mercredi 10 janvier 2018

Au creux de l'airain



« Scrupules du songeur sur ce qu’il a songé »
- Le verso de la page (V. Hugo)


Ce fond d’écran m’inspire
x est comme y
i grec comme zed
le prunus niger 
ça dégénère
me fait des niques
et les enchevêtrements se débilitent

ce fonds de thym me gêne
comme si la mathématique me parlait
la Coelé-Syrie me rejoint
j’antioche-épiphane l’antenne de tes soins

ce marivaudage sans ambages 
comme un rire se fait ravage
traversin sans une plume
étouffoir sans Béthune
pour écrire tous mes rêves
dans l’arbre vivant de tes nuits-trèves

Musée d'Art moderne, Paris. © M. M.

si tu viens me voir avant minuit 
je te ferai un bisou épaté et recuit

car si le rond-de-cuir me dessert
c’est parce que j’ai l’esprit trop disert

et ainsi le vent trace mes amitiés 
comme autant de pistes qu’il déblaie


la Coelé-Syrie me semble vraie mais rien
n'y pèse sinon ton sein

et x est comme y ou z
je suis dans la précarité qui précède

la gloire factice des aèdes

et mon numéro d’identifiant me détruit
x est comme a ou b ou c ou t (-l’instant t)

si je reviens souviens-toi de moi
mes habits sont tristes comme un clown qui glapit
et je me dédouble dans l’hiver de tes yeux épris
comme sur l’onde fripée les racines du ciel au mois le mois

car au fond un arbre est une ossature sans relief
il plonge dans l’atmosphère les reflets de ses branches en f

x est dans y comme je suis en toi
nous sommes les créatures oubliées 
d’un Dieu sans emploi

et nous nous heurtons à la nuit heurtée

comme si attachés à la raquette des années passées
à nous attendre dans la nuit heurtée

et le mur que Hugo avait vu comme un écran aux siècles
reste là livide mort blême et métèque
le fond d’écran m’inspire

je suis prisonnier volontaire de la liberté
et je déconstruis vos empires