me laisse guider

J’aimerais gravir l’escalier
Qui mène dans les greniers
Pleins de grains et de beautés
Et que tu te laisses guider

Dans le blockhaus de mon état
De gosse
Où je suis bel et bien enfermé
Moi l’autiste, moi le précoce
Je cherche la sortie câblée

Arrimé à ces amarres
Montpellier, le 13 juin 2018. © MM
Qui m’emprisonnent à moitié
Je crois que j’en ai vraiment marre
De cette intenable amitié

Sans cahot, sans accroc
Comme si la cicatrice
M’était rectrice
Qui défigure toujours trop

Je t’aime comme un passereau
Comme un étourneau falot
Tu as pansé mes plaies et mes pleurs
Tu as la teneur du bonheur

Je perce mes dents sans douleur
Et j’entends le pas rassurant
De ma mère qui tout à l’heure
Viendra me bercer doucement

Dans ton absence-présence
Je creuse mes méninges à chercher
Pour qui d’autre tu dépenses
Tes paroles calmantes à souhait

Je cherche la félicité
Entre tes bras sans concurrents
C’est du moins ce que dorénavant
Je m’attacherai à prouver

Oh maman, étoile du jour déclinant
T’en souvient-il s’il te plaît
De ces morts insoupçonnées
Qui décoraient mon étang

Je vivais et je mourais,
Comme étant et déjà dépassé
Je pleure encor sur ce temps
Où nous renaissions autant

L’un que l’autre dans cette étreinte
Qui nous ressuscitait
Comme deux êtres qu’éreinte
Le départ des embarqués

Dans une histoire inachevée


26 avril 2006

mardi 12 juin 2018

Semi-Detached House ou le SDF et la paix entre les deux Corées.




"Ce qu'il faut surtout pour la paix, c'est la compréhension des peuples. Les régimes, nous savons ce que c'est : des choses qui passent. Mais les peuples ne passent pas." - Charles de Gaulle

"Et je pense à Coré l'absente ; qui a pris 
Dans ses mains le coeur noir étincelant des fleurs
Et qui tomba, buvant le noir, l'irrévélée,
Sur le pré de lumière - et d'ombre. Je comprends
Cette faute, la mort. (....) Mais oui, je prends.
La faute de la fleur coupée nous est remise,
Toute l'âme se voûte autour d'un dire simple,
La grisaille se perd dans le fruit mûr.

Le fer des mots de guerre se dissipe 
Dans l'heureuse matière sans retour."
Yves Bonnefoy - le Dialogue d'Angoisse et de Désir, II


Japon : arbre 

  • Bonjour Dudule, comment tu vas aujourd'hui ?
  • Ça va, ça va bien, même !!
  • Ah ! Voilà une chose qu'elle est bonne !!
  • Oui, je suis heureux de la poignée de mains des présidents Trump et Kim Jong-Un... à Singapour, je l'avais presque prévue dans mes rêves les plus sensés... ou insensés, comme tu voudras...
  • Ah bon ! Raconte-moi un peu !
  • Eh bien, lors d'une pérégrination à l'étranger, le pays je le dirai pas, la date non plus sauf que c'était en début de cette année, j'ai rencontré un jeune Coréen instruit avec lequel j'ai voyagé en autocar, et je lui ai expliqué, en anglais, pendant des heures, comment je concevais une paix possible entre les deux Corées.
  • Ah ! Tu parles anglais ???
  • Oui, entre autres langues, je parle six langues, et étudie encore d'autres langues quand j'ai le temps, l'occasion, et que la Médiathèque m'accueille malgré mes odeurs de... sainteté !
  • Hahaha !!! T'es en odeur de sainteté !!! Mais parle-moi un peu de ta théorie de la paix entre les deux Corées, ça m'intéresse...
  • Oh ! Elle est simple, tu sais. Je compare les deux Corées à une « semi-detached house », comme une maison jumelée avec deux étages, un grenier, un sous-sol par unité, et pour faire la paix entre les deux familles en bisbille, il y a une solution simple : il faut des "passages" à tous les niveaux de la maison mitoyenne, des voies de communication entre les sous-sols, les rez-de-chaussée, les étages et aussi au faîte, bien sûr, entre les greniers. 
    Aux étages supérieurs, le commerce international, les contacts d'entreprise à entreprise entre les deux pays : il y en a forcément au moins un peu, et aussi les journalistes, les équipes de télévision, les documentaristes en tournée parfois en Corée du Nord, et vice-versa, puis au sommet de la pyramide, comme aux Jeux Olympiques de Pyeongchang - ce n'était pas réellement le sommet, mais c'était quand même très "officiel" très visible au niveau mondial-, ou lors de rencontres entre homologues des deux pays concernés. Ainsi la paix est rendue possible : tout ne peut se dire officiellement, certaines choses doivent se dire mais rester en partie secrètes... la communication sera établie au sous-sol, puis à divers niveaux d'interrelation. La compréhension mutuelle exige des efforts à ces différents échelons.
  • Ce qui veut dire ??? 
  • Ce qui veut dire que si on veut faire la paix entre les deux Corées, il y a des choses différentes et adaptées qu'on peut se dire à différents niveaux des deux sociétés : au niveau des « taupes », des espions, des agents doubles et des « cloportes » de la cave, les bas-fonds de la société, mais sur ordre du sommet, on peut donner des infos toxiques ou pas, mais réellement mesurées... et au niveau des ouvriers et des employés du rez-de-chaussée symbolique, même chose 
  • Comme on a pu le faire dans la « politique du ping-pong » dans les années 70 entre les USA et la Chine – lors de rencontres de ping-pong, au Japon je crois, des Américains et des Chinois ont noué des liens et favorisé la paix entre les deux puissances –. Ah ! Je vois ! Tu veux une paix à tous les niveaux !
  • Oui : c'est très important, si on veut réunir les deux Corées, et cela doit se faire ou s'amorcer bien avant les pourparlers officiels. Le pouvoir nord-coréen pourra peut-être alors accepter la réunification...
  • Et tu crois que le pouvoir nord-coréen voudra abandonner la partie ? Les dirigeants risquent, si on fait réellement la paix, de perdre leur place, voire d'être jugés par le peuple qu'ils ont -si mal- dirigé... ???
  • Oui, mais si, par exemple, on échange la dénucléarisation de la péninsule contre l'assurance d'une place au soleil pour les dirigeants nord-coréens, une « retraite dorée » pour ainsi dire, un peu comme pour Gorby (qui a fondé la Green Cross International au moment de son éviction de la politique intérieure)
  • Oui, il a fini par faire autre chose que du communisme mâtiné de libéralisme...
  • Et si on assure Kim Jong-Un et son gouvernement d'une impunité totale pour leurs erreurs et leur mauvaise gestion...
  • Oh ! Tu vas un peu vite en besogne je crois... il y a aussi les membres influents ou non du Parti...
  • Oui, bien sûr, mais j'aimerais tellement qu'il y ait la paix, c'est ce que j'expliquais au Coréen que j'ai rencontré en voyage... je lui ai même fixé un délai raisonnable pour y arriver...
  • Ah bon ! Combien de temps ?
  • Je te le dirai si ça se réalise... hihihi
  • Bon, Dudulle, tu sais pas, ta théorie me donne des idées pour le conflit israélo-palestinien...
  • Eh ben ! Ça serait pas trop tôt qu'on trouve des solutions pour les problèmes épineux de ce genre, crois-moi...
  • On en reparlera peut-être... je dois filer.
  • A bientôt, et n'oublie pas la petite pièce pour le clodo polyglotte... et un peu foutraque...





samedi 9 juin 2018

Je me rue sur mon éther, je me saoule, je m'enterre...





« On ne plaint jamais dans autrui que les maux dont on ne se croit pas exempt soi-même. » - Jean-Jacques Rousseau
« Quand on se plaint de la méchanceté d'autrui, on oublie cette autre méchanceté plus redoutable encore, celle qu'auraient les choses s'il n'y avait pas autrui. » - Gilles Deleuze




Il aurait bien voulu s'exprimer, non pas faiblement, d'une façon qui lui aurait alors semblé une imposture, une usurpation, mais avec des mots crus, bien assaisonnés, loin des fadaises qui sortent habituellement de la plume des grands pontifiants, des farcis de culture cultivée, des farceurs de l'intellect dégingandé.

Il lui semblait qu'ils pullulaient ceux-là, et qu'après s'être nourris des restes des géants, ils pondaient leurs déjections, leurs boules de poils, leurs ruminations gastro-duodénales des Classiques (dont on dit qu'ils éclairent tels des fanaux nocturnes le monde grouillant des ports de commerce de la littérature mondiale).

Rien ne pourrait, lui, le rassurer sur sa concision, sur le peu qui sortait de ses tripes, sur le non-sens de ses précisions maladives et indigestes justement.


Cirque de Navacelles, Gard, © M. Marchand
Un monde entre le peuple tonitruant et loquace, sûr de sa faconde et qui piétine en dansant les parterres de la vraie littérature, et lui, avec son quant-à-soi et son laconisme, cet abrivent bien vu par les connaisseurs de la vraie économie, celle des mots et des concepts.

Car pour sûr il ne fallait pas une pléthore de pensées, mais un essentiel, un compendium, un vademecum de l'idée.

Derrière les regrets éternels et éternués de sa prose, on sentait l'étourdissement et les vapeurs de l'alcool, les remontrances subtiles de l'éther.

Voilà la couleur secrète de son ton lapidaire. Le prurit invariable qui le démangeait si souvent.

Foin de toutes les influences, assez de cette horde de « maîtrelets » qui vagissaient sur la grand-place en dessous de son balcon. 

Las ! 
Rien ne pourrait perdurer -encore moins percer- de ses lamentations intérieures, délicates, intimes, surannées comme des marrons glacés de l'hiver qu'on sortirait de leur boîte en été...

Il divaguait.

C'était abrupt, finalement, cette falaise de mots, le saut dans l'inconnu, les rocs découpés et la mer houleuse des phrases possibles à l'infini.

D'un côté le désert, de l'autre l'océan vide et hurlant.

Son imbécillité, et l'innombrable pluriel des virtualités à concrétiser.

Qu'il aurait tant aimé rendre réelles, même à travers la nébuleuse des flacons de l'ivresse.

Être, à travers l'espace du temps.


20 avril 2007 - 9 juin 2018

lundi 2 avril 2018

Extrait d'un mémoire sur l'Actualisation verbale : Freud et les actes langagiers manqués


Freud et les actes langagiers manqués


Freud, esprit pénétrant s’il en fut, ne s’est pas laissé tromper par le caractère apparemment aléatoire des actes manqués, mais y a presque d’emblée reconnu une marque de l’action de l’inconscient sur l’individu. Il est reconnu maintenant que nos actes sont la traduction de notre état intérieur, et qu’il ne faut donc pas dissocier notre moi profond de notre moi « extérieur » ou externe. La périphérie est au centre pour ainsi dire, et le sujet est voué à dévoiler sans le vouloir ses pensées profondes, inconscientes, cachées, par des actes ou des oublis significatifs. Le langage n’échappe pas à cette règle générale, étant le reflet de nos états d’âme et de notre inconscient.
Nous pensons que l’actualisation - en tant qu’opération mentale dont nous avons vu le « tuilage » des instances - est directement concernée par l’approche de Freud sur la « psychopathologie de la vie quotidienne » pour reprendre le titre de cet ouvrage célèbre paru en 1901, et réédité complété plusieurs fois du vivant de son auteur. En effet, les défauts d’actualisation ou oublis, ont été étudiés par Freud dans les chapitres un à trois de son ouvrage. Freud donne de nombreux exemples avec force détails, qui montrent le caractère non anodin de l’oubli des noms propres, des mots d’origine étrangère et de suites de mots. Ces oublis revêtent une importance qui peut s’avérer capitale dans la compréhension de la personne intime qui les commet. Le « vouloir-dire » pour reprendre l’expression guillaumienne n’est pas toujours un « savoir-dire » : il y a loin comme de la coupe aux lèvres. Des notions associées interviennent dans les mécanismes d’oubli (souvent partiel d’ailleurs) (...) La psychanalyse permet heuristiquement de donner un sens –caché au premier abord- à ce refoulement, lequel a lieu dans l’instance de l’à-dire, c’est-à-dire avant le seuil d’actualisation qui se déplace temporellement sur la ligne de la parole prononcée. Ainsi le conscient est du côté du discours ou de la parole, et la langue se trouve, elle, du côté de l’inconscient. Les idées-écrans (Deckeinfälle « idées-écrans qui viennent ») ne sont elles pas refoulées vers l’inconscient, mais elles peuvent en venir plus facilement que l’idée refoulée, et s’actualiser par la réflexion introspective. Ainsi le note Freud :
Berlin, le monde va changer...
« Lorsque j’analyse les cas d’oubli de nom que j’ai observés sur moi-même, je trouve presque régulièrement que le nom qui est victime de rétention possède une relation à un thème touchant de près ma personne et qu’il est capable de provoquer en moi des affects puissants et qui me causent souvent de la gêne. (…) le nom qui se soustrait aurait effleuré en moi un « complexe personnel ». La relation qu’a le nom à ma personne est une relation inattendue, généralement établie par l’intermédiaire d’une association superficielle (caractère équivoque d’un mot, homophonie) ; on peut la caractériser, d’une façon générale, comme une relation latérale. » (1901/1997 : 65-66)
Les lapsus, c’est bien connu, peuvent de même être révélateurs, jouer le rôle de dévoilement de la pensée secrète ou semi-secrète qui nous anime. Ainsi ma mère regardant Bernard Tapie à la télévision en train de chanter « J’aurais voulu être un artiste », me fit cette remarque quelque peu étonnante dans sa bouche (elle qui est plutôt puritaine) : « Il chante en play-boy » (visiblement plutôt en play-back…) Elle avoua que son charme, en fait, ne lui était pas indifférent. Freud note dans son ouvrage augmenté au fil des années un certain nombre de lapsus faits en allemand, évidemment. Il donne l’explication suivante :
« (…) régulièrement, le facteur positif qui favorise les fautes d’élocution – le flot non inhibé des associations – et le facteur négatif – le relâchement de l’attention inhibitrice – obtiennent ensemble leur effet, ce qui fait que l’un et l’autre ne sont que des facteurs différents du même processus. C’est qu’avec le relâchement de l’attention inhibitrice le flot non inhibé des associations entre en activité ; ou, pour dire les choses sans laisser prise au doute : du fait de ce relâchement. » (ibid. : 121)
Ainsi l’actualisation – et Freud a montré qu’elle pouvait être « fautive » aussi bien orale qu’écrite1 – est formatée par le jeu des pulsions conscientes et inconscientes qui sont souvent en conflit. L’auteur de la méthode psychanalytique le rappelle dans le dernier chapitre de son livre :
« Un seul fait signifiant peut être retenu de ces investigations ; plus la motivation de l’acte manqué est innocente, moins la pensée est choquante et, partant, moins elle est capable d’accéder à la conscience, et plus il devient facile aussi de résoudre le phénomène quand on lui a accordé son attention ; les lapsus les plus légers sont aussitôt remarqués et spontanément corrigés. Là où la motivation est due à des motions vraiment refoulées, alors il est nécessaire, pour trouver la solution, de faire une analyse minutieuse, qui peut elle-même par moments buter sur des difficultés ou échouer » (ibid. : 439-440)
(...)
Le mot B, traduction d’une pensée inconsciente, elle-même générée par une pulsion non moins inconsciente, prend la place du mot A, qui est reversé dans l’inconscient immédiatement, mais qui peut resurgir très facilement en général. Parfois le lapsus est un mélange de deux mots, et donc la construction actualisée se trouve être différente de ce schéma de base. Le remplacement d’un mot par un autre surgi de l’inconscient, peut parfois se répéter sans que le sujet s’en rende compte.
A partir de là, on en arrive aux troubles de l’élocution qui ne sont plus à proprement parler des lapsus, « parce qu’ils portent préjudice, non pas au mot pris séparément, mais au rythme et à la réalisation du discours tout entier, comme par ex. le balbutiement et le bégaiement dus à l’embarras. Mais, ici comme là, ce que le trouble de l’élocution nous révèle, c’est le conflit intérieur. » (Ibid. : 182) On peut déceler ce genre de trouble même à l’écrit :
« Une façon claire et dépourvue d’ambiguïté nous enseigne que l’auteur est ici en accord avec lui-même, et là où nous trouvons une expression contrainte et contournée, qui, comme on le dit si justement, louche sur plus d’un mirage, nous pouvons identifier la part prise par une pensée compliquante, insuffisamment liquidée, ou entendre la voix étouffée de l’autocritique que fait l’auteur. » (p. 182-183)
Nous pensons que ce que Freud a apporté sur le plan de l’explication des origines inconscientes ou préconscientes de l’actualisation est capital pour la compréhension et la connaissance de l’inconscient. Nous n’avons pas suffisamment de lectures psychanalytiques à notre actif pour en faire une critique actualisée. Notre escapade dans le domaine freudien nous a malgré tout bien plu, et nous recevrons avec joie vos remarques et critiques, qui pourront utilement compléter notre savoir si limité.

Conclusion


Ainsi la vie de l’esprit, quoique complexe, ne se dérobe pas totalement à l’analyse, et l’actualisation, bien définie par Bally et Guillaume et, à leur suite, par les praxématiciens, peut enfin nous apparaître, partiellement émergée, dans une approche en partie linguistique, en partie psychologique, voire psychanalytique2. Il n’est pas possible de séparer le sujet psychologique de l’actualisation qu’il effectue. C’est ce que Freud a montré dans ses recherches minutieuses dont nous avons brièvement rendu compte. Les poètes modernes de leur côté ont intuitivement compris et intégré les caractéristiques de l’actualisation (surtout orale).
Les cognitivistes auraient certainement beaucoup à nous apprendre également sur les opérations mentales que nous faisons lorsque nous actualisons des virtualités linguistiques. Mais leur approche nous semble très ardue et nous n’avons pas tenté un examen même superficiel de leurs apports dans le cadre de ce dossier.
Enfin, nous pensons que la notion d’actualisation pourrait constituer un sujet de thèse à elle seule, et que nous n’avons pu embrasser qu’une infime partie de tout ce qu’elle implique, de tout ce qui la complique, de tout ce qui la constitue.
Environs de Berlin
L’actualisation nous intéresse sous ses multiples aspects et nous pensons qu’on n’a pas fini de découvrir des particularités nouvelles dans les divers effets de sens que nous produisons lorsque nous actualisons des unités de la langue. Paul Siblot, dans sa contribution à l’ouvrage collectif sur l’actualisation (Barbéris et al. : 160), donne quelques pistes de recherche sur le sujet, et notamment souligne le fait suivant :
« De façon paradoxale, la praxématique ne s’est pas arrêtée à [la référenciation,] cette manifestation pourtant fondamentale de la relation du langage au réel, qui concerne l’actualisation nominale plus directement que toute autre partie du discours. »
Nous pensons qu’il y a effectivement là un défaut dans la théorie, ou du moins une lacune, et par là nous adoptons un point de vue légèrement distancié sur la complétude éventuelle de la praxématique.
Comme l’ont montré Bally et Guillaume, lequel était chagriné du fait qu’on accorde la paternité de cette notion au co-rédacteur du Cours de linguistique générale plutôt qu’à lui-même, l’actualisation est toujours graduelle, différenciée selon les contextes et est un bon révélateur des richesses de nuances du langage en général. On dit que les langues les plus anciennes découvertes à ce jour étaient d’une complexité très grande, il n’en est pas moins vrai que nos langues modernes recèlent des trésors d’expression et de ressources quasi illimités. C’est pourquoi la linguistique en tant que science du langage nous intéresse aussi profondément. L’actualisation est un des points névralgiques où se meuvent les dynamiques propres à la langue et à la parole, un phénomène-jonction entre les deux mondes intérieur et extérieur, et c’est une des raisons pour lesquelles la praxis de linguistique a intérêt à se prononcer et à continuer la recherche dans ce domaine.

1 Freud donne de nombreux exemples (dans son chapitre 6) de lapsus calami qui montrent encore une fois la force des déterminations inconscientes sur l’orientation du discours élaboré pourtant dans le calme de l’écrit. Par exemple, il écrivit un jour à un de ses parents : « … d’ailleurs, je te recommande, sans plus attendre, d’aller voir le professeur X. pour l’insulter. » Il avait naturellement voulu écrire : « consulter ». La cause de cette erreur lui apparut clairement dès qu’on la lui fit remarquer : il en voulait inconsciemment à ce docteur, qui avait refusé – très peu de temps auparavant - de lui établir un certificat qui était d’une grande importance pour lui…
2 Que la psychomécanique de Guillaume ait fait de nombreux émules (...) la base d’une compréhension dynamique des processus en jeu dans la parole.


le 25 avril 2004, à 17:15



Hôtels, Autels, Ôte-ailes...

Mirrors on the ceiling,
The pink champagne on ice
And she said, 'we are all just prisoners here, of our own device'
And in the master's chambers,
They gathered for the feast
They stab it with their steely knives,
But they just can't kill the beast
Hôtel California - Eagles

- Salut Dédé, comment vas-tu mon ami de la rue ?

- ça va, bien sûr ça pourrait aller mieux, mais bon je me plains pas trop... mais...

- Mais tu serais mieux à l'hôtel ?? non ?

- Ah non ! car comme je suis châtré depuis tout jeune j'ai des problèmes dans les hôtels !!!

- Non mais tu veux rire !!!

- Ah mais non ! dans les hôtels on a des problèmes quand on n'a pas le secret qui permette de se faire bien recevoir, bien traiter, voire d'avoir des avantages... euh... sexuels moyennant échange de bons procédés...


- Comment ! tu prétends que les hôtels sont des maisons de passe ??

- Ben, pas tous bien sûr mais un certain nombre et des chaînes connues, en plus !! Ce sont de véritables lupanars parfois, on échange les conjoints, on fait des petits codes en tapant contre les murs à certaines heures et on se retrouve... à heure fixée d'avance... pour, enfin, tu vois ce que je veux dire...

- Ahan ! Tu m'en bouches encore un coin, mais c'est généralisé ça ?

- De plus en plus, je peux te l'affirmer, car j'ai usé l'élastomère un peu partout en Europe, en Afrique et ailleurs, et je peux te dire que les hôtels sont devenus des lieux de rendez-vous pour Eros et non plus pour le Tourisme seulement !!!

- Ouille ouille ouille, mais il y a pourtant des touristes honnêtes ???

- Oui, bien sûr mais s'ils n'ont pas les codes tu sais ce qu'on leur fait ???

- Non...

- Ils sont carrément mis dans la "chambre maudite" et subissent des mises en danger et atteintes à la santé : oreillers souillés, draps contaminés, tête de lit, etc ! Et en plus c'est souvent le cas de la chambre pour handicapés !!! 

- MAIS C'EST UN SCANDALE !!!

- Oui, Sodome et Gomorrhe ne sont pas loin, seuls les collabos du système moralement déchu peuvent être sûrs d'être bien traités je crois, d'après ce que j'ai vécu et ce que d'autres ont raconté dans leurs pérégrinations à travers le monde...

- Bon sang !!! 

- Ne saurait mentir... 

Signé mon ami Dédé, SDF sans vie sexuelle... officielle... à prendre au conditionnel... je crois, mais je ne suis pas sûr de tout ce qu'il m'a dit...


mercredi 28 mars 2018

L'un pronom Sable



"Ange est le seul mot de la langue qui ne puisse s'user"
Victor HUGO les Misérables... 1862


orme de loi dans la courbure de l’espace-temps
ceint d’un espoir qui s’efface lentement comme anastomosé de rivières de diamants

je parle comme toi, le même langage décodé et inconnaissable
car l’épilangue se mutine constamment contre la sangle des mots

© Aline Maury Coquelicots sur un crochet...
et alors dans un gémissement rauque comme une lamproie qui éclate
tu montres le chemin qui monte au cimetière

et je gravis longuement les marches alizées les vibrations de mes pas résonnent dans le préau et l’hymne à la joie mute et se transforme

comme un escalier qui n’en finirait pas comme le trublion sourd de mes déconvenues

arme de ton œil qui foudroie et sidère toi le borgne qui règne en roi sur mes terres

faucon au pied agile dans l’arbre de ton corps et cédille sans patine sur les meubles du vent

souviens-toi bien de ces trois mots qui peuvent sauver ou perdre
Pernambouc carafon délétère

souviens-moi des sentes de la mystique redonne de la force à mes pas dans l’ombre des dariques…

A bientôt sur la terre où gisent les passés
entassés comme des feuilles dans l’humus de ta lave
    
Ectoplasme ou matière grise ? © M.M.

je prends la première à gauche comme guidé par des voix
et là je retrouve ton nom si fidèle à mes ouïes
comme résonnent les allées d’un air de tragique toi te voilà nue sous la pierre d’éther et de mystère comblée par-devant les sinistres notaires

je me penche sur ton âtre froide et délaissée dévasté de chagrin je plonge mes mains dans l’orbite de mes yeux et le long fleuve de la vie fait un ruisseau tari

car au fond je suis aussi fort que la ville...






mardi 20 mars 2018

acajou et amadou



"Sur le canal Saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse..."
Les Contrerimes. Paul-JeanToulet (1979)


couleur primaire ou secondaire, du quaternaire ou du cambrien
toi toute seule avec moi

une éraflure à ma voiture et je me cabre comme un notable
toi et moi dans le froid de la ville noire
je suis le soir qui revient comme l’assassin qui habite au 21
ma responsabilité est grande - je crois à la responsabilité et à l’enchaînement des causes
pour la bonne (cause)
amadou et acajou sont deux laveurs de vitres et deux étalagistes

mets les produits dans la vitrine et fais de ton mieux ouvrière de fac

je me détrône de mon tabouret
et je pars, l’esprit aux aguets aguiché par une vitrine
qui porte un beau pantalon
c’est si bon de se retrouver en dilettante dans une soupente
pour terminer devant sa soupe à la limace des contes de Grimm

© M.M.
(je parle de César et de Cunégonde)
mon horreur quelle horreur mes lavis sont plutôt maintenant défraîchis
rime dream crime frime

je me retouche comme un vieux futal je déraille
puis je râle
j’attends le souvenir des enfants mort-nés

celui d’un préfet sur le flanc du monde qui se souvient de ses féeries profondes au sein de la terre-mère et de la terre réfractaire comme disait Prévert

je râle les français râlent toujours alors je râle et je me tais soudain, à tout jamais je suis un gosse en pâte d’amande

j’étais une bonne pâte
amadou et acajou

et me voici au sous-sol de la morgue dans l’Hôpital St Louis avec mes congénères

je suis le dernier vers... de ton poème inachevé





mercredi 14 mars 2018

De la fin des mondes pourris



Il était une fois une planète bleue comme une oronge vraie
Habitée des mille feux de la civilisation avancée :
C'est-à-dire d'une multitude croissante de complexes militaro-industriels

Pour la poésie un mot pareil quelle aubaine !!!

Cette planète se trouvait menacée de plusieurs côtés
Elle devenait exsangue, elle suait sang et eau pour sa survie
Toujours remise en question toujours momentanée...

Pour la poésie une telle situation quelle veine !!!

Il aurait fallu opérer des changements réels profonds réfléchis médités
Concertés des changements réels profonds réfléchis concertés
Bien concertés bien médités

Pour la science du savoir gouverner quel progrès ç'aurait été !!!

Mais voilà on n'a pas voulu obtempérer à la plus simple des exigences
Celle de la justice, réelle fondée réfléchie raisonnable équitable pondérée
Et on a viré du côté d'une démocrature mondiale à coups de produits rajoutés à la nourriture !! 

Quelle chance pour les animaux qui eux bien entendu, n'y comprenaient rien !!!

Alors la planète au lieu d'être sauvée est devenue la proie d'aigrefins
Dictateurs de Sodome qui au lieu de tolérer les agneaux inoffensifs
Ont voulu leur apprendre à tout prix à sacrifier à l'Eros divinisé

Quelle chance pour les castrés, les impuissants, les phimosés !!!

Et ainsi se termina l'histoire si bien commencée d'une planète qui d'oronge vraie
Est devenue une amanite tue-mouches indigeste et pustuleuse

Pleine des scrofules de l'argent mal gagné
De l'argent trafiqué
Et des riches ligués contre la simple vérité


14 mars 2018
Hôtel le Petit Prince




lundi 12 mars 2018

Histoire pour thésards découragés

© MM Aéroport d'Orly


   
C'est l'histoire d'un lapin qui fait une thèse. Un loup lui demande :
- Que fais-tu dans la vie ?
- Une thèse !
- Et c'est quoi ton sujet?
- "De la supériorité du lapin sur le loup"
Le loup n'en croit mot. Et le lapin de répondre :
- Si tu ne me crois pas, tu n'as qu'a venir chez moi, je te montrerai !
Le loup, se disant qu'après tout il pouvait manger ce lapin quand il le
voulait, accepte le rendez-vous. On ne le revit jamais plus.
 
Un mois plus tard, le lapin rencontre un tigre qui lui demande quel est
son sujet de thèse :
- "De la supériorité du lapin sur le tigre"
Le tigre n'en pouvant plus de rire, accepte un rendez-vous chez le lapin,
et disparaît.
 
Un renard encore subit le même sort : il disparaît sans laisser de traces.
 
Un mois plus tard, un deuxième renard rencontre le lapin, et là encore, même
Scénario. Le deuxième renard va chez le lapin. Là il découvre un tas d'os
de loup, de tigre, de renard, et, trônant au milieu de la pièce, un lion :


le directeur de thèse.

- Anonyme