mardi 20 mars 2018

acajou et amadou



"Sur le canal Saint-Martin glisse,
Lisse et peinte comme un joujou,
Une péniche en acajou,
Avec ses volets à coulisse..."
Les Contrerimes. Paul-JeanToulet (1979)


couleur primaire ou secondaire, du quaternaire ou du cambrien
toi toute seule avec moi

une éraflure à ma voiture et je me cabre comme un notable
toi et moi dans le froid de la ville noire
je suis le soir qui revient comme l’assassin qui habite au 21
ma responsabilité est grande - je crois à la responsabilité et à l’enchaînement des causes
pour la bonne (cause)
amadou et acajou sont deux laveurs de vitres et deux étalagistes

mets les produits dans la vitrine et fais de ton mieux ouvrière de fac

je me détrône de mon tabouret
et je pars, l’esprit aux aguets aguiché par une vitrine
qui porte un beau pantalon
c’est si bon de se retrouver en dilettante dans une soupente
pour terminer devant sa soupe à la limace des contes de Grimm

© M.M.
(je parle de César et de Cunégonde)
mon horreur quelle horreur mes lavis sont plutôt maintenant défraîchis
rime dream crime frime

je me retouche comme un vieux futal je déraille
puis je râle
j’attends le souvenir des enfants mort-nés

celui d’un préfet sur le flanc du monde qui se souvient de ses féeries profondes au sein de la terre-mère et de la terre réfractaire comme disait Prévert

je râle les français râlent toujours alors je râle et je me tais soudain, à tout jamais je suis un gosse en pâte d’amande

j’étais une bonne pâte
amadou et acajou

et me voici au sous-sol de la morgue dans l’Hôpital St Louis avec mes congénères

je suis le dernier vers... de ton poème inachevé