lundi 29 décembre 2014

Ad vitam nauseam

Je suis fatigué des mots or
Porphyre, ambre, zéphyr
Des mots si chers à une certaine poésie
Qui donnent un sentiment de revenez-y
Et semblent doucement enchanter le récit

Je suis occis par tant de mots choisis
Éternité plus un jour
Éternité toujours
Je me laisse doucement délier
Ne veux plus être bercé
Par tous ces avatars de l’amour

Mon propos semblera grivois
A ceux qui maîtrisent les lois
De la française poésie
Avec ses tours prévisibles
Ses amis
Je voudrais être invisible

Me perdre dans les dédales sauveurs
Les Babels de douteux seigneurs
Les sylves tropicales
De pays introublés
De contrées disparues
Dépuceler les mots inouïs
Les couleurs et les sépales
Des fleurs de Rhetor
Les poèmes maudits
De tous ceux qui ont tort
D’avoir grandi

Je suis las de ceux-là
Qui courent des chemins
Mille fois empruntés
Empruntés à la Banque
Nationale des Paris

Embastillés
Dans leur tour d’ivoire
Ivoire, encore un mot d’aveugle
Et cette petite reine
Me donne plus de défis

Que tous les vieux machins
Machins, voilà un mot joli…

2006



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire