samedi 5 novembre 2016

Comme si....




          Comme si...

crois être un blanc-bec, 

le reste d’une opération arithmétique, indivisible et sans postérité, 
irréductible et hispano-breton, 
plein de cette verve qui vient à celui qui paraît être, mais qui n’est pas.

Souviens-toi d’une drôle de guerre, entre les mots et toi, un retour impossible à la ligne, 
une faim de non-recevoir dans l’aréole d’une faim de monde. 

Le prurit du prétérit, le prétérit du prurit. 

          Comme un oiseau accablé de fatigue, au bord du fossé, une sorte de voyageur sans bagage venu d’un Canada lointain et symbolique. 

          Ton cœur est abrité dans le cœur de l’arbre mou, 
dans le centre de la terre, 
ligneux comme le bois des résineux de la résilience, plein d’une montée de sève sans sa pareille au fin fond du fibrome argileux de la terre.

          Je n’ai rien que d'ordinaire. (Comme si...)

         Seulement un vide sépulcral, 
une sorte d’abysse sans vie connue, 
un trou noir gros comme une graine de moutarde, de quoi transplanter des arbres intérieurs dans le ventre du monde. 

Et qu'est-ce qu'une graine de moutarde qu'on ne laisse pas monter ? Elle n'est pas à elle seule assez de matière pour en faire un pot...

          D’ailleurs il n’y a rien d’extra-ordinaire dans l’écriture, c’est le vélo crevé de l’imagination. 

C’est la panne de réel dans le creux du moi. 

Le creux est peut-être encore enfant aux libres saisons, comme enchanté par le tain des mots,
tétanisé et hydrocuté par le fleuve des occurrences, jamais semblables et toujours pareilles. 

Cime de la déraison, oripeau d’une flammèche brisée. 

Tout tourne autour des mots, ce sont des entonnoirs à matière, et des réflexions de parloirs vides. 

Écho des conversations évanouies...

En fait, je ne peux vivre sans eux, sans la parlure givrée et ses guirlandes sans fin. 

Un tournis, une sorte de vertige me saisit quand je les lâche, 
et donc je suis accro avec ou sans un deuxième c en ultimatum. 

Car il y a échancrure et chancre, il y la raison écrasée de ton désespoir, le poplité de tes déhanchements.

Tu as peut-être le rythme de la vibration de la vie, garde-toi dans le nœud de l'arbre que tu deviendras.



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