Ramper comme un serpent
Si on n'écrit
Écrire pour le néant
Cet orgueil de géant
Cette crête de coq
Qui monte sur ses ergots
Comme pour tenter de voir au fond
boueux d’un puits
Dans une citerne percée
La fracasse d’un mot dans le poêle
allumé
Étincelle de bazar dans un feu
flamboyant
Ah ce rictus amer sur les lèvres du poète
Ce ruban isocèle aux cheveux d’une
eau morte
Le bris de glace
d’une inaudible
Sécurité
En lisant, en écrivant,
un Gracq
Boussolé dans la tourmente du temps
Une légende de stèles enfouies dans
l’inconscient
Une rivière de géante sur un îlot
perdu
Et que le ciel est bas à l’horloge
Que le plafond oppresse
Que le lustre nous blesse
De sa toge
Écrire pour vivre
Respirer
Et aimer
2005/2014
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