Le symbolisme de la croix est immense, sempiternel, entièrement absorbé ou adsorbé par diverses cultures et cultes...
Il
y a la croix ansée, symbole de vie, des Égyptiens.
Il y a le
svastika, la croix de St André, la croix des chrétiens, celle des
protestants avec la colombe en dessous... que sais-je encore ?
Tout cela est déjà connu,
analysé, débattu depuis fort longtemps, dans le pré verdoyant des
cultes lentement stratifiés, quasi géologiquement, qui se sont
développés au cours des milliers d’année d’histoire humaine.
Il me reste à tenter de perpétuer le vouloir inconscient de la ligne
historique de ceux qui croient (tiens ! encore une phonie
semblable à un symbole), il me reste à contresigner d’une croix,
moi l’analphabète insoucieux, le matériau de mes illusions-dérisions nacrées.
Le thé a la couleur de la vérité, la substance chaude et
liquide du volcanisme le plus primaire, qui participe de la
tectonique somptueuse des villes en gestation.
Rien ne sert de
t’aimer plus fort que les autres, dérive des continents.
Rien ne
sert non plus de trembler à ton approche et tes phénomènes de
convection mènent à la subduction et à l’arasement des cratères
météoritiques anciens, tous enfouis depuis belle lurette.
J’aurais
aimé parier sur ton dos, la terre, que des cataclysmes t’agitent
en tous sens, avec panache et le brio des artistes complets.
J’aurais
voulu te prendre à bras le corps et faire l’amour avec toi, courbé
sur ton échine et aller dans l’orbe de ton pas ramasser une figure
triste comme la lune et au miroir de ta belle eau me retrouver las,
las, las mais heureux de te connaître et de t’aimer.
J’aurais
alors mimé ta titubation éternellement immobile, j’aurais bu autant que tu
l’absorbes, j’aurais gagné à te connaître, à vivre sous ton
pouls, au régime de tes années de morne dictature.
Car tu es
fasciste, la terre, comme les mots sont fascistes lorsqu’ils
s’organisent dans le langage.
Tu nous soumets à ton joug d’airain,
tu nous mates et nous fais pion sans initiative et sans force
intérieure sur ton échiquier.
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