« se croit libre celui qui ignore les causes »
Spinoza
on veut te claquemurer
et te claque-mourir
pour te rendre mesquine
telle un souvenir
mauvais
vipérine
on ne tolère pas ta fieffée
petite gueule de fée
tes remontrances parlantes
dans le cinéma muet
des années trente
et tous les prévaricateurs
t'abusent comme des enfants de chœur
ils veulent te donner
le baiser
de la peur
le baiser
de la mort
et ouvrir tes dossiers
pour mieux les faire cramer
dans les caves assombries
où le bon vin vieillit
on ne veut pas de tes sourires
ensoleillés
de ton sein nourricier
et de tes bras puissants
qui portent notre monde
reconnu finissant
ton regard souverain
tes longues mains
effilées
et tes oreilles blessées
ton manteau de lumière
et tes coupures de guerre
on veut te claquemurer
et te claque-mourir
on veut arracher
ton chapeau de délire
et t'user
à force de te délaisser
on veut t'arracher
tous les arbrisseaux
où tu caches tes enfants
expression de valence
des vrais "sans dents"
liberté entravée
comme un bateau sans nom
dans un pays désert
où la vie fleurissait
liberté écrasée comme un magot gâché
dans un tripot immonde
où tous les barytons
chantent un air de fanfare
comme des gardiens de phare
qui voudraient naufrager
les vaisseaux de haute mer
en brisant cercle d'Amitié
et vérités premières
liberté tu t'envoles
vers des cieux plus cléments
en nous abandonnant
tes habits inutiles
dans nos mains de débiles
vagissants
et serviles...