J’aimerais bien avoir ta manière
- douceur d’un été sans plaie –
Tu es mon cœur plénier
Tu es ma mère
J’aimerais tant connaître l’enfer
Où tu cherches à m’entraîner
Même si tu t’en défends ma mère
Et que je me laisse guider
J’aimerais gravir l’escalier
Qui mène dans les greniers
Pleins de grains et de beautés
Et que tu te laisses guider
Dans le blockhaus de mon état
De gosse
Où je suis bel et bien enfermé
Moi l’autiste, moi le précoce
Je cherche la sortie câblée
Arrimé à ces amarres
Montpellier, le 13 juin 2018. © MM |
Je crois que j’en ai vraiment marre
De cette intenable amitié
Sans cahot, sans accroc
Comme si la cicatrice
M’était rectrice
Qui défigure toujours trop
Je t’aime comme un passereau
Comme un étourneau falot
Tu as pansé mes plaies et mes pleurs
Tu as la teneur du bonheur
Je perce mes dents sans douleur
Et j’entends le pas rassurant
De ma mère qui tout à l’heure
Viendra me bercer doucement
Dans ton absence-présence
Je creuse mes méninges à chercher
Pour qui d’autre tu dépenses
Tes paroles calmantes à souhait
Je cherche la félicité
Entre tes bras sans concurrents
C’est du moins ce que dorénavant
Je m’attacherai à prouver
Oh maman, étoile du jour déclinant
T’en souvient-il s’il te plaît
De ces morts insoupçonnées
Qui décoraient mon étang
Je vivais et je mourais,
Comme étant et déjà dépassé
Je pleure encor sur ce temps
Où nous renaissions autant
L’un que l’autre dans cette
étreinte
Qui nous ressuscitait
Comme deux êtres qu’éreinte
Le départ des embarqués
Dans une histoire inachevée
26 avril 2006