Un jour, papa, tu m'as dit : "Que veux-tu, c'est une fin de vie..."
Une fin de vie, pensai-je, ou de non-vie, un terme qui se prolonge pour une longue promenade en soi-même, une errance intérieure et externe avec comme seul but : survivre, opiniâtrement, une année, un mois, une semaine, un jour, une heure de plus, un instant supplémentaire pour une coudée d'existence solitaire... parmi les hommes.
Dans ta longévité tu voyais un signe de l'amour de Dieu pour toi, humble et obscur coiffeur auto-formé, sorti d'une bourgade inconnue de Bretagne, Treffendel, et émigré dans son propre pays...
Tu avais fait tes armes contre plus fort que toi, tu voyais dans ta vie un signe de la toute relative prospérité que le Créateur accorde parfois, comme on le croit parfois volontiers dans la religion protestante.
Une météorite visuelle... © M. MM |
Tu ne te reconnaissais pas dans le faste hypocrite de façade d'une Eglise que tu appelais "La Catholique".
Et tu as cherché ta vie durant une religion qui fût bonne à tes yeux, suffisamment structurante et structurée tout en étant à visage humain...
Tu as cru trouver cette foi dans une religion minoritaire, mais jamais tu n'as su t'abstraire de tes expériences mystiques personnelles, pour adhérer pleinement à un corps de doctrines établi, qui niait le mysticisme au fond.