lundi 24 septembre 2018

Sibylle et Thétis



"...la route de la Soie, ce chemin initiatique..."
Olivier Weber, Sur les routes de la Soie (2007)


Tu n'étais pas née du côté de l'Orient
Tu en avais pourtant le parfum envoûtant

Les vents violents de tes regards calmes
Me donnaient l'amour agile de l'entame

Et les mains expertes de tes abîmes sans fond
Couraient à ma perte comme autant de hameçons

Tu n'étais pas bâtie comme le grand Sanctuaire
Mais tu en avais le lapis-lazuli outremer

Oeuvre de Pierre Merlier, sculpteur qui mériterait
une meilleure reconnaissance © M.M.
Je t'aimais comme aiment les enfants
Sans calculer l'heure même du Ponant

Et nous dormions ensemble au fond d'un grand lit bleu
Au coeur de la terre du fer et des odeurs de feu

Comme si nous coulions dans les à-pics de la ville
Et renaissions aux lianes d'une forêt indocile

(Je t'aimais comme on aime le présent
Un cadeau de plus pour celui qui le prend)

Je ne saurais t'oublier désormais
Tu es celle qui as vaincu et détourné
Les Atrides et les Érinyes
Les lutins et leurs faux incubes
Les djinns et les vieilles furies
Les vieux démons et leurs succubes

Tu m'as débarrassé des fils de l'insomnie
Et m'as trempé dans le Styx de l'envie
Ma chérie ma Thétis 
Mon seul talon d'Achille
Toi mon oracle, ma Sibylle 

Oui, ma complice


24 septembre 2018






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