jeudi 28 décembre 2017

Les Amis inconnus

        « Je veux être seul en Enfer »
Khalil Gibran


« Pardon pour vous, pardon pour eux, pour le silence
Et les mots inconsidérés,
Pour les phrases venant de lèvres inconnues,
Qui vous touchent de loin comme balles perdues
Et pardon pour les fronts qui semblent oublieux »
J. Supervielle


© M. M.

Dans les phrases
Dans les rires
Dans les sarcasmes gratuits
Des apôtres de ma fatuité
Vide, vide et vacuité

Enfer ô triste commère
Muette comme la mer
Miroir qui renvoie le fini
Perpétuel et imparfait
Dans le tain de son verre dépoli

Mets ta redingote
Prends ton chapeau mou
Ton bâton tes gants
Ton pardessus de route

Repars d’où tu venais
Tu es la moindre motte
Où je trébucherais
Avant que d’être fou
Ou d’être au garde-à-vous
Aux pieds des nazis niais
Pourtant pourtant
Partant
C’est dans tes pans roussis
Que je me réfugie
Et là sublimement
Je reprends souffle avant

Que d’être à jamais englouti ??

Mon cœur bat son plein pas le tien ?
Mon cœur bat la mesure de tes rancunes
et c’est pas sûr non pas du tout
Que j’en sorte vainqueur
De ce col du fémur

A prendre un bain de sel malin
A trempe-la-Mort je suis pas fin
C’est mon entrain qui bat le fier
Quand il est faux
Et je me terre
Dans les fanaux

De la soupière

Ou du bord de la mer

Poème de jeunesse