lundi 27 août 2018

Un rien végan




Il suffirait de presque rien, peut-être...
Serge Reggiani



Un rien trois fois trop gros
pour faire le tour de ce portail

comme un ruminant qui fumerait du H
et si tu veux ça peut durer l’histoire d’une éternité

trente-six morts sur la route de ton bonheur
tous suicidés par la faute de tes yeux enjôleurs

comme pour te dire fais attention
un enfant tombe à ton côté

Dessin d'O. Pakara
là-bas

un rien trois fois trop pourtant
quelque dérèglement sans fin

qui telle une vis trompeuse
va jouer un tour de force sur la poudreuse

de tes yeux

ruminant éclectique qui descend comme Homère
des aèdes convaincus qui ont chanté son âme

et ont ramené l’art à une simple attitude
ce présage sans parole qui fait de l’ombre une étude

ici-bas

et cela

nous rend seuls
aveuglément et folâtrement seuls

un rien pour ton rein
ton pain vaut bien mon rein

et tu redémarres sur les pentes
douceâtres de la vie qui va

tu es une force qui vague

et moi une farce qui vogue

cochonnet sans remake de nos humbles requêtes

et cela

comme si demain s’avançait à grands pas
se traînant comme un ivrogne
que j’aime ce mot d’un amour ambivalent

et cela

comme si

Canard laqué, Beijing, Chine
de-ci de-là
tu passais sur le ventre
de toutes les années pendues au désespoir

comme à une esse de boucherie

bêtes d’embouche
préparez nos assiettes

et taisez nos silences

car nous sommes votre épouvante
de dernier sentiment

viande stressée
qui va orner comme une guirlande

nos petits légumes embaumés.





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