Merci pour vos messages ensoleillés
d'amour...
L'amour, l'à mourre (jeu de mots lacanien), face à
l'éternel, le grand, le sublime amour.
Il transforme et nettoie, il
est purificateur (le mot vient du grec "to pur", qui veut dire le feu) et
incantatoire, il convoque les vivants autour d'un feu de bois, dans
le crépuscule des dieux, près d'une orée, dans un paysage de
bocage et de chemins terreux.
Flamme and Co. ©M.M. |
L'amour évoque et l'amour tue, l'amour
fait marcher les paralytiques, il envole les inerties, il dégage
l'énergie de la pierre ensevelie, l'amour décalque le printemps à
toute saison, l'amour bricole comme un génie, avec des restants de
jeunesse, il défalque sur nos impôts le dû et le dur, il embranche
les chemins, vers un pays d'azur, il massicote les négations et
retricote les relations.
L'amour voit, quand nous sommes aveugles,
l'amour parle, quand nous nous taisons.
Il délivre les horizons
prisonniers de notre vision, il arrache les coeurs meurtris à leurs
funèbres oraisons, il manigance l'ahurissement pour mieux tromper
nos insomnies.
L'amour côtoie les gérants du vrai, l'amour déploie
un clair-obscur, qui nous attire dans le coin d'un tableau de Vermeer
ou de Brueghel.
L'amour étaie nos vieilles pierres, il embouteille
nos misères.
L'amour est flot d'émerveillements, il inonde nos
jardins secrets.
L'amour gravit toutes les montagnes, il arrose tous
les déserts, il est paradis et éther, il emmène jeunes et vieux
vers la mer, l'amour étanche toutes les soifs, l'amour dérange et
l'amour croît, comme un bambou sorti de terre, qui deviendrait
banian ou baobab.
Ah si l'amour nous est conté, c'est
qu'il est pur, se contresigne par un paraphe, un blanc-seing à
l'amitié, l'amour joue de nos timidités, il chasse d'un coup
l'inimitié.
L'amour crevasse nous fait chuter, l'amour cravache nous
fait gagner.
L'amour à-coups ou l'amour velours, l'amour avec tous
ses atours, est comme une perle mise en valeur, au front d'une
femme-fleur.
L'amour est un sacré grigou, un vrai voyou quand il s'y
met, il crache sur les conventions, avec une sorte de prétention,
qui n'est que pure provocation.
L'amour... si l'art est parfois
abstrait, l'amour lui reste concret, il est pourtant si haut placé,
qu'on sait qu'il est privatisé, il n'a pas de marché car il n'est jamais esclave... comme l'art, il est éternellement libre... tout en nous obligeant.
L'amour plaide et l'amour gagne, il est l'avocat du prisonnier, le
défenseur des opprimés.
L'amour bravade n'est entravé, que par les
sots battant monnaie.
Il se distingue par son côté inestimable,
indiciblement irremplaçable...
Il défie nos définitions, il
corrige nos imperfections.
Il poétise nos chansons et termine sa
grand'course par des pirouettes enchaînées, comme un enfant
terrible qui n'aurait pas fini de nous étonner par sa souplesse et
son cachet.