samedi 28 février 2015

LE BÉDÉGAR
génération agame...


La déroute tranquillement fait son lit en toi
Débâcle silencieuse sur les fonts de ton or

Comme un solide et charpenté bonhomme
Qui s’écroule sous les coups de butoir de l’alcool

Tu restes là comme une question pendante
Il y a rime et pâmoison
C'est un bédégar, galle abritant une génération agame
les larves femelles se reproduisent par parthénogenèse 
Je te regarde comme un enfant sidéré

Tu fuis sans bouger, et moi je te haime

Pourtant les vents ne nous sont pas contraires
Certain dit même que les astres nous sont favorables

Mais je ne crois pas aux astrologies de bazar
Ni à toutes ces nécromancies ridicules

Ce sont démons sans particule,
Foison d’esprits dévalués

Je crois au temple vrai de l’amitié
A ce qu’on peut poser sur l’art

Et qui respire en pleine santé, hormis
Les clochettes de la re-nommée sont silencieuses à souhait...
Quelque feulement de méfiance grise

La décrépitude nous attend au coin de la vie
Nous finirons blanchis sous le harnais des rimes

Et puis flanchant nous tomberons turpides

Comme le pan du glacier
Dans un fracas énorme
Mais que nul n’entendra

Ce qui veut dire sans aucun bruit
Pas même l’écho ne répondra



Las de la guerre
Désarrimés

Notre chute sera notre joie.
Peter Brueghel l'Ancien, la Parabole des aveugles, 1568
Musée Capodimonte, Naples

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