samedi 27 mai 2017

Aimer, écrire, même démarche...




Les transports amoureux sont des transports anciens qui
méritent de demeurer dans le cœur battant
du monde de demain...
© MM

Aimer, aimer en souffle bénéfique en revenant vers toi, comme le vent ramène le bateau à son havre, comme le vide du sommeil comble de présence le voyageur fatigué, comme l'eau halète en tétée un jour d'été, comme le vivant surmonte la mort et continue sa route et le printemps qui se mue en transporteur de présents offerts par ce Créateur munificent que les hommes ont coutume d'appeler plus communément Dieu.



Et puis aussi, écrire, écrire mais ne pas tomber dans la béance des séances plénières du pouvoir littéraire, continuer à évoquer des pans entiers de sa vie intime, de ses goûts et de ses attentes, prendre plaisir à la culture générale, à la culture tout court, butiner sans coup férir dans les corolles des citations, dans les exergues du savoir, dans les entêtes de la connaissance du monde des lettres, et des amis de la judicature sublime, celle des mots.

En un seul jet, comme si demain n'était jamais que le présent jeté à travers l'avenir des gens de bien, missionnés à devenir les agents occultes du changement de monde.

Car le monde, il faut il faut il faut qu'il change.



jeudi 18 mai 2017

De mon "ami" Confucius...



"Les paroles des sages sont comme des aiguillons,
Les auteurs des recueils sont des jalons bien plantés ;
Tel est le don d'un pasteur unique."
Qohéleth  ch 12, v 11, TOB




Pensées de Confucius



Brouillard dans la Ville
L'homme supérieur ne doit pas attendre de voir les choses pour être prudent, ni de les entendre pour être craintif... Il n'y a rien de plus visible que ce qui est secret, et rien de plus manifeste que ce qui est petit. C'est pourquoi l'homme supérieur se surveille lui-même quand il est seul.


Le sage donne une attention spéciale à neuf choses. Il s'applique à bien voir ce qu'il regarde, à bien entendre ce qu'il écoute ; il a soin d'avoir l'air affable, d'avoir une tenue irréprochable, d'être sincère dans ses paroles, d'être diligent dans ses actions ; dans ses doutes, il a soin d'interroger ; lorsqu'il est mécontent il pense aux suites de la colère ; en face d'un bien à obtenir, il consulte la justice.


Ce que je ne veux pas que les autres me fassent, je ne veux pas le faire aux autres.





mardi 16 mai 2017

Les abus de l'Eglise vus par Victor H.




 LA SAINTE BOUTIQUE


Si j’allais en Judée, assurément docteur,
J’irais y chercher le fouet du rédempteur,
Le fouet dont il frappa, pour donner un exemple,
Les marchands accroupis qui vendaient dans le temple.
Puis d’un bras vigoureux, sur vos reins, vos jarrets,
O ministres de Dieu, je vous expliquerais,
Je dis l’épicier, dans l’état qu’il exerce,
N’a pas tant que vous la bosse du commerce.

Quoi ? Je vois une église, sur le bord du chemin
Et je n’y puis rentrer que la bourse à la main !
A peine dans un coin, ai-je une chaise,
Qu’aussitôt la loueuse, à la mine en dessous,
Me présente cinq doigts cuivrés par les gros sous.

Mais je n’ai pas fini de fouiller dans mes poches
Qu’un essaim de valets m’environne et s’approche.
L’un quête pour les morts qui n’ont besoin de rien,
L’autre pour les vivants qui se portent fort bien ;
Celui-ci pour l’Église ou pour la Bienheureuse.
La foret de Bondy n’est pas plus dangereuse !

Enfin, las de donner, je m’apprête à sortir
Quand soudain, pour l’offrande, on me vient avertir
Un grand mandrin de Suisse, au mollet équivoque,
Empêche en ce moment la fuite que j’invoque.
Pour mon salut, docteur, cet homme intelligent
Veut que j’aille baiser la patène d’argent.

Mais tout cela n’est rien. Je vais à l’instant
Te montrer un trafic beaucoup plus ravissant :
Ton père est-il défunt ? Veux-tu quelques prières
Pour apaiser là-haut l’inflexible Saint-Pierre ?
En veux-tu pour les morts, pour chasser les esprits ?
Parle ! Fais-toi servir ! Ils en ont à tous prix !

Ils tiennent des Ave, des Agnus, des cantiques,
En gros, en détail, au gré de leurs pratiques,
Du moment que tu paies, ils n’examinent rien.
Ils diront, si tu veux, la messe pour ton chien.
Ils ont un même tarif, là, pour leur sacristie,
Qui règle ici bas, l’entrée et la sortie.

C’est pire que l’octroi car, chez eux, sans mentir,
Il faut payer deux fois, pour entrer, pour sortir.
Ce bien heureux tarif est une œuvre modèle,
Croquenotes, bedeaux, curés, quinquets, chandelles,
Jusqu’au siège boiteux que l’on prend au hasard,
Tout se trouve compté dans leur maudit bazar.

Tu trouves chez eux, grand messe, messe basse,
Messe avec serpents, violons, contrebasse,
Messes avec fauteuils, tapis, chandeliers d’or,
Enfin messes où l’on prêche, où l’on baille, où l’on dort.
Ainsi tu peux, mon cher, te payer à toute heure,
Une messe à ton goût, solennelle ou mineure.

Avec la croix d’argent, la croix d’or s’il le faut,
La prose en faux bourdon et l’hymne en bourdon faux,
Tout comme tu voudras : te faut-il un prélat novice ?
Six abbés, quinze clercs, ils sont à ton service.
Te faut-il un prélat ? Qu’il te soit accordé !
Garçon, faites servir le prélat demandé !

Je n’en finirai pas et l’on viendra me dire :
‘L’Église est en arrière.’ Allons donc, c’est médire !
Trouve-moi dans Paris, magasin mieux monté,
Des commis plus adroits, plus souples, plus futés !
Ne sois pas étonné de ce style nouveau !
On marchande un convoi comme on marchande un vœu.

L’argent, voilà leur Dieu ! Je crois, sans hyperbole,
Qu’ils se feraient, mon cher, fesser pour une obole.
Aussi, quel dévouement, quels sublimes efforts
Quand il s’agit, morbleu, d’emplir leurs coffres-forts
Et comme ils sont ferrés sur les mathématiques,
Quelle adresse à compter, leurs mains sont élastiques !

Avec quel art, quels soins, nos écus massés
Glissent rapidement sous leurs doigts exercés.
Dans le commerce, au moins, marchands en boutiques,
Accordent pour payer trois mois à leurs pratiques
Mais jamais ces faquins, à parler sans Phoebus,
N’ont fait crédit une heure à l’homme sans quibus.

(...)

Ils font argent de tout, de l’erreur, du remords,
Prêtent sur l’agonie, hypothèquent sur la mort,
Trafiquent du secret des femmes et des filles.

Tout sentiment d’honneur ou tout instinct fatal
Est pour eux une affaire, un chiffre, un capital.
Plus de pitié, ma muse compétente
Demande qu’on leur offre à prendre une patente.
Comme donc nos marchands seront patentés,
Et seuls de cet impôt, ils seront exemptés…

Eux qu’en tout et pour tout, la fortune accompagne,
Et qui vendent de l’eau plus cher que du champagne,
Pour moi qui plaide ici pour le pauvre sans Dieu,
Je dis qu’ils sont marchands, juifs et fesse-mathieu
Et de l’Église enfin résume le génie,
J’inscris sur leur portail : « Le Pape et Cie ».

Victor Hugo




Tmèse de la crise intérieure...



"... on part de l'absurde pour construire du sens ; tandis que ceux qui partent du sens, ceux qui pensent détenir la vérité, finiront toujours dans l'absurde."
Kamel Daoud.


"Moi je".

 "Moi je comprends ça : un type qui s'acharne à vous marcher sur les pinglots, ça vous fout en rogne. Mais après avoir protesté aller s'asseoir comme un péteux, moi, je comprends pas ça." (...)

"Paréchèses".

"Sur la tribune bustérieure d'un bus qui transhabutait vers un but peu bucolique des bureaucrates abutis, un burlesque funambule à la buccule loin de buste et au gibus sans buran, fit brusquement du grabuge contre un burgrave qui le bousculait: « Butor! y a de l'abus! » S'attribuant un taburet, il s'y culbuta tel un obus dans une cambuse. Bultérieurement, en un conciliabule, il butinait cette stibulation: « Buse! ce globuleux buton buche mal ton burnous!»"

Raymond Queneau. Exercices de style




Histoire de mes peurs, mes vains espoirs, mes algarades avec la loi de l'omerta et l'ordre pseudo-républicain du système parallèle, de l'état dans l'Etat qui le recouvre en le pervertissant, juxtaposé à lui et corrompu le corrompant... 

Je ne crois plus en moi, mais je crois en toi.

Même si je me sens parfois chiffonné, écrasé, humilié ; comme a priori on semble me penser autour de moi, je me pense moi-même, avec l'erreur et l'horreur de devoir me découvrir devant des inconnus. 

(...)

Je suis trop sensible en fait, trop affairé avec mes propres sentiments, qui sont souvent la simple projection de ceux des autres, de ceux qui comptent pour moi parce qu'ils ont de l'ascendant sur moi, ascendant calculé sur ma liquide personne ou sur ma personne qu'on veut liquider à tout prix.

Je ne serai jamais un écrivain digne de ce nom, digne de vous tous, je crains, mais mes craintes sont-elles justifiées, je ne le sais encore. 
© Aline Maury

Prophétie auto-construite, auto-réalisatrice. 

Mes ressources intérieures s'esclaffent devant le réel. 


Puis-je faire une thèse dans ces conditions ? Surtout quand PERSONNE autour de moi ne me soutient dans ce projet et on me dit si souvent : Michel, tu es poursuivi par tes études...

Ne suis-je pas le jouet inconscient de l'inconscient des autres, celui de Lacan ou celui de Donald Winnicott (et moi en Mickey, épris des mots comme autant d'objets transitionnels?)


Rien à vrai dire, une mauvaise position au violon et tout est faussé. 

Les notes sortent comme squeezées par le puissant vent de l'archer... ou de l'archet.

Tous ces gens qui claquemurent la vérité et vivent dans le mensonge, par le mensonge et pour le mensonge, ils finissent par tuer...

comme sous Vichy et avec la bénédiction papale par-dessus le Marché...

(écrit en attendant Dodo)



jeudi 11 mai 2017

Another Trick in the Wall...





Univers en feux d’artifice, tu nous héberges comme sur nos feux de Bengale nous hébergeons des êtres vivant (peut-être, qui sait ?) un instant et qui vont se perdre sur l’horizon indépassé du mur de Planck (another trick in the Wall ?) et des planqués...

Avec un temps à leur mesure. 

Ce serait ubuesque d’interpréter notre univers selon ces critères dépassés. 

Mais rien non plus n’empêche vraiment de penser à cette poupée gigogne, cette matriochka de nos élucubrations. 

Un fouet mythique en forme de géant cosmique venant fouiller et réorganiser imperceptiblement le vide autour de nous.

Car notre imagination se débride à mesure que la science (la Séance) progresse. 

Si bien que nous pouvons prédire, à défaut de produire, avec une certitude raisonnable que notre planète aura aussi bien un avenir heureux, puisque la vie s’en est mêlée. 

Et quand la vie se met quelque part, elle s’accorde et s’accroche, elle s’adapte, elle vit et meurt tout à la fois, au même instant, et ses éclipses ne sont jamais que temporaires.

Me voilà sur l’autre versant, exposé au soleil, de ma personnalité. 

Je revis d’avoir été en Chine. 

Les sentiments que j’ai vécus là-bas, et qui perdurent ici, sont délétères pour la sinistrose anaérobie que je me coltine en Europe. 

Que je cultive malgré moi. 

Je passe sans ciller d’un extrême à l’autre, car. 

Puisque je devrais dire. 

Enfin il y a un espoir. 

Enfin, je resurgis du noir de mes habitudes. 

(...) 

Je suis ivre de liberté, disais-je, je vibre à la mesure des vertus de l’année passée. 

Personne au fond ne s’intéresse à mes états d’âme, que je prends pourtant naïvement pour une généralité, et que je présente (benoîtement) comme tels. 

Mon humeur divague et lanterne, je randonne sur des sentes obliques, je glisse à chaque tentative d’acclimatation... 

Je me désagrège à tous les vents mauvais pour mieux renaître dans l'abstrait.






lundi 8 mai 2017

Bienfaits et méfaits des instants tannés



"Paras, Lud and Put were the warriors in your army... They made you radiant... Beth-Togarmah traded horses...for your wares... Dedan was your agent for saddle blankets...they put dust on their heads...in despair they weep for you...all the company that is with you
 - they all sank into the sea's depth on the day of your demise."
- Ezekiel 27 - Common English Bible


Ah ! les querelles intestines... qui resurgissent dans mon usine...

Je tousse quand il glousse, je m’assois, vanné, quand il plastronne et qu’il frime, je me ruine à lui expliquer la démarche à suivre alors qu’il produit, lui, de son superflu, matière à rire et à aimer. 

Ah ! Ver infâme que je suis, vis-à-vis de ce géant de supermarché bifide, de ce prévaricateur de bonbons de tous genres et de tout acabit. 

© MM 2017 (ou avant)
Aztec ! Asticot ! Vermine ! Cloporte, espèce de crustacé inutile et non constructible ! Que fais-je face à ce mastodonte bien dentelé, face à ce tableau dans son époque ! Face à ce féru de pénibilité !

Moi à contretemps, contre-vie, contre-mordant, lui à pleines dents,  et moi, moi, moi, emporté à la pièce, ce fascicule périmé d’une énième mise à jour de Jurisclasseur obsolète ! 

Contraste des contrastes, victoire à la godille, élections à la gomme ! 

Moi, simple troufion matriculé dans la troupe innombrée des maux et des démos, moi qui m’entends à vouloir travestir ma non-vie par des étalages de bienséant poil à gratter, que fais-je sur cette terre salée de galères !!??

Si j’avais su écrire l’histoire d’un autre, si j’avais pu me mutualiser !

Mais le regard inquiet et l’âme bien calleuse, prise dans sa gangue et impossible à dénouer, je n'ai plus l’Art de l’arbre au tronc élancé, aux branches nombreuses, l'arbre qui vibre à tous les vents, d’où qu’il viennent, l'arbre qui se livre dans sa superstructure aux regards étonnés, et pour ses racines térébrantes, aux champignons symbiotiques et aux terreurs métamorphiques du magma figé et de la terre tassée.

J’aurais pu me transmuer, devenir autre, ne serait-ce qu’un instant, et te ressembler, héros aphone, incolore et transperce-cœur, dans tes méandres et tes reculs comme dans tes volontés souveraines et ton audace à perdre haleine. 

Le monde se restructure en toi, tu es une divinité topique, s’il s’annihile en moi, sans doute de manière locale, mais pour moi c’est tout le même, tout ça ressemble à un faux poème, façon de parler, c’est d’un pareil… à me déplaire définitif.

Brave déchéance de l'haruspice. 

D'Abram à Abraham, le h de l'inspiration ?? et d'augure à haruspice, la grande Hache de l'Histoire ???

De l'Histoire à méditer ??? Ou un herbier sans attrait ???







vendredi 5 mai 2017

"Mit brennender Sorge..."*



* en allemand : Avec une brûlante inquiétude. Encyclique du pape Pie XI, publiée le 10 mars 1937, distribuée en cachette en Allemagne. Elle a été rédigée exceptionnellement en allemand au lieu du latin habituel. Elle portait la date du 14 mars.


Tout le décorum, tous les ornements, toutes les rivières de faux diamants, de zirconium et même les paillettes contrefaites de la religion nouvelle semblent demeurer au-dessus de nous comme le nuage glorieux au-dessus du Tabernacle dans le désert hurlant. 

(...)

Tout est languide. 

Une sorte de soupe diluante nous empoisonne, qui désagrège peu à peu les inlandsis attiédis par le réchauffement climatique mondial, et des blocs se détachent, entraînés par une lente et suave débâcle, dans un fracas de silence apocalyptique. 

(...)

Ce n'est pas une décadence auschwitzienne, (...) c'est une déliquescence lente en une érosion subreptice et tranquille. 

Un porte-à-faux solidement planté qui ploierait cependant peu à peu sous le fardeau de la bêtise agrégée. 

(...)

Un danger sournois, pernicieux, celui de la fosse et du délitage. 

Un danger de la vie qui démange l'être et le néant.

Un danger d'aucun instant en particulier, et donc de tous les instants emboîtés dans une sorte de déférence et un protocole comme fixés à jamais. 

L'instant corrobore l'instant précédent, le temps s'engendre lui-même comme un grand démolisseur, une camarde insidieuse et omniprésente. 

(...)

C'est ainsi que les Allemands appellent die Unruhe le balancier d'une horloge, aussi bien que le trouble ; ou le Besorgnis, l'inquiétude, le souci, l'appréhension. 

© Exposition temporaire de masques
à Lausanne (Switzerlaand)
(...)

Mélange ou complémentation, là encore ne sauraient se mêler - de ce qui ne les « regarde » pas - les subtiles associations de sentiments délicats ou brutaux, et d'idées qui accroissent l'homme de toutes leurs complexités parfois superfétatoires, mais souvent essentielles, véridiques, porteuses d'espoirs. 

Nous sommes nous et un peu plus, nous livrons à nous-mêmes les échanges qui nous font fructifier dans la nature et la culture (nature and nurture, l'essence et la praxis). 

Intellectualisme à la petite semaine...




jeudi 4 mai 2017

Du Beau comme un point de vue





André Breton
« Le 'beau comme' de Lautréamont continue le manifeste même de la beauté convulsive » (L'Amour fou)


Le beau a longtemps procédé chez moi de l'étrange et de l'inquiétant. 

De l'inquiétante étrangeté du Verbe, du Logos en quelque sorte. 

Il y a toujours un peu de malaise dans le beau, un petit point d'interrogation qui 'poignarde', pour le dire ainsi, le simple pittoresque. 

Et qui rend sensible le vrai, oui, une vérité pas bonne à cacher point dans la virevolte et les escapades du texte ou du tableau.

Savoir manier le verbe comme un lanceur de couteaux qui ne veut blesser personne, et surtout pas sa compagne : ce n'est ni chose aisée ni chose donnée à tout un chacun. 

Tirer à un cheveu près c'est sûrement atteindre les sommets de l'art byzantin. 

L’Icône est une œuvre quasi posthume. 

Le roman lui aussi participe d'une intemporalité qui lui donne un statut d’Icône, un regard de prière et un miroir pupillaire. 



mardi 2 mai 2017

Les papillons et le scolopendre.





Il est nécessaire de croire, sinon on s’entasserait vite dans les wagons plombés par l’ennui de la fausse joie des quotidiennetés.

A moins qu'on ne soit déporté sur la gauche par un fort tirant d'eau...

Que faire, que vais-je faire pour ne pas devenir le perdant ou le titulaire du délire ambiant ? 

Tu seras écrivain, dit la voix à Balzac. 

Moi, rien ne me parle, même pas le ventre fécondé de mes désirs. 

A moins que.

Je suis seulement plaqué or, car le silence… 

Car je ne suis pas (encore ?) le métal noble massif, un rien m’égratignait il y a peu encore.

Un métal en transmutation alchimique ?

Il reste cette apparence de brillance qui passe à l’usage. 

Mon entrain s’use, je ne fais pas fureur, sinon l’espace de temps d’un long feu. 

Quoique je pense, que je fasse, je reste un sou élimé au fond d’une poche reprisée. 

Pas même la valeur d'une drache perdue : rien qu’un semblant, une valence.

Ou alors une valeur linguistique, par opposition de phonèmes intérieurs...

Toute une grammaire interne de scolopendre ??

A moins que je ne sois le pape des escargots, comme disait l'écrivain régionaliste bourguignon Henri Vincenot...