mardi 30 décembre 2014



Amour tu t’enfuis déjà…

Comme dirimant le monde
Toi partie trop tôt
Rentrée trop tard
Tu portes mon fardeau

Tu fais l’embellie
Quand je fais les poubelles
Tu parles d’Ophélie
Et moi de Gare-gamelle

Toi heureuse de vivre
Pleine de joie et rires
Et moi comme vouivre
Sculpté d’impatience et d’empire


Au chapiteau de St Andoche
Je vois que je réponds mal
Sinon comme une vieille cloche
Qui sonne le glas de mon journal

Si tu voulais être une fée
Tu le deviendrais comme Aimée
Et dans le vide absolu
Je serais suspendu

Mon herbier est pansu
Et ma vie baudrier
Mousquetaire affamé
Je pense tout éperdu

Les chevaux d’un haras
Comme des montures
Fantastiques perdurent
A tenter ma Greta

Mon heaume de chevalier
Est fermé à jamais
Et mon cœur imparfait
Tend à battre, l’été,

La campagne économe
De tes vallées
De tes adrets
Dont je suis métronome

Tu bâtis des châteaux
Et tu y fais loger
Des nonces de Feydeau
Des paltoquets

J’attends ta main légère
Sur mon corps fatigué
Comme on attend la terre
Quand l’hiver a sonné

Imbu de tes amours
Je flanche sous le poids
De ton absence sans retour
Et à jamais j’y ploie

Fendu à l’intérieur
Comme une coquille de noix
Je casse mon étrave par peur
De te savoir noyée, sans moi

Et je sombre, manant
Comme un jour dans l’azur
En y mêlant son sang
Fait un portrait plus pur

Du soleil vagissant

Un lundi
de mil neuf cent
Quatre-vingt six


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire