"...la route de la Soie, ce chemin initiatique..."
Olivier Weber, Sur les routes de la Soie (2007)
Tu n'étais pas née du côté de
l'Orient
Tu en avais pourtant le parfum envoûtant
Tu en avais pourtant le parfum envoûtant
Les vents violents de tes regards
calmes
Me donnaient l'amour agile de l'entame
Et les mains expertes de tes abîmes sans
fond
Couraient à ma perte comme autant de hameçons
Tu n'étais pas bâtie comme le grand Sanctuaire
Mais tu en avais le lapis-lazuli outremer
Oeuvre de Pierre Merlier, sculpteur qui mériterait une meilleure reconnaissance © M.M. |
Je t'aimais comme aiment les enfants
Sans calculer l'heure même du Ponant
Et nous dormions ensemble au fond d'un
grand lit bleu
Au coeur de la terre du fer et des odeurs de feu
Comme si nous coulions dans les à-pics
de la ville
Et renaissions aux lianes d'une forêt indocile
(Je t'aimais comme on aime le présent
Un cadeau de plus pour celui qui le
prend)
Je ne saurais t'oublier désormais
Tu es celle qui as vaincu et détourné
Les Atrides et les Érinyes
Les lutins et leurs faux incubes
Les djinns et les vieilles furies
Les vieux démons et leurs succubes
Tu m'as débarrassé des fils de
l'insomnie
Et m'as trempé dans le Styx de l'envie
Ma chérie ma Thétis
Mon seul talon d'Achille
Toi mon oracle, ma Sibylle
Oui, ma complice
24 septembre 2018
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