vendredi 21 août 2015

Rien au-delà de toi n’est autre,
Même s’il y a le syndrome du réel, c’est un leurre
Musée du Pont du Gard, France
tu nages dans l’appartenance au néant
comme un lézard et un éléphant se ressemblent à s’y méprendre
comme un tigron et un girafeau se tutoient dans l’inconnaissance
comme un mort vivant parle et comme un vivant mort ose dire

rime au-delà de soi est pauvre car après tout tu ne connais que toi-même au fond et même le dieu que tu écris avec un D musical existe en reflet de toi-même, de ton sang, de tes tripes.
Si demain le serpent se met à tendre l’oreille s’il glapit dans un gémissement de langue fourchue si le ventre se lève comme un point d’interrogation et que tu voies dans ses mouvements de charmé un langage inaltéré
il reste que tout a une fin comme l’oiseau est fait pour voler et le brin d’herbe pour aimer les photons
les abeilles meurent et le vent se lève et gonfle l’étendard des guêpes et le futur des ombres
Musée du Pont du Gard
il demeure que le reste est un pan d’éternité mitée, une lueur sépulcrale dans le miroir déformant de tes quatre volontés, de tes quarante voleurs de vérité…

je pense au fond que tout se désagrège et devant l’âtre noircie et rougeoyeuse y a un clown mort de n’avoir pu jouer devant la flamme de tes yeux
dans la tristesse sans fond de ses quinquets éteints je vois le rire oblique et dru des milliards de galaxies qui se relaient dans un grand fracas silencieux je susurre que rien de tout cela n’existe
même dans l’imagination du lecteur de casse-tête, de cette couleur noisette et du goût praliné des choses disloquées
un simple effet d’aubaine

mardi 6 octobre 2009



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