J’étais la cloque 
Tel un jérémiaque 
Hérésiarque
Je plantais mes clous comme des paroles
de sapience
J’énervais le vide
Dans l’aube je ruminais mes réparties
Comme un soliloqueur
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| © M. MM | 
Je pensais, avec mon corps 
Et avec mon sang
J’arrivais dans un pays
Lointain
D’où personne 
Ou presque
Ne revient
Je mâchais mon urgence
Comme un viatique
Pour la partance
De mes tripes
Effaceur, 
Apollyon
Ange de l’extermination
Mon être buvait le temps
Comme un ciboire
Et de déboire
En contre
Et en déconvenue
Je paressais à travailler
Avec la force de l’arme
Tranchante
J’étais la cloque
Un jérémiaque
Hérésiarque
Porteur d’une semence
Un peu étrange
Un peu commune
Je bichonnais 
Mes infortunes
Elles me valaient 
Comparaison 
Et portique de confirmation
De mes désirs
Les plus secrets.
J’étais à un point de non-retour
Un check point Charlie
On allait me descendre
De mon piédestal
Maudit
J’étais maudit
Je portais l’opprobre 
Et dérivant
Je quittais l’orbe
De la terre 
Pour alunir 
Sur un astre
Pétant
De dix mille volcans
Mes pensées et mes actes
Sont partout
Comme des rimes
Fatales
Qui transpercent tout
Lisez : Rien
Car l’imaginarque
Est un manteau
Pour le gueux
Croyant en Dieu
Envers et contre 
Tout
Je ruminais
C’était fatal
Ça se savait
Les gens le disaient
Il fallait faillir
Et sans faiblir
Comme un tire-marque
Une tire et deux plombes
Quelques osselets brisés
Ou la rotonde
Une Faculté
A rebours 
Une contrescarpe
Pour toujours…
vendredi 16 juin 2006
